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La crise touche aussi le monde associatif

Par : Marie Bellan / Journaliste
Publié par : http://www.lesechos.fr
Le : 21/11

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Le secteur associatif pourrait perdre 200.000 emplois dans les trois ans.

Ses ressources proviennent à 50 % d'aides publiques.

Les associations ont mieux résisté à la crise que les entreprises depuis
2008. Elles ont même continué à créer des emplois jusqu'en 2011. Mais la
crise durant, elles ont de plus en plus de mal à poursuivre leurs
activités normalement. D'après un rapport parlementaire rendu public
hier, le monde associatif fait face à de « graves problèmes financiers
». En cause ? La réduction des subventions publiques, qui financent à
hauteur de 49 % le secteur (chiffre 2011). Les associations ont du mal à
compenser cette perte par de nouvelles ressources privées. Même si 5,6
millions de ménages, selon les données fiscales, contribuent chaque
année à financer l'action des associations. Celles-ci n'ont toutefois
pas accès au crédit d'impôt compétitivité et emploi, car elles ne paient
pas d'impôt sur les sociétés.
L'impact de la fragilité financière

L'impact de cette fragilité financière se fait d'abord sentir sur
l'emploi, qui stagne depuis 2011. Et les projections ne sont pas bonnes.
D'ici à trois ans, 200.000 emplois pourraient disparaître, selon le
rapport des députés Alain Bocquet (PC) et Françoise Dumas (PS),
respectivement président et rapporteure du texte. Les associations les
plus touchées sont les structures de taille moyenne, qui ont quelques
emplois mais pas suffisamment de trésorerie pour faire face à des
pénuries de financement prolongées.

Le rapport met aussi l'accent sur la précarisation de l'emploi dans le
secteur. D'après une étude du centre d'économie de la Sorbonne, la part
des contrats à durée indéterminée a chuté de 53 % en 2005 à 47 % en
2011. L'emploi associatif est surtout soutenu par les emplois aidés. Ils
représentent en moyenne 6 % des contrats de travail associatifs en 2011,
alors qu'ils ne sont quasiment pas utilisés dans les coopératives, par
exemple, comme le souligne une étude de l'Insee parue aujourd'hui sur «
L'économie sociale et solidaire ». Le temps partiel, qui participe aussi
de la précarisation, est très répandu dans les associations, en
particulier dans le secteur de l'aide à domicile.

Marie Bellan, Les Echos


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