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ENSEMBLE 05 - Page 623

  • RICHARD DETHYRE - SOCIOLOGUE


    « Il reste à inventer un statut du saisonnier »

    [ 03/07/09  ]

    Richard Dethyre.
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    Comme chaque été, les syndicats se mobilisent sur les droits des saisonniers. La CFDT démarre aujourd'hui la dixième édition de sa campagne « Jobs saisonniers : vos droits ne sont pas en vacances ». L'occasion de faire le point sur cette population très émiettée avec le sociologue Richard Dethyre, auteur de l'ouvrage « Avec les saisonniers » (éditions La Dispute).

    Vous travaillez sur et avec les travailleurs saisonniers depuis longtemps. Quelles sont les caractéristiques de cette population ?

    Parmi les 400.000 saisonniers, une partie sont des jeunes qui travaillent pendant leurs vacances, dont 41 % disent travailler pour payer leurs charges et assurer leur quotidien pendant l'année, selon une enquête de la JOC réalisée en 2008. Les autres sont des professionnels du tourisme qui travaillent jusqu'à huit mois par an en plusieurs contrats et parfois sur plusieurs sites. Ce sont des salariés à la fois qualifiés et précaires. Ils n'ont en général pas choisi cette précarité, car le temps des « Bronzés font du ski » est révolu. Ils sont parfois employés au noir : 14 % des jeunes saisonniers travailleraient sans contrat. Et quand ils sont déclarés, ils sont en CDD saisonnier, donc avec des droits réduits, sans parler de leurs conditions de logement, notamment. Il n'est pas étonnant que ce soit un désert syndical, malgré les efforts des confédérations.

    Qu'entendez-vous par droits réduits ?

    La nouvelle convention d'assurance-chômage est revenue sur l'interdiction d'être indemnisé au-delà de trois ans à cumuler les CDD saisonniers, mais le patronat va revenir à la charge en 2010. Il reste un double malus pour le salarié : il n'a pas de prime de 10 % de fin de contrat comme dans les CDD classiques et il est indemnisé à peine plus de la moitié de ce que perçoivent les autres salariés alors qu'il cotise comme eux. Et puis, allez emprunter ou louer un logement avec ce type de contrat. La crise renforce encore tous ces inconvénients. Les gens prennent moins de vacances, donc les contrats sont plus courts et il est plus difficile de trouver du travail. Un certain nombre de saisonniers vont venir grossir les rangs des bénéficiaires du RSA.

    Cette précarité n'est-elle pas inéluctable du fait de la saisonnalité ?

    Non. Nous avons engagé avec plusieurs associations intervenant auprès de saisonniers, dont notamment la JOC, un travail de réflexion qui doit aboutir dans un peu plus d'un an à la tenue d'un forum social des saisonniers auquel seront associés les syndicats. Il reste à inventer un statut du saisonnier qui permettrait de reconnaître l'intermittence de ces salariés. Il pourrait prendre appui sur le contrat à durée indéterminée intermittent (CDII) qui existe déjà, sous réserve de l'améliorer. Les saisonniers créent d'importantes richesses : la France accueille 78 millions de touristes chaque année, pour un chiffre d'affaires de 140 milliards d'euros. Ils ne doivent pas être les oubliés de la sécurisation des parcours professionnels.

    PROPOS RECUEILLIS PAR LEÏLA DE COMARMOND, Les Echos







  • Rencontre à Die des hôpitaux de proximité

    Michel Antony : « Les élus ne peuvent plus nier la réalité »

    Ce sont leurs 13e rencontres. Les comités de défense des hôpitaux de proximité se retrouvent demain à Die, dans la Drôme. Pour Michel Antony, président de leur Coordination nationale, les menaces de fermeture dépassent désormais largement le cercle des petits établissements ruraux isolés.

    LE QUOTIDIEN – Vous organisez demain une 13e édition de vos rencontres nationales. La problématique des hôpitaux de proximité a-t-elle changé depuis que vous avez investi ce sujet ?

