ENSEMBLE 05 - Page 104
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Pauvreté : 51 associations lancent "une autre campagne"
Les 51 associations du collectif Alerte et du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées ont annoncé, mercredi 4 janvier lors d’une conférence de presse, le lancement d’une "Autre campagne".
Le communiqué :
"Les chômeurs ne veulent pas travailler", "les pauvres sont des fraudeurs", « les étrangers volent le travail des Français », « La protection sociale coûte trop cher et ne sert à rien » : pour déconstruire ces idées reçues qui vont irriguer la campagne présidentielle, les 51 associations de solidarité réunies au sein du Collectif ALERTE (animé par l’Uniopss) et du Collectif des Associations Unies se mobilisent pour lancer un « autre campagne » qui débutera fin janvier sur les réseaux sociaux.
L’objectif : opposer les idées reçues, les stéréotypes à ce qui se passe « dans la vraie vie », sur le terrain, en particulier pour les 8,8 millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté.
Lors d’une conférence de presse le 4 janvier dernier, les portes parole des deux collectifs sont revenus sur les raisons qui ont motivé cette campagne commune.
« Un certain nombre d’idées reçues trainent dans la société, sur lesquelles des propositions fausses peuvent être bâties. Il est important de procéder à une remise à jour de la réalité » a souligné François Soulage, président du collectif ALERTE.
Florent Guéguen, directeur général de la Fnars, a évoqué le « contexte d’inquiétude et de colère des associations » face à certain nombre de constats (moins d’une personne sur deux prise en charge par le 115, fin de la gestion saisonnière, contre-vérités sur les pauvres, l’assistanat ou les emplois aidés…). A travers cette « autre campagne », les associations des deux collectifs s’organisent en comité de vigilance « par rapport aux régressions sociales » et à « l’instrumentalisation de la misère humaine ».
Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a pointé quant à lui le trop grand « décalage entre ce que vivent les gens et les discours politiques ». Face à la montée des inégalités que personne ne parvient à enrayer, la tentation est grande de « baisser les bras en trouvant des bouc-émissaires », alors même que la « responsabilité de la puissance publique est de protéger les plus fragiles ».
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Joël Reynier, élu de la liste Tous Capables-Gauche vous présente ses voeux pour 2017
Roger Didier fait part aux habitants de Gap de ses voeux de bonne année. En soi rien d'anormal, seulement sur les affiches nous lisons : Roger Didier et son conseil Municipal vous souhaite une bonne année 2017. Le Conseil Municipal n'appartient pas à Roger Didier, il est celui de tous les Gapençais. Il n'est pas Roi et le Conseil Municipal n'est pas sa "Cour", nous vivons en République…. ;Roger Didier est l'élu de la majorité du Conseil Municipal. Il ne peut pas prétendre représenter l'ensemble de celui-ci. Aussi au titre de Conseiller Municipal de l'opposition élu sur la liste Tous Capables-Gauches j'adresse mes meilleurs voeux à l'ensemble des habitants de notre ville, je leur souhaite une année électorale positive et je souhaite également que nous nous retrouvions plus nombreux et nombreuses à faire le choix de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité, à bâtir une nouvelle démocratie active, pluraliste, citoyenne . Quant à nos priorités pour la ville c'est d'abord qu'elle développe le bien vivre ensemble, sans laisser personne de côté, notamment envers les plus démunis qui croisent notre chemin mais aussi enclencher la transition écologique…..
Joël Reynier conseiller municipal et communautaire -
Stade de glace solde du marché. Le conseil municipal s’était prononcé le 15 mai 2009, pour un coût estimé alors à 8.500.000 euros HT.

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Patrick Viveret : « L’ESS doit se donner une nouvelle ambition »
Propos recueillis par Philippe Frémeaux
Publié par :
http://www.alterecoplus.fr/patrick-viveret-less-se-donner-une-nouvelle-ambition/00012818
Le : 27/12/2016
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Trop repliée sur sa dimension économique, l’économie sociale et
solidaire doit renouer avec le projet sociétal et politique porté par
ses pères fondateurs. Entretien avec Patrick Viveret, philosophe et
cofondateur du collectif Roosevelt.
