Vendredi 19 mars à VEYNES
18h00 LE COMPLEXE D'UBU OU LA NÉVROSE LIBÉRALE (entrée libre)
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JCE
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Les « spécialistes médiatiques de bon ton » nous gargarisent actuellement sur le phénomène abstentionniste qui « inquiète » fortement tous les « vrais démocrates » et chacun y va de son sondage et de son analyse voire pour les plus « modestes » de son approche sociale scientifique de ce déclin de l’intérêt que porte l’électorat pour se désigner des « responsables » aux fonctions électives diverses et variées dans le cadre du schéma de notre « démocratie participative avancée ».
Permettez moi d’y aller de mon avis, certes basique mais toutefois très concerné sur le sujet.
Les citoyens seront motivés pour se donner des représentants dès lors que ceux-ci leur auront expliqués clairement leurs intentions, leur programme et les moyens qu’ils veulent avoir pour réaliser ces objectifs.
Je ne pense pas que l’on puisse motiver fortement les citoyens pour élire des représentants dont la mission ressemble plus à celle d’un fonctionnaire qu’à celle d’un Politique et dont les objectifs s’apparentent plus à la gestion courante de notre crise de société qu’à la moindre volonté de transformation de certaines bases pourtant incompatibles à la gestion sociale et environnementale.
L’ampleur du phénomène abstentionniste est très différente d’une élection à l’autre et la participation varie de moins de 50 % à plus de 80 %, ne doit-on pas s’interroger d’abord sur le type d’élection et sur le type de fonction que l’on « destine » aux candidats concernés ?
Le plus grand désintérêt semble se manifester pour les élections européennes, régionales et départementales (cantonales, lorsque des municipales ne sont pas liées) alors qu’un intérêt manifeste reste pour l’élection présidentielle, les municipales et les législatives.
De plus, sur une période plus longue, on constate qu’une baisse de participation s’amorce pour les municipales (dans les grandes villes) et pour les législatives.
On en tire volontiers comme constat que les citoyens se passionnent pour leur Maire, pour leur Président et pour leur Député, mais, est-ce l’homme (ou la femme) ou la fonction (le rôle) que ces élus peuvent jouer qui motive nos citoyens ?
Pour les Maires, on nous affirme que c’est la connaissance locale de l’individu et le fait que les problèmes sont de proximité ; Ceci ne serait plus exact dans les villes plus importantes et serait moins vrai aujourd’hui ?
La progressive désaffection pour les législatives serait-elle due à un éloignement quelconque?
La totale désaffection de l’électorat pour le parlement européen ainsi que la prochaine désaffection pour les conseillers régionaux ne trouve t-elle pas sa source dans d’autres causes qui seraient d’ailleurs identiques (comme pour les conseillers généraux), le progressif désintérêt pour les élus de nos villes et villages n’a-t-il pas aussi des racines dans ce que l’on nomme la sagesse populaire ?
Pour « faire de la Politique » il faut des ressources et il faut pouvoir faire des choix, sinon, c’est de la figuration, certes, parfois bien rémunérée, mais, figuration tout de même, et le peuple ne cherche plus vraiment des figurants, surtout en période de crise profonde, il souhaiterait choisir sur des propositions et il sait que rien ne peut lui être proposé sans ressources.
Le rôle social et environnemental que doit déterminer le Politique pour l’Etat ou pour le niveau auquel il souhaite exercer sa mission (et pas ses fonctions, évitons le « professionnalisme » de la politique politicienne) doit être basé sur un projet politique économiquement équilibré pour que les missions qui doivent lui incomber soient réalisables par une équitable répartition des recettes et des dépenses.
Personne ne croit plus, aujourd’hui, que les rapports sociaux des hommes se régleront par l’ensemble des échanges marchands et commerciaux de façon naturelle et « classique » (au sens économique) et que les acteurs économiques peuvent se substituer aux pouvoirs politiques dans tous les domaines (santé, éducation, retraite, etc.).
Mais, il reste déterminant que les représentants que le peuple entend se donner doivent être en mesure de proposer les dépenses qui ont un caractère social et les moyens qui sont nécessaires pour les réaliser par une équitable redistribution des richesses (par l’impôt proportionnel à l’ensemble des revenus).
