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ENSEMBLE 05 - Page 469

  • Une affaire qui révèle quelque chose sur nos représentations

     

    clem2.pngAvec un peu de retard, car publiée vendredi dernier dans Libé, je vous propose la lecture de ma tribune sur ladite “affaire DSK” et que vous pouvez retrouver par là également.

    Sidération : depuis la révélation de «l’affaire DSK», la France est en état de choc. Ce que l’on n’arrive pas à croire, c’est qu’un homme de pouvoir aussi haut placé ait pu violer une femme de chambre. Personne, à part les deux protagonistes, ne sait ce qui s’est réellement passé dans la suite du Sofitel new-yorkais. Mais la réception de l’événement raconte quelque chose de profond sur nos représentations. La parole des femmes victimes de violences sexuelles est suspecte. On sous-estime l’ampleur du phénomène, voire sa banalité : un viol a lieu tous les quarts d’heure en France. Une grande confusion domine entre la drague, le libertinage, «l’amour des femmes», d’une part, et le harcèlement, les agressions sexuelles, le viol, d’autre part. «L’homme qui aime les femmes sans modération», titrait un quotidien, au moment où DSK est accusé d’avoir imposé une fellation à une employée d’hôtel et de l’avoir séquestrée. Les stéréotypes sur le profil des violeurs ont également la vie dure : un «homme aussi intelligent» n’aurait pas pu commettre un tel crime, réservé dans l’imaginaire collectif aux milieux populaires. Or les auteurs de violences sexuelles se recrutent dans toutes les catégories sociales. Quel que soit le verdict juridique, c’est l’occasion de briser le silence qui entoure le viol, de dénoncer l’omerta sur les comportements de nombreux hommes de pouvoir qui utilisent leur position pour obtenir des relations sexuelles en écrasant le désir de l’autre. En politique comme dans les entreprises, certains dirigeants considèrent les femmes comme des proies à saisir pour compléter un tableau de chasse. La tolérance sociale à l’égard de ce type de violences est forte, comme l’a illustré la phrase de Jack Lang sur son «ami» DSK : «Il n’y a pas mort d’homme.» Après tout, ce qui est en cause n’est que le viol d’une femme de chambre…

    Le viol est profondément destructeur pour les victimes et pèse comme une menace sur la liberté de toutes les femmes. Au-delà du politiquement correct qu’est devenue la lutte contre la domination masculine, il est temps de se donner les moyens de combattre son expression ultime. La parole doit être libérée. Nous, femmes violées, sommes invisibles d’abord parce que nous sommes enfermées dans le silence, prisonnières de nos peurs, celle de ne pas être crue, celle du regard des autres. On estime que seule une femme sur dix porte plainte. Aller raconter dans un bureau froid, devant un inconnu, les détails crus d’un viol est pour le moins difficile. Le viol est le seul crime dans lequel la victime a généralement honte et nourrit un sentiment de culpabilité. Le cas de Tristane Banon ne dit pas autre chose. En 2007, quand elle raconte dans une émission de Thierry Ardisson qu’elle a été victime d’une tentative de viol de la part d’un homme politique, le ricanement des hommes présents est glaçant. Elle dit que l’homme l’a mise à terre et lui a arraché son soutien-gorge. A ce moment-là, Ardisson réplique en rigolant : «J’adore.» Le nom du politique est bipé mais cette révélation ne suscite aucune enquête, aucune reprise journalistique. Silence radio. Encouragée par sa mère et son éditeur, Tristane Banon décide de ne pas porter plainte. La peur de ne pas être crue, de voir sa carrière brisée, d’être à vie vue comme celle qui a dénoncé ces faits.

