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ENSEMBLE 05 - Page 365

  • Hamon veut créer un nouveau statut pour les coopératives


    Par Marie Bellan
    Publié par : http://www.lesechos.fr
    Le : 02/07

    ************************

    En déplacement vendredi à Lille dans une entreprise d'insertion, le
    ministre de l'Economie sociale et solidaire a défendu le modèle
    économique des coopératives qu'il souhaite voir se développer pour
    privilégier les reprises d'activité par les salariés.

    Hamon veut créer un nouveau statut pour les coopératives

    C'est un secteur discret. Et pour cause. Bien que l'économie sociale et
    solidaire (ESS) regroupe plus de 10 % de l'emploi privé en France, ses
    acteurs sont d'une telle disparité qu'ils ont souvent du mal à parler
    d'une seule voix. Associations d'un côté, coopératives, mutuelles et
    fondations de l'autre se partagent inégalement le secteur : les
    premières forment le gros des troupes (77 % des emplois de l'ESS sont
    dans les associations), quant aux autres, elles détiennent le capital.
    Les temps sont peut-être en train de changer. Avec un ministre délégué,
    Benoît Hamon, rattaché pour la première fois au ministère de l'Economie,
    l'ESS s'affiche comme un secteur à part entière. « Ce n'est pas
    seulement une économie de la réparation, mais aussi un levier potentiel
    de croissance », aime à rappeler Benoît Hamon, lors de ses déplacements.
    Reprise d'entreprise modèle

    Vendredi, il se trouvait à Lille pour visiter une entreprise d'insertion
    du groupe Vitamine T, créée après la cessation du site par Thompson en
    2008. Un modèle de reprise d'entreprise par les salariés et à vocation
    sociale, que le ministre aimerait voir se dupliquer : « Il y a chaque
    année 200.000 emplois qui disparaissent faute de repreneurs alors que
    les entreprises concernées sont saines. Elles ne dégagent pas forcément
    une rentabilité à deux chiffres, mais elles sont viables », souligne-t-il.

    Pour tenter de préserver ces emplois, et dans la perspective de plans
    sociaux qui risquent de se multiplier dans les prochains mois, le
    cabinet du ministre réfléchit à la création d'un nouveau statut
    juridique pour les coopératives, entre l'entreprise classique et la
    SCOP, pour faciliter la reprise de l'activité par les salariés. Ces
    derniers ont rarement le capital suffisamment pour racheter leur
    entreprise. Et ils ne peuvent faire appel à des capitaux extérieurs qu'à
    un faible niveau, sous peine de perdre la majorité des parts. Pour
    l'heure, ce nouveau statut n'est qu'à l'état de projet mais il pourrait
    s'inscrire dans le projet de loi sur les licenciements abusifs préparé
    par le ministre du Travail et attendu pour la fin de l'année. Tout comme
    le droit préférentiel de reprise par les salariés évoqué par Benoît
    Hamon jeudi dernier lors de la visite du Groupe Chèque Déjeuner, une des
    plus belles réussites de SCOP en France.

    Au-delà de ces réformes législatives, le ministre de l'ESS a aussi fait
    part à Lille des nouveaux instruments qu'il compte obtenir pour le
    secteur. A commencer par les 150.000 emplois d'avenir promis par le
    président de la République et réservés au secteur non lucratif ou à
    lucrativité limitée. Tous ne seront pas fléchés sur l'ESS mais elle
    pourrait en hériter d'une large partie. Pour les obtenir, Benoît Hamon
    plaide pour une logique d'appel à projets, « de manière à s'assurer de
    la crédibilité des projets et donc de la pérennité des emplois associés ».
    500 millions de la BPI

    Enfin, le ministre espère obtenir une part importante des futurs crédits
    distribués par la Banque publique d'investissement (BPI). Une somme qui
    pourrait atteindre 500 millions d'euros. Mais attention, « si nous avons
    les 500 millions d'euros de la BPI, il faudra s'en servir beaucoup mieux
    que les 100 millions que nous avons obtenus du grand emprunt et qui ont
    été une vraie usine à gaz », prévient Claude Alphandéry, principal
    fondateur de l'économie sociale et solidaire et ancien directeur général
    de France Active.

    Il s'agit de revendications qui pourront être portées à la conférence
    sociale de la semaine prochaine par les deux principaux syndicats
    d'employeurs de l'ESS, l'Usgeres et le Syneas, conviés pour la première
    fois à participer à ce type de consultation.

