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Berger, Pécresse un même combat, pour une reprise comme avant

Prenant le relais de Laurent Berger dans Ouest France du 10 mai, Valérie Pécresse se livre à une polémique avec la CGT- ce qui est son droit- pour s’en prendre en fait au tribunal qui a condamné Renault. C’est devenu habituel pour les politicine.nes libéraux de s’attaquer aux juges qui font prévaloir les droits fondamentaux sur les intérêts économiques.

Mais elle énonce des contre vérités en limitant le jugement du tribunal du Havre à des questions de forme : le jugement, dit elle, porte « sur les modalités de consultation et de présentation aux représentants du personnel, mais ne remet en pas en cause le référentiel sanitaire élaboré pour permettre la reprise ». Madame Pécresse n’a pas lu le jugement qui comporte des décisions sur le fond : le tribunal « condamne Renault a procéder à une évaluation des risques ...et sur ces basse mette en œuvre les actions de prévention ainsi que les méthodes de travail garantissant un meilleur niveau de protection de la santé... » ainsi qu’a «  modifier les plans de prévention et les protocoles de sécurité applicables sur le site... après la réalisation d’inspection préalables communs avec le ou les chefs d’entreprises extérieures... » Quand Laurent Berger prétend défendre les intérimaires on découvre ainsi que les disposition adoptées et défendues par la CFDT et FO ne leur offraient pas, selon la justice les garanties suffisantes.

Donc le fond n’est pas « juste » comme le disent avec un bel ensemble Renault , Pécresse et Berger. Mais il faut aller plus loin : le droit fixe des formes à respecter pour garantir les parties. On ne peut pas dire avec désinvolture « Oui on les a convoqués par mail, oui, peut être que les délais n’ont pas été respectés mais c’est l’esprit de responsabilité d’un syndicat que de ne pas attaquer une délibération ». Car le non respect des règles conduit à des délibérations sans avoir eu l’ensemble des éléments permettant un avis éclairé. Ce qui est le cas ici, les élus sont dans l’incapacité d’exercer pleinement leur mission de défense des intérêts de salariés.Voila qui décrédibilise les propos de Laurent Berger sur le « dialogue social exemplaire...pour une reprise en toute sécurité ». En fait Laurent Berger est prisonnier de son idéologie dans laquelle le dialogue entre partenaires sociaux est plus efficace que la protection de la loi. Pour un partisan du dialogue, il est aberrant de qualifier de « posture » l’exercice d’un droit que les avocats de Renault remettent en cause dans leurs conclusions en niant au syndicat et aux élus minoritaires le droit de saisir la justice.

En fait la fureur de Berger veut masquer l’échec d’une stratégie syndicale qui prétendait obtenir des résultats par la seule négociation, l’échec du contractuel qui permet au patronat d’imposer ses règles. Pendant des années la CFDT a pu faire illusion, relayée complaisamment par la classe politique et les grands médias. Le syndicat dit « réformiste » a géré les reculs sociaux et son bilan concret est bien maigre. Un an après une réforme de l’assurance chômage qui a exclu les syndicats de la gestion, les conditions de cette reprise chez Renault vient confirmer que pour les grands groupes l’heure n’est plus aux compromis sociaux dans le jour d’après qu’ils nous préparent.

Guy Robert , Etienne Adam anciens secrétaires généraux de l’union régionale interprofessionnelle CFDT de Basse Normandie

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Commentaires

  • Il ne faut rien lâcher

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