    J’ai mis plus de dix ans à dire publiquement cette vérité : j’ai été victime de viol. Avant, je mentais sur les raisons de mon engagement féministe. Et tout le monde, ou presque, autour de moi m’incitait à me taire. Il m’a fallu du temps pour avoir la force d’assumer. Mais je ressassais : par mon silence, je suis complice des violeurs. Ce n’est pas ma vie privée, c’est la violation de mon intimité, de mon intégrité. C’est un crime. Si aucune victime ne montre son visage, quelle peut en être la réalité ? Je voulais témoigner aussi qu’il est possible de vivre et non survivre après un viol. L’homme qui m’a violée a avoué avoir commis entre vingt et trente viols. Aux Assises, nous étions trois plaignantes. Je pense à celles qui n’étaient pas là. Pour elles, pour toutes celles qui ont peur, sont seules dans la douleur et dont le violeur court toujours, je veux dire à toute la société que les oreilles doivent se tendre et qu’il est temps de nous entendre et de nous croire.

    Clémentine Autain

    Posté le 23 mai 2011

  • ILS SONT ÉCŒURANTS !

    !cid_CDCD6EDEA91947339368FAC0DA13E1C9@PCClaude.pngU n grand coup de balai, voilà ce qu’il faut préparer !

    Le bouclier fiscal est supprimé : nous venons ainsi de voir le « Président des riches » rectifier une de ses mesures pour ces français qui profitent du travail des autres. Elle coûtait trop cher électoralement et il fallait « jeter du lest ». Elle est remplacée par une réforme de l’ISF. Grâce à cette mesure, les 1 000 redevables les plus riches, profitant actuellement du bouclier fiscal, perdront le bénéfice de sa restitution mais paieront moins d’ISF. Ce double mouvement se traduira par un cadeau net moyen de 36 500 euros.

    Plus fort encore : pour les 1 000 redevables les plus riches mais ne bénéficiant pas du bouclier fiscal, leur cadeau net moyen s’élèvera à 400 000 euros ! (Lire l’article de l’Union SNUI-SUD Trésor Solidaires)

    Cerise sur le gâteau : les intéressés profiteront en 2011 à la fois du bouclier fiscal - qui ne sera supprimé que l’an prochain - et de la réforme de l’ISF qui entrera en vigueur dès cette année.

    Face à un tel cynisme au profit des riches, voilà le bon moment pour diviser celles et ceux qui travaillent et subissent la précarisation.

    Un ministre ambitieux - qui veut affirmer sa place au sein de la droite - n'hésite pas à mentir effrontément pour s’en prendre aux « bénéficiaires » du RSA : en utilisant des chiffres faux, il veut susciter un réflexe de rejet chez ceux qui travaillent au SMIC et même chez une majorité de salariés qui ne se rendent pas compte de ce qu'est vraiment la situation des chômeurs et de celles et ceux qui sont réduits au RSA.


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  • Robert Blanc

     

    C'est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de notre ami Robert Blanc.
    Nous savions que Robert était malade et qu'il luttait avec un courage hors du commun depuis 3 ans contre ce mal implacable.
    Profondément humain, Robert était apprécié de tous au sein de notre association.
    Ses avis et propositions notamment en matière de sport, avaient été précieuses lors des dernières élections municipales à Gap.
    C'est un homme de conviction et attachant qui vient de nous quitter.
    Il va nous manquer, mais nous saurons par notre action, être fidèles à ses engagements.
    Nous présentons nos sincères condoléances à son épouse, ses enfants, sa famille et à tous ses proches.
    Un dernier hommage lui sera rendu le MARDI 24 MAI à 16 h au crématorium de Gap.
     
    Gap le 22 mai 2011
     
    Le bureau de l'association "Pour une Alternative Citoyenne à Gauche"
     
     

     
  • Place de la république

    gapCommuniqué à la presse

     

    Depuis des mois nous demandons à être associés à  l'élaboration du projet de rénovation de la place de la République.

    Malgré cette insistance, à ce jour nous n'avons aucune information  de la part de la municipalité de Gap et la commission travaux n'a toujours pas été consultée sur ce dossier.

    La presse locale s'est fait l'écho du projet à plusieurs reprises comme si celui-ci était définitif.

    Nous dénonçons ces méthodes qui ne respectent pas la nécessaire démocratie et la transparence.