    ENVOYEE SPECIALE À LILLE
    MARIE BELLAN

  • Pour la première fois en dix ans, l'emploi du secteur stagne



    Par Marie Bellan
    Publié par : http://www.lesechos.fr/
    Le :  02/07

    *************
     
    Les associations, qui avaient tiré vers le haut le nombre d'emplois dans
    le secteur les années précédentes, ont connu un premier recul en 2011,
    qui devrait s'accentuer encore en 2012.

    L'année 2011 aura été celle du coup d'arrêt de la croissance de l'emploi
    dans l'économie sociale et solidaire (ESS). Le secteur, qui regroupe
    quatre types d'acteurs (associations, mutuelles, fondations et
    coopératives) a pourtant connu une belle décennie : + 23 % d'emplois en
    plus sur dix ans contre + 7 % dans le secteur privé lucratif, selon les
    chiffres du ministère de l'Economie sociale et solidaire. En 2010,
    encore, la progression de l'emploi dans l'ESS était de 2 % (alors que le
    secteur privé était en repli de 0,7 %), mais tout juste de 0,1 % en
    2011, soit un total de 2,3 millions de salariés.

    « L'année 2010 a été tirée par le haut par les associations, qui
    représente le gros des bataillons du secteur [83 % des établissements,
    77 % des emplois, NDLR], alors qu'en 2011 elles ont perdu des emplois et
    que le premier semestre 2012 n'est guère plus encourageant », explique
    Jacques Malet, président de Recherche & Solidarités, qui publie
    aujourd'hui les chiffres de l'année 2011 sur l'emploi, dont « Les Echos
    » ont pu prendre connaissance. 2011 aura ainsi été plus favorable pour
    l'ensemble du secteur privé que pour l'économie sociale. Ce décalage
    entre l'ESS et le privé lucratif est classique en cas de crise
    économique. Le secteur privé a été touché par la crise dès 2008 et a dû
    licencier dès l'année suivante. Au contraire, les associations ont pu
    maintenir leur niveau d'emploi dans un premier temps grâce aux emplois
    aidés de l'Etat.

    Pour Jacques Malet, c'est aussi une différence de gestion qui explique
    cet effet retard : « Dans les associations, on ne licencie qu'en dernier
    recours, d'abord par éthique, mais aussi par nécessité, car quand vous
    n'avez qu'un ou deux salariés, les licencier signifie que vous arrêtez
    votre activité. » Près de 54 % des établissements associatifs employeurs
    sont des structures comportant moins de 3 salariés, avec un traitement
    moyen annuel de 15.570 euros, du fait de nombreux temps partiels. Cette
    mauvaise année 2011 risque d'avoir des conséquences négatives pour les
    plus petites structures. Recherche & Solidarités évalue à 15 % (soit
    150.000), le nombre d'associations qui sont en réelle détresse cette année.

    C'est finalement aux coopératives et aux fondations que l'ESS doit la
    stabilité de ses emplois. Les premières ont gagné plus de 1.600 emplois
    (+ 0,5 %) et les secondes 3.000 (+ 4,4 %).

    M. B., Les Echos

    ***************

    Chiffres clefs

    Le secteur de l'économie sociale et solidaire regroupe les associations,
    les mutuelles, les fondations et les coopératives. Il représente :

    200.000 établissements
    2,35 millions de salariés
    51,6 milliards d'euros de masse salariale distribués, dont 14 % par le
    régime agricole.
    12,4 % : la part qu'occupe l'emploi de l'économie sociale et solidaire
    au sein de l'emploi privé.

  • Vers une ratification « rapide » du Pacte budgétaire par la France: François Hollande renie sa parole, les électeurs doivent être consultés

    Á l'issue du sommet européen des 28 et 29 juin, le président de la République vient d'annoncer qu'il va demander au Parlement une ratification « rapide » du Pacte budgétaire. Il renie ainsi l'une de ses principales promesses électorales, celle de renégocier ce traité. Les décisions du sommet européen ne comportent en effet aucune mesure de nature à stopper la plongée aujourd'hui engagée de la zone euro dans un gouffre économique, social et démocratique. La ratification du Pacte budgétaire et les politiques d'hyperaustérité qu'il commande vont au contraire accélérer cette plongée. Pour Attac, la seule manière d'éviter ce désastre est que les citoyens s'emparent du débat et exigent d'être consultés par un référendum.  