    MICHEL ANTONY – Hélas non. La loi Bachelot n’est pour nous que la pointe d’un iceberg vieux de quinze, vingt ans. Moi-même, je suis président d’un comité créé en… 1982 pour défendre une maternité de proximité ! L’idéologie dominante, non seulement n’a pas changé, mais on continue à l’appliquer sans tenir compte de l’acquis historique. Les effets nocifs des fusions ou des regroupements d’hôpitaux ont beau avoir été démontrés – cela n’apporte rien au niveau budgétaire, on fait un peu d’économie au plan administratif, l’accès aux soins régresse et on contribue à la désertification de certains territoires –, la loi HPST [Hôpital, patients, santé et territoires] accélère le mouvement et simplifie, avec le pouvoir donné aux ARS [agences régionales de santé] et les futures communautés hospitalières de territoire, la manière de procéder pour restructurer.

    À quoi ressemble aujourd’hui votre Coordination, qui représentez-vous ?

    Nous rassemblons des comités militants qui, par définition, évoluent. En gros, notre noyau dur est constitué d’une centaine de collectifs. On touche entre 250 et 300 localités ou sites hospitaliers. Quand nous avons fondé la Coordination à Saint-Affrique en 2004, nous l’avons fait avec des comités qui existaient depuis vingt ans. Nous étions alors une quarantaine. Depuis la loi Bachelot, nous enregistrons de nouvelles recrues. Et si au démarrage, nous avions une étiquette de « localisme » – je défendais, par exemple, la « Franche-Comté profonde » –, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La région parisienne nous a rejoints (Ivry, Juvisy…), de grandes villes comme Bordeaux sont très actives. Le cas de la maternité de Saint-Antoine, à Paris, est assez emblématique. Il montre que si les menaces de fermeture ont touché d’abord les hôpitaux de proximité isolés, elles touchent maintenant les CHU. Le problème à Saint-Antoine est le même qu’à Valréas : à la campagne comme à Paris, les gens ont besoin d’une structure proche de chez eux.

    Avez-vous eu le sentiment que la question des soins de proximité a été bien relayée par les parlementaires dans le cadre, notamment, de l’examen du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) ?

    Les élus locaux ne peuvent plus nier la réalité de terrain. Ils entendent les usagers qui râlent, ils savent que des femmes accouchent sur le bord de la route. En 1998, le premier Livre blanc de l’APVF [Association des petites villes de France] sur les hôpitaux émanait d’une poignée de convaincus. Aujourd’hui, le phénomène est patent. Tous les départements voient augmenter l’activité des pompiers, certains s’interrogent sur l’achat d’un hélicoptère… Les parlementaires ont une conscience plus forte du problème, le débat public est plus riche.

    Mais cette prise de conscience est une chose, le débat budgétaire en est une autre. Je connais des élus d’une très grande fermeté dans leur circonscription sur la défense des hôpitaux de proximité qui ont quand même voté la loi HPST.

    Que représente pour vous l’affaire de Valréas, dans le Vaucluse, où la maternité, fermée par la ministre, a finalement rouvert sur décision de justice ?

    Un gros espoir. L’affaire reste à juger au fond mais les défenseurs de la maternité (les personnels du secteur, les élus, les usagers et des professions locales comme les viticulteurs) n’ont pas hésité à accuser la ministre en personne et le tribunal administratif leur a donné raison. Des décisions du même ordre ont été rendues à Lannemezan, à Die, à Carhaix. À Luçon, nous avons gagné en appel et en Conseil d’État ! Chaque fois, nous avons plaidé l’inégalité d’accès aux soins, les spécificités locales, l’obligation de régularité. Et de plus en plus, la justice – peut-être sensibilisé au sujet par la fermeture de ses propres structures – nous suit.

    La « lutte contre les dépassements d’honoraires » fait partie des thèmes dont vous allez débattre demain à Die. C’est un problème dans les hôpitaux de proximité ?