     

    Les élus minoritaires exercent une fonction institutionnelle et sont eux aussi des élus du peuple. Ils sont donc parfaitement légitimes pour exercer leur mandat. Ils bénéficient du droit à l'information et à l'expression qui est un droit fondamental de la démocratie. Ils ont eux aussi à rendre compte de leurs actions devant la population. Ils participent à la pluralité des expressions. Ils sont des relais essentiels pour défendre les aspirations et les besoins des habitants.


    Françoise Perroud et Jean-Claude Eyraud

    Conseillers municipaux du groupe G.A.U.C.H.E.


     
  • Dépendance


    Les départements dévoilent leur scenario

    L’Association des départements de France a livré à l’Assemblée nationale ses pistes de financement pour faire face à l’augmentation prévisible des personnes âgées dépendantes. Elle en appelle à la solidarité nationale et prône un partage équilibré entre État et départements.

     

    En 2025, selon les projections de l’Association des départements de France (ADF), la France compterait entre 1,38 et 1,42 million de personnes âgées dépendantes, puis entre 1,4 et 1,5 million en 2030, puis un peu plus de 1,6 en 2040, contre 1,1 million aujourd’hui. Telles sont les simulations dévoilées aujourd’hui par l’ADF à l’Assemblée nationale dans le cadre des Assises de l’autonomie, après trois mois d’intenses travaux dans les instances départementales. Fondées sur celles produites par l’Insee, ces simulations démographiques apparaissent logiquement voisines de celles du groupe de travail “Perspectives démographiques et financières de la dépendance” piloté par Jean-Michel Charpin. Ce groupe d’experts est effectivement arrivé à des projections quasi identiques, puisqu’il prévoit entre 1,3 et 1,4 million de personnes âgées dépendantes en 2025 et entre 1,4 et 1,5 million en 2030.

    Ce constats partagés sont plutôt une bonne surprise pour l’ADF et vont à rebours des “présentations effrayantes des projections démographiques et financières rendues publiques au début du printemps”, remarque l’Association, qui ne manque pas de critiquer dans le détail les projections financières avancées par le gouvernement. Rattaché à Matignon, le Centre d’analyse stratégique, qui planche lui aussi sur la dépendance, évalue le besoin de financement à 8 milliards d’euros. “Surévalués, ces montants amalgament des dépenses de nature très diverse – assurance maladie, dépenses d’APA, dépenses d’action sociale, etc.”, pointe l’ADF. En fonction du périmètre retenu, les conclusions sur le besoin de financement sont forcément différentes. Sur la base de ses propres projections, l’ADF table quant à elle sur un besoin de financement allant de 3,9 et 4,6 milliards d’euros, soit entre 0,2 et 0,3 point supplémentaire de PIB et donc moitié moins que les 8 milliards d’euros avancés officiellement.

    Effets déséquilibrants

    Ces perspectives tracées, l’ADF conclut avec un brin d’optimisme que la situation est “financièrement soutenable” pour un pays comme la France et en appelle à “la solidarité nationale pour renforcer de façon pérenne la perte d’autonomie qui s’avère moins coûteuse qu’on ne le pense communément”. À la condition que l’État mette la main à la poche. L’ADF n’est effectivement pas aveugle et mesure bien le défi qui l’attend alors que les départements ont à leur charge une grande part du financement de la dépendance, et notamment l’APA, qui provoque des effets déséquilibrants dans les finances des conseils généraux.

    Dans un catalogue de 55 propositions présenté aujourd’hui dans la foulée de ses travaux, l’association préconise assez logiquement un partage du financement de l’APA par les conseils généraux à parité avec l’État, ce qui n’est autre que le rappel de la règle initialement prévue lors de la mise en place de cette allocation en 2002, règle qui n’a jamais été appliquée. Quant aux ressources de financement complémentaires nécessaires pour équilibrer l’augmentation graduelle des dépenses liées à la progression de la prise en charge de la dépendance, l’ADF ferme la porte au gage patrimonial – qui se révèle selon elle “une solution injuste et inadaptée” – et se montre réservée sur le bien-fondé d’un recours à l’assurance privée, bien-fondé qui “reste à démontrer”.

    Xavier Sidaner