Quelle devrait être l’ambition de l’économie sociale et solidaire
aujourd’hui ?
Penser l’avenir de l’économie sociale et solidaire (ESS) suppose de
faire un détour par son passé. L’ESS s’est aujourd’hui en grande partie
repliée sur son projet économique, à un moment où elle devrait au
contraire renouer avec le projet sociétal, politique au sens le plus
large du terme, porté par ses pères fondateurs : Pierre-Joseph Proudhon,
Charles Fourier, Robert Owen ou encore Célestin Freinet. Leur projet
était de proposer une alternative globale aux logiques de rivalité, de
compétition, a fortiori de guerre, dans le domaine économique certes,
mais aussi dans les domaines éducatif et culturel.
Le moment est venu de réinscrire l’ESS dans une vision sociétale et
politique plus vaste
Nous vivons aujourd’hui une crise et des mutations sociétales,
culturelles et politiques autant qu’économiques. L’ESS peut être une
réponse, ou une partie de la réponse, si elle ne réduit pas son rapport
au politique à un simple lobbying défensif auprès des acteurs publics en
charge du secteur. L’ESS doit, bien au contraire, contribuer à
l’alternative à construire face à l’épuisement de la démocratie de
compétition, face à la montée des logiques de rivalité entre nations,
mais aussi au sein des nations, avec le potentiel de guerre et de guerre
civile qui en résulte. Le moment est donc venu de réinscrire l’ESS dans
une vision sociétale et politique plus vaste. Le mouvement coopératif,
mutualiste et associatif doit se donner une nouvelle ambition.
Donc, l’ESS doit porter un projet qui va au-delà de la dimension
économique ?
Dire cela, ce n’est pas abandonner le terrain sur lequel l’ESS se
déploie, c’est lui donner plus de souffle. C’est aussi permettre à des
acteurs du domaine, qui ne sont pas prioritairement des acteurs
économiques, comme les acteurs culturels, éducatifs, d’être parties
prenantes de ce projet de société plus coopérative. En réduisant l’ESS à
sa dimension économique, on contraint des acteurs avec lesquels elle
entretient des rapports privilégiés, notamment au sein de l’éducation
populaire, à se ranger sous une bannière réductrice.
Vous décrivez l’ESS que vous souhaitez, mais comment faire pour que
l’ESS réellement existante s’engage dans cette voie ?
De multiples initiatives vont dans ce sens et dépassent, en actes, la
réduction économiste du projet coopératif, mutualiste et associatif.
Certes, elles ne se pensent pas nécessairement comme parties prenantes
de l’ESS, mais elles s’inscrivent dans le sens souhaité. Des exemples ?
Un mouvement comme le Printemps de l’éducation ou, dans d’autres
domaines, les organisations qui gèrent les logiciels libres, ou
Wikipédia, ou encore les mouvements qui mènent un travail, certes
difficile, pour faire de la politique autrement. Bref, tout cela devrait
converger, faire mouvement ensemble pour renouveler la démocratie dans
toutes ses dimensions.
N’est-ce pas faire porter une responsabilité un peu vaste à l’ESS ?
Non. Car une de ses originalités, même si ce sont souvent des valeurs
affichées plus que pratiquées, tient à ses formes démocratiques. Certes,
leur spécificité les rend non directement transposables, mais elles
peuvent tout à fait contribuer au débat sur la mutation qualitative de
la démocratie.
L'ESS peut prendre sa place dans un mouvement qui concerne toutes les
dimensions de notre vie sociale
Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic), par exemple, qui
associent de manière coopérative les différentes parties prenantes à un
projet, sont un point d’appui très intéressant. Au-delà, parce qu’elle
mobilise des millions de bénévoles, l’ESS peut contribuer à la réflexion
sur ce que sont les vraies richesses et ce que devraient être les
finalités de l’activité économique. C’est ainsi qu’elle peut prendre sa
place dans le mouvement vers des sociétés du bien vivre, un mouvement,
une métamorphose, pour parler comme Edgar Morin, qui concerne toutes les
dimensions de notre vie sociale : l’économie certes, mais aussi
l’écologie ainsi que les enjeux culturels et sociétaux.
Philippe Frémeaux