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ENSEMBLE 05 - Page 81

  • COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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    Lundi 7 mai, aux alentours de 5h du matin, un groupe composé de trois personnes étrangères, dont deux
    hommes et une jeune femme, marchaient en suivant la nationale 94 en direction de Briançon. La jeune femme
    marchait difficilement du fait de douleurs aux jambes et était souvent aidée par les deux jeunes hommes. À la
    hauteur du hameau de La Vachette, 5 policiers dissimulés dans les fourrés ont surgis brusquement sur la route
    nationale en allumant des torches électriques et en criant « police, police ». Les 3 personnes étrangères se sont
    alors enfuies à travers champ en direction du village où elles se sont dispersées, poursuivies par les policiers.
    L’un des deux hommes est interpellé vers l’Eglise. Les policiers sillonnent ensuite le village pendant plusieurs
    heures. La jeune femme ne donne plus aucune nouvelle d’elle depuis ce jour. En toutes hypothèses, les 5
    policiers sont les dernières personnes à avoir vu vivante la jeune femme disparue. Mercredi 9 mai, le corps
    d'une jeune femme est retrouvée dans la Durance une dizaine de kilomètres plus en aval.
    La jeune femme disparue depuis lundi 7 mai s’appelle Mathew BLESSING. Elle est âgée de 21 ans et de
    nationalité nigériane.
    Les informations que nous avons recueillies font ressortir plusieurs éléments précis et circonstanciés qui
    pourraient relever des infractions suivantes :
    ➢ Mise en danger délibéré de la vie d’autrui par le manquement à une obligation particulière de sécurité ou de
    prudence, en l’espèce en organisant de nuit une poursuite à l’encontre de personnes de nationalités
    étrangères dans une zone dangereuse. Faits prévus et réprimés par l’article 223-1 du Code Pénal.
    ➢ Homicide involontaire par imprudence, négligence, ou manquement à une obligation de sécurité, en
    l’espèce en ayant conscience du danger de mort encouru par une chute dans la rivière, faits prévus et
    réprimés par l’article 221-6 du Code Pénal.
    ➢ Violence volontaire ayant entrainé la mort sans intention de la donner, faits prévus et réprimés par l’article
    221-6 du Code Pénal.
    ➢ Non-assistance à personne en danger, en l’espèce en ayant omis de signaler aux services de secours la
    disparition d’une personne dans un environnement dangereux, faits prévus et réprimés par l’article 223-6 du
    Code Pénal.
    ➢ Discrimination d’une personne en raison de son physique ou de son apparence, faits prévus et réprimés par
    l’article 225-1 du Code Pénal.
    Les manquements aux obligations de sécurité et de prudence précédemment invoqués se déduisent des
    obligations propres des fonctionnaires de police résultant, notamment, du Code de Déontologie de la Police
    Nationale.
    Aux termes de l’article R. 434-10 du Code de déontologie de la police et de la gendarmerie Nationale, codifié
    dans la partie réglementaire du Code de Sécurité Intérieure :
    « Le policier ou le gendarme fait, dans l'exercice de ses fonctions, preuve de discernement.
    Il tient compte en toutes circonstances de la nature des risques et menaces de chaque situation à laquelle il est
    confronté et des délais qu’il a pour agir, pour choisir la meilleure réponse légale à lui apporter ».
    L’article R.434-19 du même code dispose également que :
    « Lorsque les circonstances le requièrent, le policier ou le gendarme, même lorsqu’il n’est pas en service,
    intervient de sa propre initiative, avec les moyens dont il dispose, notamment pour porter assistance aux
    personnes en danger ».
    Un signalement auprès du Procureur de la République, reprenant tous ces éléments, vint d’être déposé au nom
    de notre association par l’intermédiaire de nos avocats, afin que la justice fasse toute la lumière sur les
    circonstances ayant abouties à ce drame.
    Notre Mouvement citoyen ne cesse de dénoncer, notamment dans nos communiqués et alertes, les pratiques
    policières reposant sur des guets-apens et des courses poursuites. Ces pratiques révoltantes, désavouées par
    nombre de policiers et gendarmes eux-mêmes, ont déjà occasionné plusieurs accidents parfois très graves, à
    l’exemple de celui survenu dans la nuit du 18 au 19 aout dernier.
    Pratiquement toutes les nuits, des accidents sont évités de justesse au prix de souffrances nouvelles et parfois
    de blessures. Les dangers sont aggravés depuis ces dernières semaines par la débâcle, le renforcement de la
    présence policière et la présence active des « identitaires » qui collaborent avec la Police pour traquer les
    personnes migrantes en pleine montagne, sur les chemins et les routes.
    Rappelons que le village de La Vachette est traversée par la Durance qui, en cette période de l’année, connaît
    un débit très important, avec une température de l’eau de quelques degrés seulement. Toute chute d’une
    personne dans la rivière constitue un danger fatal.
    Rappelons que les demandeurs d’asile ne sont pas des personnes en situation irrégulière, pas plus que les
    mineurs isolés.
    Rappelons que le fait pour une personne étrangère d’être en situation irrégulière ne constitue pas un délit.
    Nous refusons que la Côte d’Azur, le littoral calaisien, le canal de la Villette et aujourd’hui nos montagnes,
    constituent pour les migrants un nouvel obstacle mortel après l’enfer libyen, le cimetière Méditerranéen, et tous
    ces murs de la honte qui s’érigent de par le monde.
    Nous exigeons l’interdiction des pratiques policières de guets-apens et de chasses à l’homme, ainsi que leurs
    avatars actuellement mis en oeuvre par le groupuscule suprémaciste Génération Identitaire.
    Nous exigeons le rétablissement de l’Etat de Droit et le plein respect des personnes étrangères qui frappent à
    notre porte et de leurs droits.
    Nous exigeons le respect par tous de notre devise « liberté, égalité, fraternité », à commencer par les
    représentants de l’Etat et les forces de l’ordre.
    Briançon, le 14 mai 2018
    Contacts Presse :
    Anne Chavanne (06 70 76 14 13)
    Benoît Ducos (06 77 52 83 20)
    Michel Rousseau (06 80 60 43 50)

