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ENSEMBLE 05 - Page 74

  • Procès des solidaires de Briançon : La Vice-Procureure, La Présidente et la défense des « maraudeurs »…

     



    communiqué Ensemble PACG 05

    Que la justice puisse dysfonctionner n’est pas une nouveauté mais que les droits de la défense soient ainsi bafoués est toujours étonnant.

    Pierre était poursuivi pour aide à des réfugiés dont une réfugiée dans un état critique mais la police prétendait qu’il avait aidé des réfugiés qui accompagnaient la jeune femme à fuir alors même que c’est Pierre qui avait sortie une couverture de survie et mis la réfugiée très mal en point dans la voiture de gendarmerie !

    Le dossier d’accusation de Pierre n’a été transmis à son avocat  que le 26 décembre quant à celui de Kevin, accusé d’avoir transporté des personnes migrantes, seulement le matin du procès à 7h. Difficile, voire impossible, dans ces conditions de construire une défense consistante. D’autant plus que l’avocat de Pierre s’est vu refuser le dépôt d’une vidéo des scènes de l’arrestation. Ce soir là, Pierre était accompagné par 2 journalistes italiens. Cette vidéo l’innocente complètement. L’avocate de Kevin a refusé de plaider dans ces conditions.

    La Vice-Procureure est passée outre ce déni des droits de la défense, la Présidente également, au final les juges ont accepté.e.s de prononcer un verdict entaché de graves irrégularités ! La Présidente a dit qu’elle jugeait en fonction de ses valeurs et qu’elle n’avait pas les mêmes que les « maraudeurs ». Un aveu de taille pour dire qu’elle n’a pas jugé en fonction du droit, des lois, de la justice et que ses valeurs acceptent que les droits de la défense soient bafoués, des anti-valeurs en quelque sorte.

    Pierre et Kevin, condamné à 3 et 4 mois de prison avec sursis font, à juste titre, appel de ce jugement inique.

    Une troisième personne, Marie, était poursuivie pour avoir transporté un migrant d’Italie en France. Mais elle était la seule qui a déclaré ne pas faire partie d’une association d’aide et de solidarité aux réfugié.e.s et avoir agi comme “bonne mère de famille, en écoutant son cœur”. Elle n’a eu qu’une amende (mais de 1500 euros quand même). La Présidente du Tribunal a demandé à chaque prévenu-e : "est-ce que vous militez dans des associations ou réseaux d'aides aux migrants", elle a même employé l’expression “associations de solidarité”. Clairement, les peines de Pierre et Kevin sont aggravées parce qu’ils militent dans des associations comme “Tous Migrants”. Derrière cette aggravation se trouve, souterraine, la notion de “bande organisée”.

    Insidieusement c’est le droit d’association qui mis en cause.

    Nous apportons un soutien total aux maraudeurs, à Pierre, Kevin et Marie, à tous les autres pour qui être “humain” est le plus beau des impératifs moraux. Les droits humains doivent vaincre et particulièrement ceux énoncés dans l’article 13 de la Déclaration des droits de 1948 : "Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien et de revenir dans son pays".

     

    Ensemble 05 – PACG

    11 janvier 2019

     

  • EXCELLENTE ANNÉE 2019

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  • Une inquiétante inhumanité

     

    Les humains sont physiquement et mentalement des marcheurs. Derrière la colline, au delà de cette mer, qu'allons-nous trouver ? La marche est le moteur de la curiosité, de l'espoir d'une vie meilleure, en tout cas nous marchons depuis toujours, de là ce devoir d'hospitalité que toutes les sociétés admettent comme constitutive de leur humanité. D'ailleurs la Déclaration des Droits de l'homme de 1948 dans son article 13 entérine ce fait anthropologique comme un droit fondamental : "Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien et de revenir dans son pays".

    Il faut croire que les gouvernements successifs de la France sont illettrés car ils n'ont pas su transposer ce droit dans notre législation. A preuve, le jugement condamnant les 3+4 de Briançon au motif d'aide à des personnes "en marche" lors d'une manifestation politique de dénonciation des racistes de Génération Identitaire qui prétendaient interdire la marche au Col de l’Échelle. Ainsi, face à face deux conceptions de l'humanité. Une qui s'ancre dans les profondeurs de l'histoire faite d'hospitalité et d'accueil et une autre profondément réactionnaire qui voudrait retourner à un temps qui n'a jamais existé, celui d'une humanité immobile. D'un côté la vie, la mort de l'autre. Trente mille personnes sont mortes en Méditerranée entre 2010 et 2017, trois mille de plus en 2018 et trois sont mort.e.s dans nos montagnes!

