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ENSEMBLE 05 - Page 613

  • De Kyoto à Copenhague

    Un rappel des objectifs et mécanismes du protocole de Kyoto et un bilan du sommet de Copenhague, par le collectif nantais Urgence Climatique, Justice Sociale.

    Acte 1 : Kyoto (1997)

    * Le protocole onusien de Kyoto, signé en pleine période de capitalisme financier triomphant, a confié l'avenir climatique de notre planète à la mythique main invisible du marché

    * Des quota d'émissions de GES sont fixés pour les pays industrialisés signataires

    * Les grandes entreprises industrielles reçoivent gratuitement des droits d'émissions de gaz à effet de serre (GES) et les échangent sur un marché

    * Seule l'Europe a mis en place ce genre de marché depuis 2005 : résultat, fin 2007 la tonne de CO2 valait 0.02 euros...

    * Les « mécanismes de développement propre » (MDP) permettent aux entreprises de récupérer des crédits d'émission si elles investissent pour réduire leurs émissions dans les pays en voie de développement

    * Comme ça coûte beaucoup moins cher et que les contrôles des réductions effectives de GES sont très mauvais dans les PVD, les entreprises européennes ont massivement utilisé les MDP (surtout en Chine) pour récupérer des crédits carbone et pouvoir continuer à polluer dans les pays développés, tout en respectant leurs engagements de Kyoto (même mécanisme que la « compensation carbone »)

    * Le nouvel accord de Copenhague est dans la même logique de marché. Il est même envisagé d'inclure la forêt et les terres agricoles dans le marché du carbone, les livrant aux spéculateurs de tout poil qui commencent à créer des hedge funds et des subprimes sur le marché carbone mondial naissant

    * Quel accord a donc été trouvé à Copenhague?

    Acte 2 : Copenhague (2009)

    Les négociations

    * Même si de nombreux observateurs tiennent la Chine pour responsable de l'échec des négociations, N. Klein et G. Monbiot soulignent l'attitude catastrophique des USA, qui n'ont fait aucune proposition significative, alors que le reste du monde les attendait pour bouger.

    * Les pays du Sud ont été les leaders des négociations, alors que l'Europe s'est complètement effacée.

    * L'un des seuls points positifs du sommet a été la présence de dizaine de milliers de militants pacifiques, dont beaucoup de jeunes. Le Klimaforum a été un carrefour d'idée et de rencontres. La convergence des luttes sociales et environnementales s'est produite à Copenhague et, on l'espère, fructifiera...

    * Le sommet a été gâché par l'organisation danoise, avec l'exclusion des ONG et des pays du sud des négociations la deuxième semaine, une police/milice pratiquant l'arrestation préventive à tout vat, des gymnases/dortoirs à moitié remplis et très loin du centre ville (mais des squats en plein air pleins)

    L'"accord"

    * Le texte est issu d'un processus anti-démocratique : sous l'impulsion des USA, il a été rédigé par le G20 et soumis ensuite à l'approbation de l'ONU et à la ratification des “parties” (pays) présents : ~ 120 sur 192 avaient signé le 20/12 (Chine et Inde pas très motivés...)

    * Il n'y a eu aucun accord sur des objectifs globaux de réduction d'émissions de GES (seul est réaffirmé l'objectif de limiter l'augmentation de température à 2°C)

    * Les pays (développés et en développement) doivent définir eux-mêmes leurs objectifs de réduction pour le 01/02/09 et les appliquer ensuite (système “pledge-and-control” : promesse et contrôle)

    * Ce mode de fonctionnement (inspiré manifestement par les USA) est une régression par rapport à Kyoto (où des objectifs de réduction globaux (même faibles) avaient été décidés. Il ne garantit en aucune façon que les objectifs de réduction globaux seront suffisants.

    * Le problème des contrôle des émissions s'est posé : le Nord voulait imposer au Sud des contrôles internationaux, ce qui a fait achopper les négociations avec la Chine. N. Klein parle d'une tactique délibérée des USA pour susciter une opposition de la Chine et lui faire endosser la responsabilité de l'échec des négociations.

    * Importante défaite pour les européens et les pays les plus pauvres : mettre sur un pied d’égalité l’adaptation aux effets du changement climatique (par exemple aux baisses de productivité agricole) et l’adaptation aux mesures prises pour le limiter (par exemple aux pertes de revenus des pays pétroliers, beaucoup plus importants et faciles à chiffrer).

    * Le Nord « fournira des moyens » pour l'adaptation

    Le fond d'aide à l'adaptation aux conséquences du dérèglement climatique

    * Le Nord s'engage à verser 10 milliards par an pour l'adaptation d'ici 2012 (« fast start »). Actuellement, les USA ont promis (royalement) 4 milliards et l'Europe 11 milliards : il en manque...

