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ENSEMBLE 05 - Page 196

  • COMMUNIQUÉ DE PRESSE Fracture démocratique, violence, atteinte à la vie.

    logo.jpgIl aura fallu la mort tragique d'un jeune homme de 21 ans pour qu'enfin le dialogue s'ouvre avec les opposants au barrage de Sivens. Une réunion est prévue mardi 4 novembre au ministère de l'écologie.

    Le Mouvement de la Paix dénonce cet acte  d'une extrême gravité, inacceptable.
    Le collectif de défense de la zone humide qui souhaitait un vrai débat public s'est heurté à un mur. L'enquête d'utilité publique qui valide la parole citoyenne du collectif du Testet a fait ressortir une majorité d'avis négatifs.

    La mobilisation pacifique contre le projet défendu  becs et ongles par une majorité des élus du conseil général du Tarn, sous la pression de puissants lobbies, s'est transformée en champ de guerre.
    Les nombreux témoignages ont dénoncé une violence démesurée des forces de l'ordre, faisant pleuvoir sur les manifestants tirs de Flash-Ball et grenades, en tirs tendus et sans sommation, utilisant des grenades offensives véritables armes de guerre.
    La mort de Rémi  fait suite à une logique de violence enclenchée depuis plus de deux mois par les forces de l'ordre qui  a permis l'intrusion de nouveaux manifestants plus radicaux pour en découdre. Pourtant, les militants, les associations n'ont  cessé d'alerter sur le comportement des forces de l'ordre.
    Le refus de prendre en compte la parole citoyenne, l'intransigeance d'élus qui de l'échelon local jusqu'au sommet de l'état prétendent détenir à eux seuls la « bonne décision » creuse encore plus la fracture démocratique qui gangrène notre société.

    Le Mouvement de la Paix  qui tiendra congrès national du 7 au 9 novembre prochain à l'Université Paul Sabatier de Toulouse où Rémi poursuivait ses études  tient à exprimer à sa famille, ses condoléances et toute sa compassion.

    La Culture de Paix et de la non-violence qui est le socle de notre orientation est un moyen essentiel  pour empêcher les guerres, un vecteur de justice sociale et  de dialogue permanent. Il est urgent que chacun -citoyen, organisation, institution- s'en empare.


    Le Mouvement de la Paix
    Saint-Ouen, le 2 novembre 2014

  • Lettre ouverte de Benoît Biteau - Vice Président de la Région Poitou-Charentes, - à Thierry Carcenac - Président du Conseil Général du Tarn

     

     Berthegille, mardi 28 octobre 2014.

     

    Monsieur Thierry CARCENAC, vous êtes à la fois pathétique et consternant !

     

    Consternant, en tant que maitre d'oeuvre pour la réalisation du barrage de Sivens, sur le fond de ce dossier.
    Comment peut-on porter un projet public, mobilisant 100% de crédits publics sur un projet sans se poser les bonnes questions, dès le départ ?
    Le projet de barrage vient du fait que le Tescou subit, depuis 30 ans, des étiages sévères. Monsieur CARCENAC, vous êtes-vous interrogé sur les causes de ces étiages sévères et quelles évolutions de pratiques pourraient en être à l'origine ? Visiblement non, car vous auriez rapidement pu faire le lien entre ces étiages sévères et le développement important des surfaces en maïs hybride sur le bassin versant du Tescou.
    Le Conseil Général du Tarn devait-il donc, face à cette situation, avec 100 % d'argent publique, accepter de réaliser, dans une fuite en avant, un équipement qui ne vient qu'en soutien de ces pratiques agricoles peu respectueuses de la ressource en eau, tant sur le plan quantitatif que qualitatif d'ailleurs, ou explorer, avec cette même enveloppe, de 8,5 millions d'euros, des alternatives à ce modèle agricole qui touche le fond ?
    La réponse ne peut que trouver ses fondements dans le bon sens paysan !
    Monsieur CARCENAC, vous invoquez le nécessaire soutien à ce projet au motif que cette agriculture est plus « rentable » grâce à l'irrigation.
     