    Bien sûr. Cela nous concerne d’autant plus que là où le service public est touché, c’est le privé qui prend le relais, avec des dépassements d’honoraires à la clé. Il y a à ce jour une centaine de localités en France où le secteur public de santé n’existant plus, les gens n’ont pas le choix : soit ils vont se faire soigner ailleurs, soit ils paient plus cher.

    › PROPOS RECUEILLIS PAR KARINE PIGANEAU

    Le Quotidien du Médecin du : 27/11/2009

  • L'esprit nature

    Hautes Alpes – Champaur Valgaudemar « terre de rencontre avec les montagnes »

    Envie d’une échappée insolite…au coucher du soleil, partons en raquettes à neige…au coin du bois, dans une clairière isolée, un tipi nomade chauffé nous attend. Autour du poële à bois partageons un repas traditionnel préparé à base de produits issus de l’agriculture paysanne biologique. Un moment unique pour se retrouver en groupe, en famille…pour adultes et enfants !

    Contact : L’Esprit Nature - BLANCARD yannick 04 92 46 99 57 – montagne05@wanadoo.fr

  • Trop de polémiques tue la politique (chronique France Culture) par Clémentine AUTAIN


    L’actualité médiatique vit au rythme d’un zapping étourdissant, dans lequel se succèdent les polémiques. Denis Sieffert l’écrit dans son dernier édito de l’hebdomadaire Politis : « Pour atteindre l’intensité sonore qui la placera au-dessus du tumulte ambiant, une information doit de nos jours être propulsée par ce carburant puissant et bon marché : la polémique ». Depuis la rentrée, la réponse à la crise du capitalisme, la faim dans le monde ou l’avenir de nos libertés n’ont jamais suscité autant d’intérêt médiatique que la nomination de Jean Sarkozy à l’EPAD, « l’affaire Frédéric Mitterrand » ou plus récemment la main malheureuse de Thierry Henri. Qu’importe le contenu, pourvu qu’on ait l’ivresse ! La posture et le scandale : voilà l’événement. L’initiative sur l’école organisée il y a une quinzaine de jours par un courant du PS à Dijon fut de ce point de vue frappante. Ce qui a été abondamment couvert, c’est la polémique suscitée par la présence de Ségolène Royal. Le duel Peillon/Royal, l’échange de noms d’oiseaux, a totalement pris le dessus sur ce qui s’est dit dans les tables rondes. A tel point que je n’ai trouvé nulle part dans les grands médias ce qui s’est raconté sur l’école, thème autrement plus intéressant que les batailles de courants et de leadership. La guerre de positionnement des personnalités a pris le dessus sur l’affrontement des idées. La visibilité médiatique d’une Rama Yade à droite ou d’un Manuel Valls à gauche est directement liée à leur capacité à faire polémique, à détonner dans leur propre camp. C’est une méthode aujourd’hui pour sortir du lot. Les deux candidats à la dernière présidentielle le savent bien, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal : c’est pour l’un et l’autre une part de leur recette. Si l’on veut exister médiatiquement, rien de mieux que de se positionner différemment des autres, d’avoir le sens de la formule ou de lancer une « petite phrase » assassine sur l’un de ses camarades.

    Or, s’il est vrai que la polémique peut être porteuse de débats réels et profonds en soulevant de vraies questions de fond, elle appauvrit souvent l’échange public par le caractère binaire de ses termes – on doit être pour ou contre. Elle va aussi de pair avec une temporalité éclair, qui nuit à la maturation et la qualité du débat, même si l’enjeu soulevé est important. Autrement dit, la polémique comme aliment principal de l’actualité fait le lit des raccourcis de la pensée. Elle déforme également souvent la vision du réel : par exemple, la burqa mobilise tous les médias alors que, d’après les RG et quoique le chiffre ait quelque chose d’absurde, il y aurait 367 femmes qui porteraient la burqa. Force est de constater la disproportion entre le bruit engendré et l’énergie mobilisée, d’une part, et la marginalité du fait, d’autre part… Que si peu de femmes puissent ainsi « menacer la République », comme on nous le dit partout, ne lasse pas de me laisser perplexe…