    * Et ensuite 100 milliards/an à partir de 2020

    * Pour info : 1) les besoins financiers pour l'adaptation sont évalués à 200 milliards/an, 2) le congrès US vient de voter 600 milliards de budget militaire pour 2010...

    * Ce fond d'adaptation sera alimenté par des fonds publics (facilement traçables), privés (difficilement traçables et orientables) et « alternatifs » (la taxe Tobbin sauce Sarkozy... mais le fond doit être alimenté par le Nord : quid des flux financiers des grands centres financiers du Sud : Hong Kong...?)

    * Ces fonds seront gérés par des « organes internationaux » : banque mondiale, fond mondial pour l'environnement et un nouveau « machin » : le 'Copenhagen Green Climate Fund'

    * L'argent ira en priorité aux plus pauvres

    * Les sommes débloquées devront s'ajouter à l'aide au développement « classique »

    * Les sommes devront être « prédictibles » d'année en année et « adéquates »...

    Les "mécanismes" de lutte contre le dérèglement climatique

    * Le marché carbone est évoqué comme un « outil possible », sans plus de précisions

    * L'extension du marché carbone à la forêt et aux terres agricoles (REDD+) est mentionné comme nécessaire, mais aucun accord n'a été conclu sur le contenu du REDD+

    * Un mécanisme de transfert de technologie est prévu, mais rien de concret n'est dit sur son fonctionnement

    * L'accord sera amendable après le prochain rapport du GIEC en 2015

    Acte 3 : après Copenhague...

    * Les prochaines négociations internationales sur le climat de l'ONU auront lieu à Bonn mi-2010, puis à Mexico pour la prochaine COP en novembre-décembre 2010

    * Vu l'immobilisme criminel et le manque de vision des politiques au niveau international, il devient plus urgent que jamais d'oeuvrer au niveau local. Différents types d'action sont envisageables :

    1. Action d'éducation populaire aux problématiques climatiques et pression sur les élus locaux par les collectifs Copenhague.

    2. Camps climat comme vitrine des alternatives.

    3. Plans énergie-climat citoyens nationaux ou régionaux ou locaux, pour proposer des alternatives réalistes et étayées aux politiques à la vue basse, manifestement en panne d'ambitions et d'idées (Negawatt, Virage Energie, Virage Energie-Climat, Villes en transition)


  • Elections régionales 2010

    ENSEMBLE, POUR DES RÉGIONS À GAUCHE, SOLIDAIRES, ÉCOLOGIQUES ET CITOYENNES

    Communiqué du Front de Gauche (Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Gauche Unitaire), des Alternatifs, de la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), du Mouvement Politique d’Éducation Populaire (M’PEP), du Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), de République et Socialisme.


    federation-modif-var1-200dpi.jpgNos organisations, celles d’une gauche de transformation sociale, déclarent vouloir mener campagne ensemble pour les élections régionales de 2010.

    Avec le Front de Gauche (Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Gauche Unitaire), avec les Alternatifs, la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), le Mouvement Politique d’Éducation Populaire (M’PEP), le Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), République et Socialisme, nous comptons faire entendre fortement une autre voie à gauche.

    L’accord national sur lequel nous espérons déboucher dans les jours à venir sera un acte important dans la situation actuelle. Il se veut un rassemblement ouvert, nationalement et régionalement, à toutes celles et tous ceux qui, à gauche, dans le mouvement social dans le monde du travail et de la culture, souhaitent élaborer et porter avec nous un programme qui réponde aux besoins  de la population.

    C’est urgent ! Les difficultés s’accumulent : davantage de licenciements, de précarité, de pauvreté,  et en même temps moins de services publics, moins de pouvoir d’achat moins d’enseignement et de culture ! Cette situation devient insupportable, notamment dans les quartiers les plus populaires. L’environnement est sacrifié sur l’autel du profit. Les ravages de la crise sont amplifiés par la politique impulsée par Nicolas Sarkozy et la droite. Avec eux c’est toujours plus pour les riches, toujours moins pour l’ensemble du peuple. Et le président sème la division en puisant des idées nauséabondes dans l’arsenal de l’extrême droite qui du coup, relève la tête.

    Face à cette offensive redoublée, notre peuple, les salarié-e-s et les plus précaires résistent ; ils refusent de payer la crise. A la division, au chacun pour soi, ils opposent la lutte et la solidarité. Ils souhaitent un débouché politique à leurs luttes.