    Mais comment expliquer alors, que ces maïsiculteurs, grands bénéficiaires des aides publiques de la PAC (Politique Agricole Commune), expliquant d'ailleurs la majeure partie de la rentabilité de cette culture, ne puissent pas, au nom de cette rentabilité, financer eux-mêmes, un tel projet ?
    Faisons, maintenant un peu de mathématiques.
    Monsieur CARCENAC, vous expliquez que les exploitations moyennes concernées, pourraient irriguer environ 40 hectares chacune grâce au 1,5 millions de mètres cubes stockés dans le barrage de Sivens. Contrairement à ce que vous dites, la grande majorité des surfaces qui seraient irriguées grâce ce projet (cf : enquête publique) sont des surfaces en maïs ! Pour irriguer 1 hectare de maïs hydride, il est nécessaire de mobiliser, en moyenne 2 000 m3 d'eau. Ce barrage permettrait donc l'irrigation d'environ 800 hectares de ce maïs. Pour une moyenne de 40 hectares par exploitation, le projet ne peut donc que concerner environ 20 exploitations ! Ce qui signifie qu'un projet de 8,5 millions d'euros, d'argent publique, pour stocker de l'eau, ne va bénéficier qu'à 20 exploitations agricoles, parmi celles d'ailleurs les mieux dotées en aides publiques de la PAC ! Belle logique vertueuse ! En gros, sans trop caricaturer, 20 exploitations agricoles, parmi les mieux dotées d'aides publiques de la PAC, vont se voir attribuer une nouvelle aide publique indirecte d'un peu plus de 400 000 euros chacune ! 400 000 euros qu'elles ne peuvent pas financer seules et qui pourtant va servir à irriguer une plante, parait-il très rentable, à laquelle elles ne peuvent donc renoncer, et qui justifie donc la réalisation de ce barrage.

    Qui parlait de bon sens paysan ?
    Sur le fond toujours, Monsieur CARCENAC, vous convoquez le changement climatique, et vous avez raison, et les travaux de Garonne 2050 sur le sujet.
    Ce que vous ne dites pas, Monsieur CARCENAC, c'est que ce scénario Garonne 2050, occulte, dans son analyse du changement climatique, le poids de l'agriculture dans ce changement climatique, et le rôle qu'elle peut jouer pour le limiter !
    En effet l'agriculture est émettrice, en moyenne, de 20 % des gaz à effet de serre. Et ce n'est pas les moteurs des tracteurs les responsables, pas davantage d'ailleurs que les vaches qui pètent dans les prairies ! La contribution majeure de l'agriculture à la fourniture de gaz à effet de serre est liée à sa dépendance aux substances chimiques de synthèse, dérivées du pétrole, que sont pesticides et engrais azotés, dont on connait par ailleurs, les dégâts considérables dont ils sont responsables, sur cette même ressource en eau, mais aussi sur les équilibres, la biodiversité, et la santé.
    Pour produire 1 kilo d'azote, il faut mobiliser 1,5 litres de pétrole. Sur un hectare de maïs, de blé ou de colza, le modèle agricole dominant apporte environ 200 à 250 kilos de cette azote de synthèse, induisant une dépendance au pétrole (et donc alimentant la fourniture de gaz à effet de serre) de 300 à presque 400 litres de pétrole par hectare, avant même d'avoir tourné la clef du tracteur !
    L'agriculture occupe environ 70 % des surfaces de nos territoires et c'est une activité économique qui mobilise énormément d'argent publique via la PAC.


    Ne devriez-vous pas, Monsieur CARCENAC, puisque ce changement climatique vous tracasse visiblement, accompagner, avec autant d'argent publique,  un modèle agricole qui, d'une part, renonce aux substances de synthèse et qui, d'autre part, redécouvre les vertus d'une agronomie qui sait s'en affranchir en mobilisant les ressources parfaitement gratuites et inépuisables que sont, l'azote atmosphérique, le carbone, la lumière, la vie des sols, etc. etc. ?
    Ne devriez-vous pas intégrer, qu'avec autant d'argent publique fléché vers cette activité économique, il est urgent de restaurer un contrat moral décent avec la société civile, avec les contribuables, et faire en sorte que ces 70 % d'espaces occupés par l'agriculture soient des espaces de séquestration du carbone, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, tant l'usage massif de ces substances de synthèse (la France reste le premier utilisateur mondial de pesticides, en dose par hectare ! source ONU) ont dévasté la vie et donc, la fertilité, et par conséquent, la faculté des sols à séquestrer le carbone ? Les prairies humides semblables à celles que vous dévastez sur le Testet sont d'ailleurs unanimement reconnues comme de remarquables puits de carbone, contrairement à la pratique du maïs, qui elle, émet du carbone ! Ces deux paramètres fondamentaux, sont parfaitement occultés dans les différents scénarii de Garonne 2050 ! Et c'est pourtant là que sont les plus grandes marges de man½uvre pour lutter contre le changement climatique, plutôt que dans une posture fataliste, passive, qui ne prend pas le sujet à bras le corps, et qui préfère les fuites en avant en tentant de résoudre des équations, impossibles à résoudre justement ! Comment pensez-vous pouvoir, au motif de ce changement climatique, pouvoir répondre à des augmentations de températures, associés à des régimes hydrographiques sévères, nécessitant l'irrigation toujours plus exigeantes des cultures vidées de toute rusticité par la sélection génétique de plantes homogénéisées et standardisées, à partir d'une ressource de plus en plus rare et pour laquelle les priorités de gestion en bon père de famille, restent, d'abord l'eau potable, ensuite le bon état des milieux et enfin l'irrigation (article 2 de la loi sur l'eau) ?
    Le stockage de l'eau n'est donc pas la bonne réponse ! Même Garonne 2050 le dit !


