Au sommaire du 17 février
- l'édito : Régime sec pour la société ou fin de régime pour Sarkozy ? - Gilles Alfonsi
- le gâteau : Grèce : laboratoire des néolibéraux contre les peuples - Gilles Boitte (et Naomi Klein !)
- à table : Une gauche à la hauteur - Roger Martelli
- cuisine alternative : Politique culturelle : prenons le pouvoir - Laurent Eyraud
- fromage et dessert : Le doigt dans le clafoutis/ Ici, Londres - Ph. Stierlin - Image de la semaine : la Grèce
- tribune libre : Défendons la psychiatrie - Collectif des 39
- cocktail : Tremblay - Grèce - Gauche alternative et d'autres
LIRE CERISES N°133
Bonne lecture !
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L’Union européenne, toujours plus libérale et antidémocratique
L’avenir de l’Union européenne doit être placé au cœur du débat de la campagne présidentielle. Les dirigeants européens sont en effet en train d’élaborer un nouveau projet qui accentuerait les dérives actuelles de l’Union européenne. Comme à chaque fois, tout est fait pour éviter le débat, pour enfumer les citoyens.
Au Front de Gauche, nous faisons le pari que l’intelligence collective et l’implication de toutes et tous permettra de faire obstacle au projet des dirigeants européens. Lors de son intervention au meeting de Montpellier, Jean-Luc Mélenchon a commencé le travail d’explication sur le « Mécanisme européen de stabilité » et le nouveau traité. L’argumentaire de cette semaine se propose de continuer le travail pour que chaque citoyen s’empare du sujet et fasse vivre le débat autour de lui.
Le Mécanisme européen de stabilité
⇒ Il s’agit en réalité de mettre en œuvre une procédure automatique d’aide aux pays de la zone euro en difficulté, sur le modèle de ce qui a été appliqué en Grèce. Le MES c’est donc la généralisation du schéma qui a conduit la Grèce dans une situation extrêmement inquiétante. 9 plans d’austérité ont été appliqués en Grèce et le pays s’enfonce toujours plus dans la crise. Le peuple grec paye chaque jour un tribut de plus en plus important. Dernière mesure en date : une baisse de 20% du salaire minimum !⇒ Avec le MES, les mesures d’austérité deviennent automatiques dès qu’une aide est accordée à un pays européen.
⇒ Avec le MES, la Commission européenne et le FMI obligent les pays en difficultés à appliquer leurs recettes alors que tout le monde constate aujourd’hui leur nocivité.
⇒ Le MES est également le symbole d’une dérive autoritaire supplémentaire de l’Union européenne. Aucune action judicaire ou administrative ne peut être engagé contre le MES. De plus, seule la France et l’Allemagne peuvent s’opposer à l’aide d’un pays. Au Front de Gauche, nous refusons que deux pays dominent 25 autres pays !
⇒ Le MES a été négocié dans le plus grand secret. Même les députés européens n’ont pas été tenus au courant de l’état des négociations.
Le nouveau traité⇒ Alors qu’aucun pays ne parvient aujourd’hui à respecter les 3% de déficit autorisés, les dirigeants européens veulent étouffer davantage les peuples européens. Le nouveau traité ne permettrait que 0,5% de déficit.
⇒ Avec le nouveau traité, aucun pays européen ne pourra voter un budget sans l’autorisation préalable de la Commission européenne. Il s’agit tout simplement de la remise en cause du principe de la souveraineté populaire.
Mobilisation générale !⇒ Le 21 février à l’Assemblée nationale et le 28 février au Sénat, les parlementaires français devront se prononcer sur l’adoption du Mécanisme européen de stabilité. Le Front de Gauche interpelle depuis plusieurs jours l’ensemble de la gauche pour que ce projet dangereux soit rejeté. Le MES et le nouveau traité sont en effet directement liés : ceux qui acceptent le MES seront dans l’obligation d’accepter le nouveau traité. François Hollande a tord de dire qu’il est possible de voter pour le MES et de renégocier le nouveau traité. Il faut être cohérent jusqu’au bout : pour renégocier un nouveau traité, la première étape est de rejeter le MES.
⇒ Les parlementaires du Front de Gauche ont demandé l’organisation d’un scrutin public. Les députés socialistes l’ont refusé. Mais chaque citoyen peut encore interpeller directement ses parlementaires pour les mettre devant leurs responsabilités.
⇒ Le Front de Gauche demande également l’organisation d’un référendum sur le nouveau traité. Comme en 2005, c’est au peuple français de se prononcer directement.
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PACTE de STABILITE
A madame Martinez Henriette
Députée de la 1ère circonscription des Hautes Alpes
Madame la Députée,
Vous avez été élue à l’Assemblée Nationale pour défendre les droits de tous les citoyens de notre circonscription et vous êtes ainsi devenue notre représentante.
Le 21 février vous sera présentée la première partie du « Mécanisme européen de stabilité financière» ; la 2ème partie « le Traité » sera soumise à vos suffrages en mars. Ces deux traités sont liés, l’un ne va pas sans l’autre ; si la première partie est adoptée, vous serez tenue de voter la 2ème.
Mais nous ne voulons pas de ce pacte de stabilité également appelé « le pacte des rapaces »
Nous ne voulons pas que les banques s’approprient notre pays !
Nous voulons rester maîtres chez nous, choisir nos élus pour gérer notre pays !