  • La prochaine fabrique à idées

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  • 3 mai 2018 Une nouvelle victoire de la lutte pour la suppression du "délit de solidarité.

     

    16H : l'annonce de la libération conditionnelle, donc la sortie de prison de Bastien, Eleonora et Théo, suscite une bronca de satisfaction et de joie devant le Palais de Justice de Gap. La pression internationale en Suisse, Italie, France, la mobilisation devant le tribunal de 200 personnes, le travail des avocats ont mis à mal un jugement entièrement politique qui défiait le bon sens et la justice. Réparation est obtenue, ils sont libres. Il reste à gagner le procès du 31 mai. Un comité de soutien au 3 de Briançon s'est constitué (pour adhérer et/ou avoir les informations : comitesoutien3dbfrance@gmail.com.

    Pour nous, il faut que la loi "asile et émigration" soit dénoncée, que le délit de solidarité soit supprimé, que le droit à la mobilité pour toute personne soit un droit réel qui ne reste pas seulement dans l'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1948 comme un vœu pieux. Nous demandons la relaxe totale et définitive pour les 3 de Briançon.

     

    Jean-Paul Leroux pour Ensemble! 05 P.A.C.G.

     

     

  • Élan solidaire autour des «trois de Briançon»

    France: Un comité de soutien demande la libération des deux Genevois et de l’Italienne placés en détention provisoire à Marseille.

    La gauche, les associations, l’Universtité, les proches de Théo et Bastien se mobilisent pour «les 3 de Briançon».