    Savez-vous, Monsieur CARCENAC, qu'avec autant d'argent public, vous pourriez soutenir un modèle agricole, basé sur l'agronomie, apte à limiter et s'adapter au changement climatique, sachant s'affranchir des substances de synthèse (engrais & pesticides), sachant produire, oui, PRODUIRE, en s'appuyant sur des ressources parfaitement gratuites et inépuisables, préparant l'après pétrole, préservant les équilibres, les ressources et l'eau en particulier, la biodiversité (sauvage et domestique, animale et végétales), le climat et la santé ?
    Que ce modèle, en respectant les capacités de la terre (avec un petit t) et la Terre (avec un grand T) à produire demain, garantit un avenir décent pour les générations futures ?
    Savez-vous qu'il existe des variétés de maïs, mais aussi de tournesol, de blé, d'orge, d'avoine, et dans toutes les espèces, qu'on appelle « variétés populations » obtenues par une sélection convergente des hommes et du milieu, comme le faisaient déjà avant nous les mayas et les aztèques, il y a des millénaires, qui ont des caractéristiques techniques redoutables (fort taux de protéines par exemple) et qui permettent d'obtenir des rendements surprenants en cultures sèches, justement parce qu'elle sont parfaitement adaptées à leur zone de production, qui n'ont rien à voir avec les variétés standardisées proposées par les firmes semencières, et qui, de surcroit, redonnent aux paysans leur autonomie alimentaire, semencière et génétique ?


    Savez-vous encore que l'arbre, que le modèle agricole de ces dernières décennies s'est acharné à faire disparaitre, que vous vous acharnez à faire disparaître sur la zone humide du Testet, est l'acteur central de ce modèle vertueux (agroforesterie, associant arbres et productions agricoles), qui fonctionne partout dans le monde en général, et en particulier, dans le Tarn  et qui « nous garantira demain la possibilité d'atteindre la souveraineté alimentaire sur toutes les zones de la planète » (Olivier de SCHUTTER, rapporteur spécial pour l'agriculture et l'alimentation à l'ONU) ?
    Que ce modèle agricole vertueux est aussi la meilleure réponse économique pour les agriculteurs eux-mêmes qui voient leurs coûts de production diminuer de façon spectaculaire tout en faisant progresser leur rendement de 40 %, en moyenne, en France (source : INRA) ?
    Réalisez-vous que dans un contexte où l'argent public se fait rare, que d'autres activités sont impactées négativement par ce modèle agricole chimique, comme la pêche ou la conchyliculture sur notre littoral. Que les contribuables sont mis à contribution à hauteur de 54 milliards d'euros par an (source : Cour des comptes - 2011), pour financer le retrait dans l'eau des seules pollutions agricoles pour obtenir de l'eau potable. Qu'engager des politiques, des logiques préventives, coûtent, en moyenne, 26 à 27 fois moins que s'acharner sur les logiques curatives, comme par exemple, le stockage de l'eau qui vient en soutien de ce modèle agricole qui refuse de se remettre en cause et qui transfert le coût des dégâts de ses pratiques sur le plus grand nombre? A savoir les contribuables, comme vous le faites vous-même en finançant ce projet de barrage et qui sont déjà ceux qui alimentent l'enveloppe PAC (11,5 milliards d'euros en France), distribuées à ces mêmes agriculteurs.


    Ne pensez vous pas qu'il est désormais urgent de changer, d'avoir un peu de créativité, d'audace et de courage politique pour porter avec l'argent public, les vraies bonnes solutions, celles qui allument des cercles vertueux, qui préparent l'avenir des générations futures, loin des logiques corporatistes qui aveuglent à grands coups de propagandes et nous éloignent des véritables approches globales ?
     
