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  • Le jour d'après N° 6

    LIRE ICI le N° 6 du Jour d'après a commencé, lettre électronique à l’initiative des collectifs d’Ensemble ! de l'Ain, des Alpes Maritimes, du Calvados, des Côtes d’Armor, du Doubs, des Hautes Alpes, de Saône et Loire et de militant·es des Bouches-du-Rhône, de Côte d’Or, du Finistère, du Gard, de l’Hérault, d'Ille-et-Vilaine, du Nord, de Paris 5-13, de Paris 11, de Paris 20, du Rhône, de Seine Saint Denis, du Var et de l'Yonne.

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  • Planète à l’arrêt, mondialisation contaminée : Construisons une alternative de gauche et écologiste !

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    Nous publions ci dessous l'introduction d'une brochure électronique publiée par Ensemble ! sur la crise sanitaire.

     

    L’irruption du Coronavirus paralyse le monde.

    Que des milliards d’êtres humains vivent simultanément le même évènement n’est sans doute jamais arrivé. Mais pour faire face à l’épidémie, le recours à l’ « Union nationale », l’affirmation intempestive de la souveraineté ne règlent rien mais sont porteurs de tous les dangers.  Les méthodes autoritaires du gouvernement font douter que l’on est encore dans un état de droit démocratique, avec la répression systématique, notamment dans les quartiers populaires.
    Repli nationaliste, réflexes de violence, voilà les dérapages possibles des conduites autoritaires. Cela pourrait préfigurer des manières dangereuses de résoudre d’autres crises à venir, sur le plan écologique.

    Vers un monde inhabitable ? Un signal d’alarme !

    Cette crise « sanitaire » est révélatrice d’un monde devenu potentiellement inhabitable :
    - la propagation néolibérale- La propagation du virus a produit un court-circuit économique mondial en raison des surcharges qu’impose le « pur » capitalisme : flux tendus des produits arrivant sur les marchés après de longues distances, priorité aux valeurs au détriment des biens utiles, fonctionnement marchand des services publics, perte d’autonomie vitale des peuples.
    - l’incompatibilité entre le capitalisme prédateur et l’écosystème humanité-nature- C’est le bouleversement du climat, l'extinction des espèces. Selon des recherches scientifiques, la destruction des habitats naturels d'animaux sauvages, et/ou les élevages intensifs (fermes usines) ont probablement permis la possibilité aux virus mutant de franchir la barrière des espèces.
    Mais cette révélation mondiale peut être un signal d’alarme pour agir et pour une reconversion urgente du rapport à la nature et contre la dictature du profit.
    Ces deux mobilisations doivent être menées simultanément.

    L’universel mis à mal

    Face au défi, les réactions internationales sont désastreuses.
    Au lieu des convergences dans le domaine sanitaire, la recherche fondamentale, les moyens matériels (tests, respirateurs, masques), les Etats et les institutions internationales ont décidé la fermeture des frontières, l’abandon des réfugiées, des sans-papier, des sans-domiciles, dans des camps ou des ilots d’insalubrité. 
    * L’ONU aux abonnés absents- Elle avait pourtant été créée pour faire face à des crises mondiales. Après 1945, elle avait produit des déclarations internationales sur les droits humains (1948), sur lesquelles s’appuyer pour agir.
    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) date de cette période. Mais ses moyens financiers sont dérisoires. Sur 5,8 milliards de dollars, 20 % vient des Etats et 80 % de dotations « volontaires », à la fois d’Etats et de « bienfaiteurs » comme Bill Gates. Ce qui entraîne une faible légitimité. 
    * L’Union européenne (UE) : chacun pour soi- Les institutions européennes ont été contraintes d’abandonner provisoirement leurs dogmes (les règles de déficit). Mais l’UE n’a pas voulu créer des outils financiers mutualisés (dettes publiques). Le risque est de renforcer l’opinion qu’elle ne sert décidément à rien. Le virus du Brexit peut ainsi se répandre sans pare-feu. Le proto-Etat européen se révèle une fois de plus comme une machine de dépolitisation des peuples sur les choix fondamentaux, au profit du règne de l’économie et du droit des affaires.
    * Dans plusieurs pays riches la crise a produit un effet de sidération. Les catastrophes étaient habituellement éloignées des contrées occidentales protégées. Les crises les plus graves ou les guerres étaient surtout localisées dans les pays pauvres. Or cela est arrivé ici. La marque de ce moment sera indélébile. D’où la demande populaire sur « le monde d’après » qui ne devra pas ressembler à celui d’avant.