     

    Durant la campagne électorale, François Hollande avait affirmé de façon répétée que la France ne ratifierait pas le Pacte budgétaire sans l'avoir renégocié de façon substantielle. Il avait précisé lui-même les trois points clés de cette renégociation: la possibilité pour la Banque centrale européenne de financer directement les États, la mise en place d'euro-obligations pour que les pays de la zone euro puissent emprunter solidairement, et des mesures de relance de la croissance en Europe. Sur ces trois points, et malgré l'enthousiasme habituel, après chaque « sommet de la dernière chance », des éditorialistes et des marchés financiers devant  « des mesures enfin courageuses et décisives »,  l'échec est total:

    non seulement la BCE ne financera pas directement les États, mais elle n'aura plus besoin, après le sommet du 28-29 juin, d'acheter des obligations des pays attaqués par les marchés financiers, comme elle avait du le faire à son corps défendant – en 2011. Désormais, c'est le Fonds européen de stabilité financière (puis le Mécanisme européen de stabilité qui va lui succéder) qui interviendra pour réduire la pression sur les États attaqués. Même le FESF (puis le MES) ne pourront pas être financés directement par la BCE : ils devront se financer eux-mêmes sur les marchés. En outre les pays recourant à l'aide du FESF-MES – comme l'Espagne et l'Italie très prochainement - devront signer un mémorandum les soumettant à la Troïka (Commission, BCE, FMI) ;
    la perspective des euro-obligations est remise aux calendes grecques, et même pas évoquée dans les conclusions du sommet ;
    quant au « pacte pour la croissance » de 120 milliards d'euros, c'est une opération de communication politique sans grande signification économique. 60 milliards proviennent de fonds structurels « redéployés »: des sommes déjà votées et programmées pour 2012-2013. C'est comme remettre un cadeau dans son emballage pour l'offrir à nouveau... L'autre moitié sont des prêts hypothétiques de la Banque européenne d'investissement pour des « grands projets » d'investissements privés dont on ne connaît encore rien.  

     

    Ce sommet européen marque une étape supplémentaire dans la décomposition des solidarités et de la démocratie en Europe. Même si les trois promesses de François Hollande étaient pour nous très insuffisantes pour remédier à la crise, leur abandon signifie un renoncement à tout espoir d'enrayer la catastrophe qui s'annonce. En France et en Europe, il appartient aux mouvements sociaux et citoyens de s'opposer à cette démission des dirigeants européens. La pétition initiée par  Attac et La Fondation Copernic peut être un outil en ce sens (http://www.france.attac.org/lettre-ouverte-francois-hollande-pour-un-referendum-sur-le-pacte-budgetaire).


    Attac France,

    Paris, le 30 juin 2012



  • # Echos des oiseaux - les infos de la Cie Le pas de l'oiseau - www.lepasdeloiseau.org

    "L'héritage" au Festival Off d'Avignon

     
          du 7 au 28 juillet à 12h45- Théâtre de la Bourse du Travail CGT- Avignon
    Informations/réservations 06 87 34 82 87
     
     
    Mise en bouche  les vend. 29 et sam. 30 juin à 21h - au Café du Peuple - Veynes (05)
                                                                                                                                Informations/réservations 04 92 43 37 27
         
    Au Villard, depuis la mort du vieil agriculteur Joseph Barbayer, tout le monde est en effervescence, à commencer par le conseil municipal. Il y a de quoi : Joseph a légué tout son patrimoine à la commune, à la  condition d'y instaurer le communisme.
    C'est l'histoire d'un village, comme il en existe des milliers, avec sa mairie, sa chorale, son café du commerce.
    C'est l'histoire d'Émilie et de Martin, qui vont rompre leurs solitudes, réapprendre à rêver, à aimer...
    C'est l'histoire joyeuse d'un mort qui donne de la vie, d'un conteur qui cherche un héritage, d'une table de conseil municipal qui n'en croit pas ses oreilles …

    L'héritage, conte humain plus que militant, repose à  sa manière la question des chemins d'émancipation.
     Peux-on transformer la réalité ? Comment réinventer le vivre ensemble ? Quelle place pour la transmission et l'engagement dans nos vies ?


    Plus d'infos
    Cie Le pas de l'oiseau
    33 rue Jean Jaurès - 05400 Veynes
    Contact  : 09 63 55 78 80

  • Vandana Shiva : Le bonheur national brut est un antidote à notre monde consumériste



    Publié par : http://www.novethic.fr
    Le : 20-06-2012

    **************

    Grande voix du Sud contre la mondialisation néolibérale, Prix Nobel
    alternatif 1993, Vandana Shiva a fondé en 1990 l'organisation Navdanya
    qui milite pour la biodiversité et contre les OGM et la brevetabilité du
    vivant. A quelques jours du Sommet Rio+ 20, elle explique ses attentes
    mais aussi ses vives critiques sur les négociations internationales.