    Sur la forme maintenant, Monsieur CARCENAC, vous êtes cette fois pathétique. J'ai pris le temps de rédiger ce long courrier pour que la mort de Rémi ne soit pas vaine, ne soit pas inutile. Pour vous expliquez ce que vous n'avez visiblement toujours pas compris, et que vous sachiez que ce jeune étudiant de 21 ans, lui l'avait compris et que c'est pour ça qu'il était là-bas sur place, au Testet, pour préserver l'intérêt supérieur des générations futures !
    Oui, il est mort, pour des idées, parce qu'il avait compris ce qu'en humble et modeste ambassadeur, j'essaye de vous expliquer dans ce courrier. J'aurais pu être Rémi, car je me suis également rendu sur place, où j'y ai d'ailleurs pu constater l'extrême violence des forces de l'ordre face à des militants pacifiques. Rémi aurait également pu être l'une de mes deux filles ou l'un de mes trois fils, tant ils sont également convaincus que de telles politiques publiques sont suicidaires pour les générations futures !
    Rémi, jeune toulousain étudiant en biologie de 21 ans, a donc donné sa vie pour tenter de préserver l'intérêt supérieur qu'est l'avenir des générations futures !
    Et cette mort, ne sera ni stupide, ni bête, comme vous le dites, si vous prenez maintenant conscience du message qu'il était venu porter sur la zone humide du Testet, lui et tous les nombreux autres citoyens opposants, si vous cessez immédiatement de tels travaux, si vous replantez des arbres au Testet, et si vous utilisez l'argent public du projet pour accompagner et pour soutenir une alternative agricole vertueuse, animée par une véritable approche globale, pour en faire un projet remarquable et exemplaire ! Et je suis prêt, si vous avez (enfin !) cette étincelle de lucidité, de conscience et d'humanisme, à mettre à votre service, gracieusement, en la mémoire de Rémi, de sa clairvoyance et de son engagement, mes connaissances, mes compétences, mes expériences et les réseaux capables d'accompagner un tel projet pour en garantir la réussite !

    Faisons le ensemble Monsieur CARCENAC, pour qu'effectivement la mort de Rémi ne soit ni vaine, ni stupide, ni bête !


    Benoît BITEAU

    Parti Radical de Gauche (Secrétaire National (Agriculture) & Délégué Régional)

    Vice Président de la Région Poitou-Charentes,
    Président de la commission "Ruralité, Agriculture, Pêche & Cultures marines".
    Membre du Conseil Maritime de Façade "Sud Atlantique" & Président de la Commission Mixte "Lien Terre - Mer"
    Administrateur de l'Agence de l'Eau Adour - Garonne & Président de la Commission Territoriale « Charente »
    Membre de l'Agence de l'Eau Loire - Bretagne
    Administrateur du Conservatoire Régional des Espaces Naturels & du Conservatoire du Littoral
    Élu référent du Conseil Régional pour le pays Marennes - Oléron.
    Président de CA du Lycée de la mer.


    Ingénieur des Techniques Agricoles.
    Conservateur du Patrimoine Technique, Scientifique & Naturel.
    Paysan Bio.

    Lauréat 2009 du Trophée National de l'Agriculture Durable.

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  • Rythmes scolaires : le virage à 180 degrés du ministère de l’Education nationale


    ILLUSTRATION. L'Assemblée a voté le maintien du fonds d'amorçage de l'Etat pour aider les communes à financer la réforme des rythmes scolaires
    Publié par : http://www.lagazettedescommunes.com
    Le : 29/10/2014
    Par Delphine Gerbeau

    ****************


    Manuel Valls a annoncé devant le Sénat ce mardi 28 octobre son soutien
    au rétablissement du fonds d'amorçage pour la mise en place des nouveaux
    rythmes scolaires. Un geste positif après l'annonce de nouvelles coupes
    dans les dotations aux collectivités territoriales.


    Rythmes scolaires : comment mettre en place la réforme, à quels coûts ?

    Un problème technique budgétaire, c’est ainsi que la ministre de
    l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a expliqué l’amputation du
    fonds d’amorçage pour la réforme des rythmes scolaires, prévue par
    l’article 55 du projet de loi de finances pour 2015. Celui-ci prévoit
    que ne subsisterait plus, pour la rentrée scolaire 2015-2016, que la
    part majorée de 40 euros par enfant, destinée aux seules communes
    touchant la DSU et DSR cible, et non plus la partie fixe de 50 euros que
    touchaient toutes les communes appliquant la réforme des rythmes. La
    mesure aurait permis au ministère de l’Education nationale d’économiser
    environ 300 millions d’euros, sur un total de 400 millions d’euros.

    Découvert tardivement, cet article a provoqué la colère des associations
    d’élus locaux, qui n’avaient pas été averties préalablement de la
    démarche. L’association des petites villes de France (APVF) et
    l’Association des maires de France (AMF) avaient notamment averti que
    les activités périscolaires mises en place dans de nombreuses communes
    risquaient d’être compromises pour la prochaine rentrée scolaire, ou au
    moins leur gratuité.