    La gauche, les associations, l’Universtité, les proches de Théo et Bastien se mobilisent pour «les 3 de Briançon».Image: ENRICO GASTALDELLO

     

    Les deux Genevois Théo et Bastien et l’Italienne Eleonora sont devenus en quelques jours «les trois de Briançon». Ainsi les a surnommés le comité de soutien créé jeudi. Arrêtés dimanche dans les Hautes-Alpes à l’issue de la marche organisée le long de la frontière franco-italienne en soutien aux migrants, ces trois jeunes, âgés respectivement de 23, 26 et 27 ans, sont derrière les barreaux, aux Baumettes, la prison marseillaise. Les deux Genevois partageant la même cellule dans le quartier des arrivants.

    Une détention provisoire prononcée dans l’attente de l’audience devant le Tribunal correctionnel de Gap agendée au 31 mai. La justice française leur reproche d’avoir aidé une trentaine de personnes à entrer illégalement en France (lire ci-contre), un délit passible de cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. À Genève, leurs familles et amis sont encore abasourdis de la tournure qu’ont pris les événements depuis l’interpellation des deux Genevois dimanche. Tandis que sur place, des militants se demandent si les jeunes n’ont pas été arrêtés pour «servir d’exemple».

    «Cela nous dépasse un peu»

    «Je regarde la montagne, le soleil, et je me dis qu’eux sont devant de grands murs. Tout ça atteint une dimension qui nous dépasse un peu. On a l’impression que c’est un cauchemar et que l’on va se réveiller», réagit la maman de Théo en marge de la conférence de presse organisée vendredi par la Conférence universitaire des associations d’étudiantEs (CUAE) pour appeler à la libération du trio.

    Autour de la table aux côtés des jeunes, on retrouve la gauche genevoise, incarnée par les conseillers nationaux Carlo Sommaruga (PS) et Lisa Mazzone (Les Verts) ainsi que par la députée d’Ensemble à Gauche Jocelyne Haller. Mais aussi Aldo Brina, du Centre social protestant. Ainsi qu’Anne Laufer, du service de communication de l’Université. «Bastien est étudiant à la Faculté des sciences de la société», explique-t-elle. Afin de le soutenir, le recteur a contacté le consul de Suisse à Marseille pour aller lui rendre visite. «Bastien est censé passer ses examens à la fin du mois de mai, poursuit-elle. C’est un étudiant particulièrement engagé dans la vie universitaire.» Ce que corrobore le témoignage de Gahla, ancienne colocataire de Bastien: «C’est un jeune homme extrêmement enthousiaste. Il est moteur pour lancer et réaliser plein de projets.»

    «Choqués», «atterrés», les élus n’ont pas de mots assez forts. «Ce qu’ils ont fait, c’est courageux, c’est solidaire!» lance Aldo Brina. Son voisin, Jean, du collectif Perce-frontières, insiste sur «le miroir» entre, d’un côté, le délit de solidarité des deux Genevois et, de l’autre, «la bande organisée de fascistes venus crier leur haine» (Ndlr: samedi, le groupe «Génération identitaire» a bloqué la frontière au col de l’Échelle) assortie du «déni de solidarité de la part des États».

    Au fond de la salle, les proches de Théo et Bastien partagent l’incompréhension de l’assemblée. À l’image d’Or et de Julien. «Je savais qu’ils étaient partis en week-end en Italie et qu’ils devaient revenir en passant par l’Ardèche. J’ai appelé leur nouvelle coloc à Gy lundi et là, on m’a annoncé que Théo était en prison», précise Or. «On n’y croyait pas, renchérit Julien. Tous les jours, on pensait qu’ils allaient être libérés. On va en manif de temps en temps. On est des jeunes engagés pour plus de justice, de liberté.»

    Un combat que tous entendent désormais mener au nom de la libération de leurs deux amis. Un compte Twitter, une page Facebook et une caisse de soutien ont ainsi vu le jour. Des lettres de soutien vont être rédigées dimanche et seront déposées devant le consulat de France à Genève après la manifestation du 1er mai. Tandis que, côté politique, une pétition a circulé jeudi au Grand Conseil.

