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Bayrou et le Capital : l’heure de vérité

 

Par Étienne Adam. Le 19 juillet 2025.

Bayrou est-il un affameur ?

Dans son délire sur la situation financière « catastrophique », Bayrou ne trouve d’autres solutions que de poursuivre des recettes qui ont échoué.

Il affirme (alors que toutes les enquêtes démontrent le contraire) que « beaucoup d’analyses indiquent qu’elle – l’assurance chômage – porte une responsabilité » dans la situation économique. Et ses comparses d’attribuer, sans vergogne, la baisse du chômage à temps plein aux contre-réformes successives. Ils occultent simplement d’autres facteurs comme la montée de l’apprentissage due aux aides au patronat.

Fort de cette « analyse » aussi sommaire que fausse, il veut faire une nouvelle réforme de l’indemnisation chômage. Celle-ci viendrait, une fois de plus, réduire les droits des chômeur·euses. II propose donc de récupérer encore des milliards sur les chômeur·euses et les précaires pour payer la dette. Qu’importe si une étude récente pointe l’augmentation de la pauvreté dans laquelle le chômage occupe une grande place.

Cette fuite en avant dans la chasse aux pauvres va précipiter des dizaines de milliers de personnes dans les dispositifs d’aide sociale. Ces derniers seront eux-mêmes dans l’incapacité de faire face du fait des baisses de dotation. Il en sera de même pour les associations qui elles-mêmes voient leurs moyens diminuer.

Va-t-on alors assister à des famines dans un des pays les plus riches du monde où les plus riches prospèrent de plus en plus ?

Mettre le projet Bayrou en échec

Nous ne pouvons nous contenter d’attendre le débat parlementaire et une censure éventuelle. Bayrou prétend s’adresser au peuple pour dépasser les clivages partisans. Il faut lui opposer une mobilisation populaire. Il faut que, partout dans le pays, s’élèvent des voix pour dire « non ».

Pour cela, il va falloir mener une campagne comme celle de 2005 contre le traité constitutionnel en faisant appel à l’intelligence collective et aux débats les plus décentralisés possible. Il ne faut pas s’enfermer dans les discours et les débats des soi-disant spécialistes de la sphère médiatique qui parlent dans l’abstrait de problèmes qu’ils ne connaissent pas. Il faut écouter les « gens de la moyenne » dirent ce que va leur coûter ce budget.

Les « médiacrates », les ministres, commencent déjà à nous dire que le passage de 50 à 100 euros du reste à charge des médicaments, ce n’est vraiment pas grand-chose. C’est vrai pour eux et pour les plus riches pour lesquels 50 euros de plus par an sont totalement indolores. Mais, pour celles et ceux qui sont au SMIC et en dessous ? Le poste de dépenses de santé grossit d’année en années (les franchises, l’augmentation des mutuelles…). Cela détruit peu à peu la Sécurité sociale et le droit à la santé. Ce n’est plus négligeable !

Les retraité·es n’auront plus les 10% de moins pour le calcul de leur revenu imposable, mais un forfait de 2 000 euros. Cela correspond à la déduction actuelle pour une retraite de 1 666 euros par mois. Pour les « gens d’en haut », on est donc riche à partir de 1 670 euros par mois ! Cela montre, une fois encore, l’incapacité à comprendre la situation même par celles et ceux qui ne sont pas dans la pauvreté. Ils veulent ignorer les grandes inégalités de patrimoine. Comme si tous les retraité·es avaient, comme eux, des revenus de placement, 4 ou 5 ou plus logements en location…

Et l’on pourrait multiplier ce genre « d’ignorance ». Nous aurons, dans les mois qui viennent, à les dénoncer, à mettre en évidence le creusement des inégalités.

De quoi Bayrou est-il le nom ?

D’ores et déjà ce que révèlent les discours de Bayrou, Macron et de leurs comparses politiques et médiatiques, c’est le mépris de classe.

Iels ne voient le monde qu’à travers leur vie de nanti·es, leurs héritages, etc. Et, pour sauvegarder leurs dividendes et leurs patrimoines, iels refusent de partager les charges communes. Comme une nouvelle noblesse qui se crispe sur ses privilèges, iels font ainsi sécession d’avec le reste de la société.

Leur vision du monde est dominée par comment s’enrichir. Iels s’affichent « modernes », « fans » d’un progrès technologique. Ce progrès qui leur apporte toujours plus de profits et de pouvoir, au mépris de l’avenir de la planète et de celles et ceux qui subiront les conséquences écologiques de leurs choix.

Iels laissent délibérément de côté celles et ceux qui ne leur ressemblent pas. Hier, c’étaient les migrant·es et les étranger·ères qui étaient la cible. Aujourd’hui, c’est le tour des chômeurs, des chômeuses et des pauvres… Demain, ce sera celui des retraité·es et des salarié·es au fur et à mesure qu’iels s’appauvriront.

La bataille contre ce budget n’est pas une lutte économique qui pourrait se satisfaire de réponses techniques.

C’est un débat sur la société que nous voulons contre la nouvelle féodalité qui a, aujourd’hui, un parfum de XIXe siècle.

Ici, comme aux USA, il s’agit de s’unir contre l’oligarchie qui ne veut même plus nous laisser des miettes.

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