Nous voulons décider de notre avenir, garder, la maîtrise de notre budget tant pour les dépenses que pour les recettes, nos services publics : avoir la garantie d’une école gratuite et obligatoire de 3 ans à 18 ans, conserver nos hôpitaux, retrouver la maîtrise de nos énergies (EDF-GDF-Total).
La réponse à la crise ne peut pas être la rigueur : il faut relancer l’économie et mettre en place une fiscalité plus juste.
Nous ne voulons pas être mangés à la sauce grecque !
Aussi nous vous enjoignons de ne pas voter ce Traité de stabilité !
Recevez, Madame la Députée, l’expression de nos sentiments citoyens
Le Front de Gauche 05
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Communiqué à la presse
Le transfert du foyer de Val des Roches à Barret sur Méouge aggravera encore la situation de l’emploi en milieu rural.
Nous avons appris par la presse la décision du conseil d’administration de l’association départementale pour la sauvegarde des enfants et des adultes des Hautes Alpes (ADSEA 05), de délocaliser le foyer occupationnel de Barret sur Méouge à Gap.
Cette structure qui accueille 46 résidents, emploie 69 salariés.
Le départ de cette entreprise serait une catastrophe à la fois économique mais aussi sociale pour la commune de Barret sur Méouge et pour tout le territoire de la Communauté de communes du canton de Ribiers Val de Méouge.
Nous proposons que s’organise dans les meilleurs délais, un débat sur l’aménagement de nos territoires ruraux et le développement économique.
Une telle décision aura des conséquences graves sur le maintien des services publics et aggravera encore le déséquilibre entre le gapençais et les secteurs ruraux en matière d’emplois et de population.
Nous exigerons que les entreprises, dont celles se réclamant de l'économie sociale et solidaire, assument leurs responsabilités sociales et territoriales.
Gap le 16 février 2012
Jean-Claude Eyraud et Franck Gatounes
Candidats du front de gauche
Elections législatives de juin 2012
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Parlement Européen
- Un texte de Francis Wurtz qui relate la drôle d’alliance qui s’est produit le 2 février dernier au Parlement Européen entre les groupes de droite, du Parti Socialiste Européen et des Verts dans une motion unique avalisant le Traité Merkozy !
- Droite, PSE et Verts unis pour le traité Merkozy !
- L’Europe est décidément un élixir de vérité sur les grands choix stratégiques des différentes familles politiques. La dernière illustration spectaculaire de cette évidence date du 2 février dernier. Ce jour-là, le Parlement européen était appelé à se prononcer (informellement car il s’agit d’un traité intergouvernemental) sur le projet de traité cher à Angela Merckel et à Nicolas Sarkozy et visant à instituer une “règle d’or” contraignant durablement les gouvernements à respecter une sévère “discipline budgétaire” sous peine de se voir infliger des “sanctions automatiques”.
- Dans ce cas, chaque groupe politique prépare en principe son propre projet de résolution exprimant sa position sur le sujet, avant de négocier, le cas échéant, un texte de compromis avec certains autres groupes ( aux positions compatibles avec les siennes) pour tenter d’obtenir une majorité des votes. Rien de tel ne s’est produit cette fois ci.
- Incroyable mais vrai : le Parti Populaire Européen (PPE où siège l’UMP) ; les Libéraux (où siège le MODEM) ; le groupe des ” Socialistes et des Démocrates” ; et le groupe des Verts ont fait cause commune en présentant d’emblée une résolution unique! Elle l’emporta évidemment, par 443 voix contre 124 et 75 abstentions. On y cherchera vainement, et pour cause, la moindre critique de fond de ce traité, qu’il s’agisse de son essence même (l’abandon de toute ambition sociale et la pérennisation d’une politique d’austérité) ou des moyens prévus pour remplir ses “missions” (en particulier la violation d’un principe démocratique fondamental, en retirant aux parlements nationaux leur droit souverain de maîtriser le budget).
- Les quatre groupes en question tiennent même à mettre en exergue des “améliorations par rapport au texte initial” tel que “l’ajout d’une référence aux objectifs (du traité) que représentent la croissance durable, l’emploi, la compétitivité et la cohésion sociale”(!) Ils n’hésitent pas non plus à rendre hommage au Conseil européen des Chefs d’Etat et de gouvernement pour avoir reconnu qu’il fallait “renforcer la solidarité”. Le seul “regret” explicitement exprimé est qu’il ne soit pas tenu compte… de la demande du Parlement européen que son président participe pleinement aux réunions informelles des sommets de la zone euro. On croit rêver.
- Oui, vous avez bien lu : telle est la substance de la position commune du PPE, des Libéraux, des Socialistes et des Verts au Parlement européen sur le traité Merkozy! Courageux mais pas téméraires, la plupart des députés socialistes et verts français (campagne électorale oblige) se sont abstenus sur le texte co-signé par leur groupe.
- Le seul texte alternatif fut celui de notre groupe de la “Gauche unitaire européenne” (GUE-NGL) : celui-ci a rappelé les causes profondes de la crise; fustigé les gouvernements qui “ont accepté les diktats des marchés financiers”; souligné la “crise de légitimité” de l’Union européenne actuelle ; ”rejeté le traité” après en avoir décrypté les ressorts ; réclamé une série de mesures fortes et notamment une refonte des missions de la Banque centrale européenne et le “contrôle public des banques”; et exigé des consultations populaires par voie de référendum sur le traité en question. Une fois encore, le groupe GUE (dont fait partie Marie Christine Vergiat, députés de la circonscription Sud Est) a sauvé l’honneur de la gauche au Parlement européen. Sa composante française s’appelle le “Front de Gauche.”