    Mobilisation à Gap jeudi

    «On appelle ceux qui le pourront à se mobiliser devant le Tribunal de Gap» quand sera étudiée la demande de mise en liberté, lance Léonard, de la CUAE. Déposée jeudi par les avocats de Théo et Bastien, cette dernière sera examiné jeudi 3 mai. «Vraisemblablement en l’absence de Bastien et Théo», stipule l’avocat de ce dernier, Me Yassine Djermoune.

    «Je suis très touchée, j’en perds mes mots. Tout ce mouvement de soutien nous aide beaucoup, souligne la maman de Théo. Le paradoxe, c’est que c’est cette solidarité qui se met en place qui nous fait vivre. Cette même solidarité au nom de laquelle ils sont en prison.» Elle déclare par ailleurs s’étonner du «silence des autorités» dans cette affaire.

    Contacté par nos soins, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme l’arrestation de deux ressortissants suisses en France. Sa porte-parole, Noémie Charton, indique que le département est «en contact avec les autorités compétentes et assiste ces compatriotes dans le cadre de la protection consulaire». Et d’ajouter: «Le DFAE respecte, dans le cadre de ses prestations d’aide, la souveraineté et l’ordre juridique de l’État concerné. Par conséquent, il ne peut pas obtenir des mises en liberté, intervenir dans des procédures judiciaires à l’étranger ni suivre des procès en tant qu’observateur.» (TDG)

    Créé: 28.04.2018, 08h10

  • Communiqué Ensemble ! 05

    Nous vivons dans un département frontalier. Aujourd’hui, comme à de nombreuses périodes de notre Histoire, des humains migrent, poussé-e-s par la guerre, la misère…

    L’Europe connaît une crise de l’accueil. Le gouvernement français a décidé de procéder à une chasse aux migrants indigne de l’Histoire de notre pays. Face à ces arrivées que nous ne pourrons stopper du jour au lendemain sans aller vers un monde de paix et de partage des richesses, le seul choix rationnel que devrait faire notre pays serait de structurer un accueil digne sur l’ensemble du territoire national et en coordination avec les autres pays d’Europe et d’encourager la solidarité de la population.

    Au lieu de cela, il a fait le choix de criminaliser la solidarité et d’emprisonner 3 jeunes marcheurs solidaires qui manifestaient pacifiquement à la frontière franco-italienne. L’État, ses représentants et certains de nos élus locaux, préfèrent monter les hauts-alpins les uns contre les autres et stigmatiser des citoyen-ne-s solidaires.

    Pour ces raisons notre mouvement demande :

    • la libération immédiate des 3 marcheurs solidaires, dont une jeune italienne enfermée aux Baumettes et appelle tous les citoyen-ne-s épri-e-s de justice à se mobiliser pour leur libération.
    • le retrait de la loi Collomb et le retrait total du délit de solidarité. Et l’ouverture d’un dialogue avec toutes les associations qui œuvrent à une France hospitalière.
    • l’ouverture de lieux d’accueil dignes dans différentes communes de notre département.
    • la mise en place d’un vaste plan pédagogique dans les établissements scolaires afin de mieux comprendre les migrations et l’impact positif qu’elles ont toujours eu sur notre pays et ainsi œuvrer à une culture de paix.
    • La neutralisation immédiate de tous ceux qui souhaitent, par l’organisation de milices “identitaires” remplacer les services de l’Etat et propager racisme et haine dans la population.

     

    Ensemble 05, comme une vingtaine d’autres organisations, appelle à participer à la soirée de vendredi 27 avril au Royal à Gap en présence de la députée européenne Marie-Christine Vergiat et au grand Rassemblement pour l’Hospitalité qui aura lieu samedi 28 avril à 16h sur l’Esplanade de la Paix.