    Conditionné à l’établissement d’un projet éducatif territorial -
    Entendues et reçues au ministère de l’Education nationale, les
    associations ont finalement obtenu un compromis qui les satisfait :
    Manuel Valls a ainsi annoncé le 28 octobre devant le Sénat que le
    gouvernement soutiendrait les amendements au projet de loi de finances
    visant à maintenir le fonds d’amorçage. Ces amendements ne maintiennent
    pas le dispositif exactement à l’identique : ils prévoient que le
    bénéfice de l’aide – aide de base ou aide majorée – sera conditionné à
    l’établissement d’un projet éducatif territorial (PEDT). Aujourd’hui
    7000 communes ont élaboré un PEDT, sur 24 000 disposant d’une école au
    moins. « Cette solution nous paraît équilibrée, explique-t-on à l’APVF.
    Toutes les collectivités n’ont pas joué le jeu des nouveaux rythmes, et
    proposé des activités périscolaires, pour différentes raisons. Il est
    logique que ces dernières ne bénéficient plus du fonds ».

    Une autre option avait été un temps envisagée : favoriser les communes
    qui proposaient des activités périscolaires gratuites, ce qui revenait à
    pénaliser les communes en difficultés financières.

    L’association de parents d’élèves FCPE s’est aussi félicitée de cette
    annonce gouvernementale, et salue « un nouveau pas dans le bon sens ».
    Les députés déposeront donc cet amendement lors de l’examen du PLF à
    l’Assemblée nationale, et le Gouvernement ne s’y opposera pas. A charge
    pour lui de trouver les 300 millions manquants sur un autre poste
    budgétaire…

    Une instruction devrait être donnée aux DASEN pour faciliter
    l’élaboration et la signature des PEDT pour la prochaine rentrée. On
    sait que l’année dernière un certain nombre de PEDT étaient bloqués
    faute des signatures requises, notamment du côté de l’Etat.

    « L’AMF de son côté demande à l’Etat de transformer le fonds d’amorçage
    en un fonds d’aide pérenne, et de réévaluer son montant au regard du
    coût de mise en œuvre de la réforme pour les communes – en moyenne 180 à
    200 euros par élève selon elle. »


  • Communiqué Fondation Abbé Pierre - Trêve hivernale : un répit sans perspectives pour les ménages menacés d’expulsion

     

    Accueil

    Il y a plus de cinq ans, la Fondation Abbé Pierre lançait une plateforme téléphonique « Allô Prévention Expulsion » (0810 001 505) destinée à conseiller les ménages menacés d’expulsion. Depuis, ce sont plus de 8 600 ménages qui y ont eu recours. Les observations de l’équipe qui anime cette plateforme, les remontées du secteur associatif et les chiffres officiels soulignent tous une aggravation de la situation :

    • De plus en plus de familles monoparentales et de personnes seules composent le numéro « Allô Prévention Expulsion ».

    • L’expulsion est d’autant plus dramatique que trouver un logement à l’issue de la procédure est de plus en plus complexe, tant les secteurs de l’hébergement et du logement social sont engorgés.

    • Le nombre de procédures d’expulsions engagées, d’après les chiffres du ministère de la Justice, est en pleine accélération :

    - + 7,7 % d’assignations au tribunal entre 2009 et 2013, dont + 2,9 % au cours de la dernière période connue atteignant le chiffre de 161 776 assignations en 2013.

    - 125 923 décisions prononçant l’expulsion, à savoir + 12,2 % entre 2009 et 2013.

    • En 10 ans (période 2001 - 2011), le nombre d’expulsions effectives menées avec le concours de la force publique a doublé.

    De nombreuses familles risquent l’expulsion ou sont expulsées alors qu’elles devraient être « protégées » au titre du Droit au logement opposable (Dalo), depuis la circulaire d’octobre 2012. Certaines préfectures organisent donc elles-mêmes des exceptions aux circulaires ministérielles, comme si, pour les plus démunis, le droit était à géométrie variable.

    Face à ces dizaines de milliers de drames humains, le gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux. Si des efforts ont été accomplis depuis 2009, les décrets d’application de la loi ALUR sont encore en attente et les moyens destinés à la prévention des expulsions sont dramatiquement insuffisants, surtout après l’abandon de la GUL (Garantie universelle des loyers).

    Il est plus que jamais essentiel de donner les moyens d’une réelle prévention, ce qui ne se fera pas sans volonté politique forte, y compris au niveau local et la Fondation Abbé Pierre ne lâchera rien.

     En savoir plus-