Publié le lundi 10 janvier 2011 à 11H25- Site le journal La Provence
Sur les 320 km séparant Marseille de Briançon, la SNCF (exploitant) essuie une salve de critiques auxquelles la Région (financeur), en tant que donneur d'ordre, est associée.
Photo éric camoin
Par bonheur, la semaine ne compte que sept jours, cela évite à la SNCF et au transport ferroviaire régional des avanies supplémentaires que les voyageurs ne supportent plus.
Le récent comité de ligne Dauphiné-Briançonnais qui s'est tenu à Embrun en présence de nombreux cheminots et usagers a mis sur la place publique des dysfonctionnements graves de la ligne des Alpes. Sur les 320 km séparant Marseille de Briançon, la SNCF (exploitant) essuie une salve de critiques auxquelles la Région (financeur) est associée puisque donneur d'ordre.
Un rapide à la vitesse moyenne de 50 Km/h
Joël Giraud, vice-président de l'assemblée régionale, a débuté son inventaire critique avec le train de nuit Briançon-Paris, un "rapide" reliant les deux villes "à la vitesse moyenne de 55 km/h." Il faut dire qu'au début du 20e siècle, la réputation de ce train était déjà faite quand il fut appelé "Quand peut !", c'est-à-dire qu'il lui arrivait trop souvent de toucher à bon port quand il pouvait... Olivier Monnot, directeur régional TER et représentant la SNCF, ne pouvait qu'avaliser la situation : "Nous partageons ce constat : le client n'est pas content !"
Pas de chance pour les voyageurs à destination ou provenant du Briançonnais, "les trains qui y circulent sont les plus touchés par l'irrégularité des horaires." Les retards allant de 6 à 37 minutes sont fréquents puisque de 20%.
"Pendant la guerre, on ne supprimait pas les trains"
Des cheminots ont précisé leurs reproches. "Dimanche 2 janvier, un TER est arrivé en gare de Saint-Charles bondé de 900 voyageurs alors que 650 places seulement étaient disponibles ! Il faut créer un train supplémentaire les jours de pointe." Des usagers ajoutaient : "Quand les trains sont saturés, ce fut le cas le 19 décembre, vous faites appel à des autocars au dernier moment au lieu de les commander par anticipation; nous devons attendre assez longtemps et vous nous faites manquer nos correspondances. Cela n'étant pas nouveau, comment se fait-il que vous n'avez pas déjà tiré les conséquences ?"
Un cheminot intervient alors et affirme :"Ce jour-là, de nombreux trains étaient en panne ! Parce qu'on économise sur l'entretien." Ainsi, le matériel est-il également en cause.
Face aux explications embarrassées de la SNCF, un usager se dit pas satisfait du tout : "J'ai connu la guerre et on ne supprimait pas les trains !"
Coupe dans les effectifs, matériel en déshérence, travaux importants certes sur la voie mais intervenant après des décennies de dégradation... Le transport ferroviaire entre la métropole régionale et l'arrière-pays ne ressemble pas à celui du 21e siècle et c'est vraiment ce qui ne va pas aux yeux des usagers.
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Porte close!
Les usagers du rail doivent s'attendre à trouver des gares porte close! Notamment les voyageurs circulant dans le 1er train du matin et le dernier train du soir, abandonnés sur les quais des gares d'embrun, Montdauphin, l'Argentière. Mais d'autres gares sont touchées, parfois en milieu de journée: "En 2010, nous avons dénombré 93 périodes de fermeture à certaines heures", a reproché un cheminot syndicaliste. "Pourtant, cela peut-être facilement évité".
Maurice FORTOUL