Personne n’est dupe, pas plus la Région que l’Europe (ni que le département) ne disposent du pouvoir de décider de l’impôt ni, surtout, de le rendre plus équitable. L’Europe ne vote pas ses recettes qui sont déterminées par les pays en pourcentage des P. I. B., les Régions n’ont aucune marge pour modifier sensiblement les recettes locales (surtout après la disparition de la TP) et, les autres collectivités territoriales non plus.
Le parlement s’est dessaisi de nombre de ses pouvoirs et missions pour se cantonner à l’aspect juridique, important, mais insuffisant sans son pendant économique et social, pour s’adapter au régime présidentialiste et se soumettre au pouvoir personnel.
Les communes ont délégué de nombreuses missions dans les services de proximité à des entités intercommunales qui s’y sont substituées sans que l’on mette en place un système d’élection adapté à ces nouvelles collectivités qui n’ont plus de comptes à rendre aux citoyens dont elles gèrent les services publics territoriaux (ordures ménagères, transports, voirie, assainissement, eau, etc..) ni sur les taxes locales qu’elles perçoivent sans avoir à référer de leur « évolution » aux citoyens concernés.
C’est ainsi que l’Europe ne gère pas ses recettes et que ses dépenses sont majoritairement préaffectées, que la région a dans ses missions des compétences que l’Etat lui a transférées sans avoir la possibilité de modifier les ressources correspondantes et qu’elle ne dispose pas, non plus, du droit régalien d’instaurer ni de modifier sensiblement les recettes fiscales (c’est aussi vrai pour les départements et ça le devient pour les communes).
C’est dans ce contexte que la moitié de l’électorat des présidentielles s’interroge sur l’utilité de son vote pour ses futurs cadres régionaux, au regard des faibles possibilités de changer la donne économique ainsi qu’au constat d’une diminution croissante de ses capacités (l’étalage des bilans ni celui des projets de mieux faire ne semblent pas suffisants pour changer l’approche).
Cette sagesse populaire non théorisée (comme pour le constat de son exploitation ou celui de l’injustice) fait partie de l’inconscient social populaire et, même affublé des mots pompeux de démocratie participative, le message de la représentativité sans volonté de jouer un rôle économique, social et environnemental ne passe pas.
Les citoyens savent (aux tripes) que les politiques doivent intervenir fortement pour une répartition équitable des richesses et des produits de nécessité et que ce ne sont pas des fonctionnaires (mêmes compétents) qu’ils doivent élire, ça c’est, au mieux, un détournement de fonctions et de pouvoirs.
J’en appelle à ceux qui se retrouvent dans cette approche pour qu’au moins au premier tour, ils affirment haut et fort leur volonté d’avoir des élus politiques plutôt que de gestionnaires et que les candidats entendent fort et clair le message d’une volonté de voir se modifier fortement les habitudes de gestion courante au profit (encore) d’une volonté politique d’agir sur le fond dans les domaines évoqués.
Non, nous ne pensons pas que les régions puissent jouer un rôle très important dans l’économie libérale telle qu’elle est « planifiée » et centralisée, pas plus que l’Europe qui n’a aucun moyen d’intervention sociale ou environnementale aussi longtemps qu’elle ne votera pas un « mode direct de ressources » par une fiscalité directe progressive (et surtout pas une taxe qui pénaliserait encore les plus démunis).
Votons et faisons voter à gauche de la gauche pour les listes qui acceptent et proposent ces orientations afin que se poursuivent à la fois les rapprochements indispensables aux changements économiques et sociaux de notre société et que demain nous puissions entendre des propositions concrètes pour que les Politiques décident à nouveau à la place des banques et des lobbyings industriels et commerciaux, pour, qu’enfin nos représentants politiques fassent de l’équité sociale et environnementale et réorganisent une redistribution des ressources et des richesses.
Le résultat de ces listes favorables à une réelle transformation sociale en profondeur sera seul capable de « tirer » des unions plus à gauche pour le second tour et, surtout nous aidera à progresser dans notre recherche d’une alternative globale au système ultra libéral qui détruit notre planète et les hommes au seul profit du toujours plus pour une minorité de plus en plus réduite.
Jean-Claude Charitat Veynes le 08/03/2010