    En condamnant les 3+4 de Briançon, le tribunal de Gap, sourd aux arguments de la défense, s'est condamné lui-même du délit de non solidarité avec les humains.

    Nous saluons ces porteurs et porteuses d'humanité que sont les 3+4 de Briançon et ceux/celles qui les ont précédé.e.s sur mer, à Vintimille, dans la Roya et à Calais.

     

    Ensemble 05 – P.A.C.G.

    15 décembre 2018

  • Communauté d'agglomération Gap-Tallard-Durance

    20131117_124950.JPGPROCÈS-VERBAL du CONSEIL COMMUNAUTAIRE
    du 8 novembre 2018

  • Tribune libre migrations et hospitalité. Pacte de Marrakech : sachons raison garder

    Ce 10 décembre marque le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, date choisie par l’ONU pour signer à Marrakech un « pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Le texte final est sur la table depuis juillet 2018 et ne contient rien de bien révolutionnaire après dix-huit mois de négociations à 190 pays. 

    Pourtant, depuis quelques jours, la fièvre semble s’être emparée des réseaux sociaux et les rumeurs les plus hallucinantes circulent. Qu’on en juge : « Emmanuel Macron va vendre la France aux étrangers. » « Il va remettre les clés de la France à l’ONU », laquelle « voudrait nous imposer sa vision d’un monde sans frontières ». « Huit pays seraient obligés d’accueillir 480 millions de migrants » et on créerait « un droit à la migration ».

    On est habitué à lire tout et n’importe quoi sur le sujet, mais là, on atteint des sommets de mauvaise foi. Il en va de même au niveau international. Suivant les traces de Donald Trump, une dizaine de pays membres de l’Union européenne ont annoncé qu’ils ne signeraient pas ce « pacte diabolique », pour reprendre l’expression de Marine Le Pen, Hongrie et Italie en tête bien évidement. Quant à Emmanuel Macron, toujours téméraire, il a décommandé sa visite à Marrakech… Tout cela est surréaliste ; ce pacte ne fait que reprendre le contenu de conventions déjà existantes et se contente d’établir « un cadre de coopération juridiquement non contraignant » qui « respecte la souveraineté des États ». Au final, ce texte est plutôt fade et déçoit largement les attentes de ceux qui défendent les droits des migrants. Il reflète par contre la triste évolution des pays européens au regard des droits de l’homme.

    Combien de fois faudra-t-il dire et répéter que le nombre de migrants internationaux est de 285 millions, dont 60 millions d’Européens et seulement 36 millions d’Africains ? Ce nombre a peu augmenté au regard de la mondialisation, passant de 2, 9 % en 1990 à 3,3 % de la population mondiale, alors qu’il était de 5 % en 1900. L’immense majorité des migrations sont régulières et seuls les États décident de qui peut entrer sur leur territoire (ce qui est le cas pour 2,5 millions de personnes dans l’UE, dont 250 000 en France, en moyenne, ces dernières années).

    Alors, oui, les migrations se sont mondialisées, et c’est la raison même du pacte mondial. Tous les pays sont désormais pays d’origine, d’accueil et de transit ; la France en est un parfait exemple avec un solde migratoire quasiment nul et 2,5 millions de Français qui vivent à l’extérieur du territoire. Mais l’instrumentalisation de cette question à des fins électoralistes fait des ravages croissants parmi la population européenne, alors que nous sommes loin d’accueillir toute la misère du monde. Nous n’y prenons même pas notre part. 85 % des migrations contraintes se font dans les pays voisins des pays de départ ; seulement 6 % des réfugiés sont installés dans l’Union européenne – 1 réfugié pour 1 000 habitants.

    Ce sont les plus vulnérables qui font les frais de ce délire politique, obligés de prendre des routes dangereuses, livrés aux mains des passeurs au risque de leur vie : 90 % des personnes ayant bénéficié d’une protection internationale en Europe, ces dernières années, sont arrivées de façon irrégulière et le plus souvent en traversant la Méditerranée. C’est l’absence de droits qui crée la misère. À force de refuser de voir les réalités en face, on creuse le lit du racisme et de l’extrême droite. Or, c’est de solidarité dont notre monde a le plus besoin. Il est temps de redonner du sens au joli mot d’hospitalité.