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ENSEMBLE 05 - Page 321

  • Complémentaire santé en entreprise - Jean-Paul Benoit signe une tribune pour la défense de la Sécurité sociale

    A l'occasion de la mobilisation pour défendre la Sécurité sociale lancée par deux organisations syndicales de salariés le 5 mars 2013, Jean-Paul Benoit, président de la Fédération des mutuelles de France, a signé une tribune dans le Huffington Post pour mettre en garde contre la généralisation de la complémentaire santé à travers les contrats collectifs d'entreprises. Il appelle à une "mise à plat de la totalité des enjeux de la généralisation de la complémentaire" santé.

    L'accord sur la sécurisation des parcours professionnels, signé le 11 janvier dernier par une partie des organisations syndicales prévoit l'extension des contrats groupe de complémentaire santé à tous les salariés du privé. Or ces contrats, en solvabilisant les dépassements des tarifs médicaux, en rendant imperceptible ce qui relève de la Sécurité sociale et ce qui relève de la couverture complémentaire, en amoindrissant les recettes de la Sécurité sociale, affaiblissent notre protection sociale assise sur un haut niveau des régimes obligatoires.

    Les contrats groupe portent atteinte à la Sécurité sociale de plusieurs façons. Ils bénéficient d'exonérations sociales et fiscales considérables. Dans son rapport de septembre 2011, la Cour des comptes a chiffré la totalité de ces aides publiques à 4,3 milliards d'euros. L'extension en l'état représente un coût supplémentaire évalué à 2,5 milliards d'euros. Une grande partie de ce montant vient directement en diminution des recettes de la Sécu.

    Les contrats groupe participent également à réduire les taux de prise en charge de l'assurance maladie obligatoire. Le développement des dépassements d'honoraires médicaux réduit les taux de remboursement effectif. Or, si ces dépassements ont pu se développer autant c'est en partie dû à la surenchère dans leur prise en charge par les complémentaires. Cette surenchère est essentiellement le fait des contrats groupe. Plus de 80% de ces contrats prennent en charge les dépassements d'honoraires contre moins de 30% des couvertures individuelles.

    C'est à juste titre que la Cour des comptes pointait, dans le rapport déjà cité, que : "les diverses aides accroissent les inégalités d'accès aux soins..." N'y a-t-il pas devoir de s'alarmer quand les fonds publics, loin de réduire les inégalités, participent de leur accroissement ?

    Lier l'accès à une complémentaire santé au contrat de travail, c'est aller vers moins d'universalité. Que vont devenir les chômeurs, les retraités ou encore les jeunes en formation ? L'aboutissement de cette logique est un système à deux vitesses qui laisse sur le coté des millions de personnes, qui ajoute de l'injustice à l'inégalité. Nous avons, grandeur nature, le résultat de cette logique menée à son terme avec les Etats-Unis et leurs dizaines de millions de personnes sans couverture sociale.

    Permettre à tous d'accéder à des soins de qualité grâce à une couverture complémentaire est un objectif louable. Mais la généralisation des contrats groupe aux salariés du privé n'y répond que très mal et à un coût prohibitif. On estime que cette extension permettrait de couvrir 400 000 personnes qui ne le sont pas encore. Mais avec les 2,5 milliards d'euros mobilisés ce sont les 4 millions de personnes qui n'ont pas de complémentaire qui pourraient se voir couvertes en totalité. A l'heure où la meilleure utilisation des fonds publics est vitale, comment accepter un tel gaspillage ?

    Il y a des salariés pauvres dans le privé, c'est un fait, mais il y en a aussi dans la fonction publique. Il y a des chômeurs pauvres, malheureusement l'actualité nous le rappelle violemment. Il y a des jeunes pauvres et de plus en plus des retraités pauvres, la part des personnes de plus de 65 ans dans les dossiers de surendettement a doublé ces 10 dernières années. La santé concerne tout le monde, il n'y a pas de raison de mobiliser la totalité des aides sur une seule catégorie quand elles suffiraient à répondre aux besoins de tous.

    Pour devenir applicable, l'accord du 11 janvier doit être inscrit dans la loi par le Parlement. Les élus de la nation sont les garants de l'intérêt général. Ils ne peuvent accepter d'être réduits au rôle de greffiers. Les syndicats sont légitimes pour négocier des accords sociaux au bénéfice des salariés, encore que celui-ci soit largement minoritaire, mais ils ne peuvent se substituer à la représentation de la nation quand il s'agit de disposer des fonds publics.

    Les Mutuelles de France demandent que le débat à venir permette une mise à plat de la totalité des enjeux de la généralisation de la complémentaire. Qu'au lieu d'être traitée à la sauvette dans le cadre de la transcription d'un accord interprofessionnel plus large, cette question soit réglée lors de l'examen de la réforme du financement de la protection sociale promise par le gouvernement pour 2013. Avant toute extension des contrats groupe doivent être mises en place une régulation efficace, une limitation de prise en charge des dépassements d'honoraires, des cotisations proportionnelles aux revenus, des garanties sur les solidarités intergénérationnelles ...

    Les aides publiques doivent bénéficier à l'ensemble de la population selon des critères de solidarité renforcés.

  • Ils doivent payer leur crise !

    !cid_CDCD6EDEA91947339368FAC0DA13E1C9@PCClaude.pngLe nombre de chômeurs a encore augmenté, en France, de 1,4 % en janvier soit de 10,7 % en un an. Le chômage a pris, dans toute l'Europe, des dimensions dramatiques (avec un triste record de 27% en Grèce et en Espagne) : un million d'emplois ont été détruits en 2012. Les prévisions pour les années à venir ne sont pas plus optimistes puisque «  En raison de la faiblesse de l'économie, le taux de chômage devrait encore augmenter cette année pour atteindre 11,1% dans l'UE et 12,2% dans la zone euro » (1).