    Macron sur la sellette

    En France, le confinement général a été annoncé par le pouvoir dans un moment de panique (le calcul des morts si on ne fait rien) s’est accompagné de mesures autoritaires. L’exécutif a compris que l’épidémie était une menace, mais que les moyens à disposition n’étaient pas là : masques, tests, lits de réanimation, appareils respiratoires. Très vite le mensonge d’Etat est apparu. Les mesures d’urgence sanitaire avec des attaques fortes contre le droit du travail, les mesures contre les libertés démocratiques, la répression dans les quartiers… ont provoqué de la colère.
    La crise politique possible s’explique par l’affaissement du système de pouvoir Macron depuis l’irruption des Gilets jaunes, le mouvement retraite, et par l’installation d’un mouvement de contestation permanente.
    Alors éclate la dénonciation des scandales : commercialisation autorisée des masques (qui en mars étaient « inutiles »), opacité bureaucratique des décisions sur les tests, mortalité cachée dans les EPHAD, primes méprisantes lancées aux « héros » des hôpitaux, etc.
    Le gouvernement devra rendre des comptes !
    Une partie de la société veut contrôler, pas seulement obéir. Beaucoup de personnes ressentent une capacité autonome d’agir.
    D’autres au contraire attendent de l’Etat qu’il s’occupe de tout au détail près. Mais cette attitude peut conduire à l’attente d’un sauveur.

    Un moment de basculement possible
    La prise de conscience existe d’un « moment » qui peut tout changer.  Mais se croisent aussi des interrogations nombreuses :
    * Comment faire la part entre les règles collectives nécessaires et l’autonomie de jugement ? Il n’y aura pas de comportements collectifs acceptés s’ils ne font pas appel à l’intelligence, ce qui nécessite des explications de façon à développer les solidarités.
    * La durée de la crise amplifie son coût faramineux. Les gouvernements sont mis en situation de choisir entre la santé et la pression capitaliste pour relancer l’économie au plus vite.  Comment résister à ce retour à l’ordre néolibéral après le 11 mai, dont on pressent la menace : manque de protection au travail, loi d’urgence autorisant 60 heures par semaine, congés imposés, etc.? Et comment faire face aux licenciements de centaines de milliers de personnes ?
    * Comment faire la part de la science et celle de l’injonction politique ?
    Que peut l’Etat ?
    Le gouvernement s’est entouré de scientifiques, à l’abri desquels il s’est justifié au départ. Qui doit trancher ?
    * La science est nécessaire. Elle est traversée de controverses.
    * Pour autant c’est « le politique » et la démocratie qui doivent décider, quitte à faire des erreurs. Une société aux mains des scientifiques virerait dans l’impérialisme du savoir. C’est pourtant ce que certains défendent face à l’irresponsabilité des « politiques » face au défi écologiste. 
    * La puissance publique a la responsabilité des moyens et elle est le garant des droits (voir nos propositions)

    Promouvoir l’Intelligence collective et l’autogestion
    Les initiatives pullulent sur le territoire.  Elles vont à l’encontre de la résignation passive ou de la colère sans perspective.
    De toutes ces créations peuvent demain surgir de nouvelles coopératives.
    Des travailleurs-euses se remobilisent pour défendre leur usine de matériel médical fermée.
    Dans les entreprises, les mesures barrières doivent être l’occasion de discuter du travail, de la santé.
    Partout, il devrait être discuté publiquement des secteurs de production vitaux, et ceux qui ne le sont pas (à fermer). Syndicats, salarié-es, usagers doivent s’en mêler.
    Miser sur l’initiative collective, telle est la voie pour un plan de remise en marche de la vie sociale et économique avec des choix écologiques impératifs.