    C’est pourquoi les listes qui nous rassembleront pour ces élections régionales, répondront à trois objectifs indissociables : changer les rapports de force à gauche en faveur de la ligne de transformation sociale et écologique ; battre la droite, empêcher Nicolas Sarkozy et l’UMP de reconquérir des régions pour en faire des relais de leur politique de régression sociale,  autoritaire, basée sur la peur ; construire des majorités solidement ancrée à gauche, portant des projets vraiment alternatifs à la logique du système en crise, un projet de transformation sociale et écologique que nous voulons porter jusque dans les exécutifs, à l’exclusion de tout accord avec le Modem, si les conditions de ces avancées en sont réalisées. Il s’agit de la possibilité de mettre en œuvre les points essentiels de notre programme et du rapport de force permettant effectivement de les appliquer.

    Nous voulons faire des régions des points d’appui pour développer une politique au service des hommes, des femmes, des jeunes, de tous ceux qui travaillent et vivent ici.

    Une politique en faveur de l’emploi, respectueuse des salariés, de leurs droits, favorisant l’extension de ces droits. Une politique qui donne la priorité aux services publics. Une politique qui fasse des citoyennes et des citoyens, dans leur diversité, les acteurs de la transformation de nos régions par un développement de toutes les formes de démocratie. Une politique exigeante en matière écologique.

    Une politique qui reconstruit le tissu social, à la ville et dans les campagnes.

    Ce programme devra être porté par des listes unitaires dans les régions, des listes rassemblant nos organisations et ouvertes aux actrices et acteurs du mouvement social qui le souhaitent.

    Nous vous donnons rendez-vous le 10 janvier, pour un  meeting national commun.

    Le 17 décembre 09

    Le Front de Gauche (Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Gauche Unitaire), avec les Alternatifs, la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), le Mouvement Politique d’Éducation Populaire (M’PEP), le Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), République et Socialisme.

  • Sommet de Copenhague


    strasbourg_europe.jpgLe Sommet de Copenhague ne doit pas sonner le glas de la lutte contre le changement climatique

    Le Sommet de Copenhague ouvre sur deux lectures radicalement différentes des résultats. Alors que les principaux protagonistes de la déclaration politique adoptée in extremis se félicitent de l’accord, syndicalistes et représentants de la société civile y voient un échec.

    La déception est à la hauteur des attentes générées par l’hyper médiatisation du Sommet.

    Chacun savait pourtant que si le consensus sur le diagnostic du changement climatique est réel, les divergences sur les solutions à adopter restent profondes. Les Etats-Unis, tout juste sortis du blocage de l’ère Bush, sont arrivés avec des objectifs inférieurs à ceux de l’Europe et ont, comme c’était prévisible, lié leurs engagements à ceux de la Chine.

    La Chine, comme les autres pays émergents, accepte de s’engager sur une forte réduction de son intensité carbone mais à condition que cela ne remette pas en cause son développement économique. Etats-Unis et Chine pourraient être d’accord pour agir mais sont en fait réticents à l’institution d’un contrôle international sur leurs émissions.

    L’Europe, liée juridiquement par le protocole de Kyoto et dotée du « paquet énergie climat » qui prévoit une réduction de 20 % des émissions de CO2 d’ici 2020, n’a pu rallier les grands émetteurs de CO2 à l’idée d’un accord juridiquement contraignant.

    De nombreuses questions se posent à l’issue de ce Sommet sur la stratégie et l’action diplomatique de l’Europe. Est-il bien efficace de jouer la surenchère sur les objectifs et les moyens au détriment de la recherche d’un compromis positif ?

    La CGT demande avec la CES et la CSI à tous les pays de poursuivre leur action pour la reprise de la négociation au niveau international.

    La CGT entend pour sa part renforcer sa démarche revendicative pour un nouveau modèle de croissance, une économie et un développement industriel à faible teneur en carbone. Ceci suppose de prendre en compte l’avis des salariés en matière de formation, de qualification et de reconversion des emplois pour assurer une transition juste.

    Montreuil, le 23 décembre 2009

  • CRISE ENVIRONNEMENTALE ET CAPITALISME


    Débat croisé entre Corine Lepage et Aurélien Bernier

    Corine Lepage est fondatrice et présidente du parti écologiste Cap 21, députée au Parlement européen, ancienne candidate à l’élection présidentielle, ancienne ministre de l’Environnement du gouvernement Juppé, dirigeante du MoDem.

    Aurélien Bernier est secrétaire national du M’PEP, auteur de Le Climat otage de la finance (Mille et une nuits, 2008).

    Le 24 décembre 2009.

    Textes parus dans L’Humanité Dimanche n°189.

    Question posée à Corine Lepage et à Aurélien Bernier : « Le capitalisme peut-il répondre à la crise environnementale ? »


    Pour accéder aux réponses de Corine Lepage et Aurélien Bernier, cliquez ici : http://www.m-pep.org/spip.php?article1569