    Selon le gouvernement, on devait « inverser la tendance » en 2012, en mettant de la croissance dans l'Europe. Déjà, le bilan désastreux de Sarkozy avait contraint les socialistes à annoncer que ce ne serait pas aussi rapide que prévu mais qu'en 2013 la courbe du chômage allait s'inverser. Hollande et son gouvernement répètent désormais que ce n'est qu'un mauvais moment à passer...

    Après les récentes déclarations de Didier Migaud (lire ici...) - premier président de la Cour des comptes - et d'Oli Rehn (lire ici...) - commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires - nos dirigeants expliquent que la situation européenne s'est dégradée par rapport aux prévisions mais qu'il faut redresser à tout prix les comptes publics.

    Au lieu de s'interroger sur les raisons de la récession qui frappe l’Europe, ils gardent les yeux fixés sur l'objectif de 3% de déficit. Pourquoi 3,3% ou 3,7% serait-il un résultat catastrophique ? Pourquoi plus de 3%, impensable hier, devient-il aujourd'hui un signe positif ? Enfumage et bla-bla servent à « calmer l’opinion ».

    Aucune leçon n'est tirée des « erreurs de calcul » du FMI (lire ici...) ni des tripatouillages – destinés à justifier l'austérité imposée au peuple - des chiffres par l'institut statistique grec « indépendant » cautionné par les autorités européennes (lire ici...) ?

    Le gouvernement veut approfondir les politiques d'austérité. On en voit pourtant les conséquences dans les pays les plus durement frappés par ces politiques : Grèce, Espagne Italie. Le Portugal - présenté pourtant comme un « bon élève » - est atteint par une « chute surprise de son activité qui pourrait différer son rebond », après une troisième année consécutive de récession.

    Chez nous, « experts » libéraux et médias y vont chacun de leur couplet : la Cour des Comptes s'attaque à l'assurance chômage. Elle est relayée par Laurence Parisot qui propose de réintroduire la dégressivité de l'indemnisation. Le Medef profite des négociations sur les retraites complémentaires pour imposer la baisse de celles-ci et engager l’État et le régime général à faire de même.

    Personne, parmi ces messieurs-dames qui gouvernent, ne semble mesurer combien le cumul du chômage - de plus en plus mal indemnisé pour ne pas aggraver le « trou » de l'UNEDIC - et la montée de la pauvreté dans la zone européenne sont des facteurs qui alimentent, accélèrent la récession, y compris dans des pays modèles d'orthodoxie libérale.

    LIRE LA SUITE...


    (1) Commission européenne, Prévisions économiques 2012-2014

  • Rappel pour demain mobilisation dans les Hautes-Alpes

    MOBILISATION DU 5 MARS CGT/ FO/ FSU.

     RAPPEL:  > GAP : 11h00 - Préfecture
                     > L'ARGENTIERE : 9h45 - Mairie.
             

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  • Mobilisation du 5 mars 2013 Les Mutuelles de France appellent à se joindre à la mobilisation pour défendre la Sécurité sociale


    Log04-05 Cœurquadri2.jpgLe projet de loi relatif à la transcription de l'Accord national interprofessionnel, dont l'article 1 prévoit la généralisation de la complémentaire santé obligatoire à tous les salariés, sera présenté en Conseil des ministres le 6 mars prochain.
    Dès la signature de l'accord, les Mutuelles de France ont affirmé que la généralisation de la complémentaire santé dans toutes les entreprises ne peut pas servir de prétexte à une diminution des droits des salariés, ni se faire au détriment de la Sécurité sociale.
    Aujourd'hui, les contrats collectifs bénéficient de 4,3 milliards d'euros d'exonérations sociales
    et fiscales qui entament les finances de la Sécurité sociale et qui l'affaiblissent. Leur
    généralisation, qui coûtera 2,5 milliards d'euros supplémentaire à la collectivité, va amplifier
    ce phénomène.
    De plus, en prenant en charge de manière croissante les dépassements de tarifs, ils ont
    encouragé la dérégulation du système de santé, allant contre l'intérêt général et ont participé
    au recul de la Sécurité sociale et à la dérégulation de notre système de santé.
    La généralisation dans ces conditions de couvertures complémentaires liées au contrat de
    travail aboutira à son terme à un système qui laisse sur le coté des millions de personnes, les
    chômeurs, les jeunes et les retraités.
    Les Mutuelles de France réaffirment que l'amélioration réelle de la couverture des salariés et
    de l'ensemble des Français ne peut s'envisager qu’en renforçant le régime obligatoire de
    Sécurité sociale solidaire et universel. La réforme de son financement annoncée par le
    gouvernement pour cette année en constitue une étape majeure.
    Les Mutuelles de France oeuvreront à ce que les acteurs du mouvement social, organisations
    syndicales, associatives et mutualistes, construisent ensemble des propositions pour une
    protection sociale solidaire. Ensemble, nous devrons porter des propositions fortes pour
    renforcer notre Sécurité sociale et amener les pouvoirs publics à engager ce débat.
    Pour toutes ces raisons, la Fédération des mutuelles de France appelle ses groupements à
    s’inscrire, selon les modalités choisies par chacun, dans les mobilisations et rassemblements
    initiés pas deux organisations syndicales, la CGT et FO le 5 mars prochain.


    Montreuil, le 4 mars 2013