    Pour un Conseil national de contrôle citoyen des pouvoirs publics

    Partout sur le territoire et sur les lieux de travail, la question qui se pose est : comment fait-on ? Qui décide ? 
    La constitution d’un pôle de 25 organisations syndicales et associatives (issues des mouvements écologistes pour le climat) pour préparer « le monde d’après » est une bonne nouvelle. C’est le début prometteur d’un éco-syndicalisme. Nous soutenons la pétition PlusJamaisCa.
    Syndicats, associations, collectifs citoyens, élu-es peuvent mettre en place des Conseils territoriaux pour anticiper « le monde d’après ».
    Le pouvoir Macron-Philippe est très critiqué. Une alternative de gouvernement nécessite un rassemblement des forces progressistes, associations, syndicats et orga politiques, unies sur un projet commun.
    Cette situation exceptionnelle montre une fois de plus le caractère antidémocratique des institutions de la V° république. La question d’une VI° république est centrale dans ce projet.

    Dans l’immédiat, Il est nécessaire que les forces populaires se rassemblent avec les organisations syndicales et associatives pour se porter candidates au contrôle national des choix politiques.
    Formons dès maintenant un Conseil national citoyen !

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  • Berger, Pécresse un même combat, pour une reprise comme avant

    Prenant le relais de Laurent Berger dans Ouest France du 10 mai, Valérie Pécresse se livre à une polémique avec la CGT- ce qui est son droit- pour s’en prendre en fait au tribunal qui a condamné Renault. C’est devenu habituel pour les politicine.nes libéraux de s’attaquer aux juges qui font prévaloir les droits fondamentaux sur les intérêts économiques.

    Mais elle énonce des contre vérités en limitant le jugement du tribunal du Havre à des questions de forme : le jugement, dit elle, porte « sur les modalités de consultation et de présentation aux représentants du personnel, mais ne remet en pas en cause le référentiel sanitaire élaboré pour permettre la reprise ». Madame Pécresse n’a pas lu le jugement qui comporte des décisions sur le fond : le tribunal « condamne Renault a procéder à une évaluation des risques ...et sur ces basse mette en œuvre les actions de prévention ainsi que les méthodes de travail garantissant un meilleur niveau de protection de la santé... » ainsi qu’a «  modifier les plans de prévention et les protocoles de sécurité applicables sur le site... après la réalisation d’inspection préalables communs avec le ou les chefs d’entreprises extérieures... » Quand Laurent Berger prétend défendre les intérimaires on découvre ainsi que les disposition adoptées et défendues par la CFDT et FO ne leur offraient pas, selon la justice les garanties suffisantes.

    Donc le fond n’est pas « juste » comme le disent avec un bel ensemble Renault , Pécresse et Berger. Mais il faut aller plus loin : le droit fixe des formes à respecter pour garantir les parties. On ne peut pas dire avec désinvolture « Oui on les a convoqués par mail, oui, peut être que les délais n’ont pas été respectés mais c’est l’esprit de responsabilité d’un syndicat que de ne pas attaquer une délibération ». Car le non respect des règles conduit à des délibérations sans avoir eu l’ensemble des éléments permettant un avis éclairé. Ce qui est le cas ici, les élus sont dans l’incapacité d’exercer pleinement leur mission de défense des intérêts de salariés.Voila qui décrédibilise les propos de Laurent Berger sur le « dialogue social exemplaire...pour une reprise en toute sécurité ». En fait Laurent Berger est prisonnier de son idéologie dans laquelle le dialogue entre partenaires sociaux est plus efficace que la protection de la loi. Pour un partisan du dialogue, il est aberrant de qualifier de « posture » l’exercice d’un droit que les avocats de Renault remettent en cause dans leurs conclusions en niant au syndicat et aux élus minoritaires le droit de saisir la justice.

    En fait la fureur de Berger veut masquer l’échec d’une stratégie syndicale qui prétendait obtenir des résultats par la seule négociation, l’échec du contractuel qui permet au patronat d’imposer ses règles. Pendant des années la CFDT a pu faire illusion, relayée complaisamment par la classe politique et les grands médias. Le syndicat dit « réformiste » a géré les reculs sociaux et son bilan concret est bien maigre. Un an après une réforme de l’assurance chômage qui a exclu les syndicats de la gestion, les conditions de cette reprise chez Renault vient confirmer que pour les grands groupes l’heure n’est plus aux compromis sociaux dans le jour d’après qu’ils nous préparent.

    Guy Robert , Etienne Adam anciens secrétaires généraux de l’union régionale interprofessionnelle CFDT de Basse Normandie

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