    La succession de polémiques, montées en boucle jusqu’à notre écœurement, élude en partie les grands enjeux de notre époque. Une polémique en zappe toujours une autre. La vitesse avec laquelle on passe à autre chose ne permet souvent pas l’émergence des alternatives et des réelles lignes de fractures en termes de réponses. De quoi nous  donner le tournis, alors même que les boussoles pour nous orienter politiquement sont branlantes. Comme à grande échelle les réponses font pour l’essentiel défaut ou en tout cas n’apparaissent pas de manière claire et identifiable, la polémique finit surtout par occuper le paysage médiatique en donnant l’illusion que des clivages existent, puisqu’il y a polémique, et que des réponses existent, puisque celles-ci prennent fin et vite. Pour conclure, disons que la polémique à haute dose comble une part du vide politique et favorise en bout de course l’idéologie dominante.

  • Artisans du Monde se mobilise pour l’ultimatum climatique

    Le mouvement Artisans du Monde soutient, avec les ONG qui l'ont initié, l'Ultimatum Climatique enjoignant nos responsables gouvernementaux, avec  les dirigeants des pays membres de l'ONU, de  trouver un accord à la hauteur des défis actuels.

    Artisans du Monde se mobilise depuis 35 ans pour demander le respect des droits économiques, Sociaux et Environnementaux, le maintien de la souveraineté alimentaire, l'autodétermination des peuples, tout en faisant la promotion d'échanges équitables et Solidaires.

    Le changement climatique est une réalité dont les effets sont déjà visibles pour des millions de personnes à travers le monde, principalement dans les zones du Globe déjà les plus défavorisées et pour les personnes les plus fragilisées.

    La conférence de l’ONU sur le climat qui se tiendra à Copenhague en décembre prochain réunira les chefs d’état et de gouvernement de 192 pays pour une occasion historique de changer l'évolution actuelle du climat. Ils devront répondre à l’urgence de la situation et aux nouvelles données scientifiques, avec comme ultime priorité de maintenir l’augmentation de la température mondiale sous la barre des 2 °C par rapport à 1850, en s’accordant sur des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) résultant de l’activité humaine.

    Selon les climatologues, il faudrait que les pays industrialisés, premiers responsables de l’émission des gaz à effet de serre (GES), réduisent leurs émissions de 25 à 40 % d’ici à 2020 et de 80 à 95 % d’ici à 2050 (par rapport à 1990).

    Artisans du Monde a relayé l'appel des peuples indigènes appelant au respect de la terre mère, et contre la marchandisation de la vie, nous alertant ainsi sur la crise des civilisations et nous enjoignant de remettre en cause notre mode de vie. Les pays du nord portent une double responsabilité : ils doivent d'une part réduire leurs émissions de GES, et d'autre part  faire preuve de solidarité envers les pays du sud en prévoyant notamment des moyens financiers pour leur permettre de lutter contre les effets négatifs des changements climatiques sur leurs sociétés. Les populations les plus vulnérables du monde sont les principales victimes, alors qu’elles sont les moins responsables du réchauffement de la planète et ne disposent pas des moyens techniques, humains et financiers pour s’y adapter.

    Lors du premier sommet mondial des peuples indigènes sur le changement climatique d’avril 2009, ceux ci ont appelé à la vigilance notamment sur les atteintes que pourraient porter à leurs droits les mécanismes financiers envisagés par le sommet de Copenhague dans la continuité de Kyoto.Par exemple les REDD ( Reduced Emessions from Deforestations and Degradation) , qui ne font pas la différence entre une forêt primaire et une monoculture d’arbres (OGM à croissance rapide dans la plupart des cas ). On peut craindre là des atteintes à la biodiversité et aux droits des populations. Le Forum International des peuples indigènes ne semble pas aujourd'hui être  associé aux discussions de Copenhague.

    Artisans du Monde vous invite à signer l’ultimatum climatique : http://www.copenhague-2009.com/appel




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