    Novethic : Le monde a beaucoup changé depuis le Sommet de la terre qui
    s’est tenu à Rio en 1992. Quels ont été, à vos yeux, les plus grands
    changements ?

    Vandana Shiva : Les changements majeurs des ces vingt dernières années
    ont été la naissance de l’OMC, l’entrée de la globalisation dans un
    nouvel âge et la liberté d’action de plus en plus grande laissée aux
    multinationales du fait d’un processus de dérégulation du commerce et de
    la finance. C’est ce processus de dérégulation qui est à l’origine de la
    crise mondiale dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. C’est lui
    qui est à l’origine de la crise de la dette de la zone euro. C’est lui
    qui tue nos agriculteurs (250 000 paysans se sont suicidés en Inde ces
    vingt dernières années). Tout est lié. La prise de pouvoir par des
    sociétés transnationales, qui régentent de plus en plus nos vies et
    dominent le monde, s’est traduite par l’affaiblissement des Etats et de
    la démocratie, et par l’érosion de la démocratie économique :
    fragilisation des droits des travailleurs et effritement des retraites.
    Nous assistons depuis vingt ans à l’explosion d’une bulle forgée sur des
    mythes tels que la croissance du PIB, qui entraîne dans sa chute de
    nombreux hommes et femmes. Tout en renforçant les institutions mises sur
    pieds en 1992, comme la Convention sur la diversité biologique et la
    Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, il
    nous faut, aujourd’hui, re-réguler le système de manière démocratique.

    Qu’attendez-vous de Rio + 20 ? Pensez-vous qu’un réel changement peut
    émerger de ce sommet ?

    Le changement viendra de vrais rassemblements, de rassemblements
    diversifiés. Et non d’un groupe de pays inféodés à des multinationales
    comme Monsanto fortement impliquées dans la création de l’OMC. Ce sont
    ces multinationales qui cherchent à démanteler les traités sur le
    changement climatique, la limitation des gaz à effet de serre et la
    protection de la biodiversité. Ce sont elles qui marchandisent la
    nature. Ces Etats viendront à Rio pour repeindre en vert cette économie
    de la cupidité en se dissimulant derrière le paravent d’une « économie
    verte ». Les Etats croient diriger le monde ; ils ne dirigent rien du
    tout et ne construisent rien de nouveau. Ils se contentent de tenter de
    sauver un modèle à bout de souffle, destructeur et paralysant. Le
    système financier est devenu ingérable. Sans l’argent des contribuables
    qui a permis son sauvetage, il aurait déjà disparu. A côté du Sommet des
    Etats se tient le sommet des peuples, des mouvements qui militent pour
    un développement écologique et véritablement durable, pour la justice
    sociale et la démocratie. Ce sera un bras de fer entre deux visions du
    monde, entre deux paradigmes opposés. Le résultat de ce combat entre ces
    deux visions du monde déterminera le futur de l’humanité. En démocratie,
    ce sont les peuples qui gouvernent et décident des changements. Nous
    avons, depuis 300 ans, fondé nos vies, nos sociétés, nos économies sur
    les droits des capitaux. Il nous faut maintenant réfléchir à la façon de
    nous recentrer sur les droits de la nature et les droits des hommes qui
    font partie intégrante de la nature. Je demeure optimiste. Le processus
    de transformation est en route.

    Le premier ministre du Bhoutan, Jigme Thinley, a présidé en avril
    dernier à l’ONU une conférence sur le thème du Bonheur national brut,
    cet indicateur étant là-bas une véritable statistique nationale
    officielle. Cet outil pourrait-il aider la communauté internationale à
    définir un nouveau paradigme économique ?

    Oui, je le pense. Car, le Bonheur national brut confère aux personnes le
    sens de leur propre dignité. Les membres de la délégation Bhoutanaise,
    emmenée par le roi et le premier ministre, venus assister à cette
    réunion internationale à l’ONU, ne portaient pas de costumes ni de
    cravates, mais leurs habits traditionnels. Ils ne se sont pas pour
    autant sentis inférieurs. Le Bonheur national brut permet aux gens
    d’être sûrs et fiers d’eux-mêmes parce qu’il promeut une certaine vision
    du monde et le sentiment d’une interdépendance mutuelle, le sentiment
    d’être inextricablement lié aux autres et à ce qui vous entoure. Le BNB
    permet en outre de prendre en compte les valeurs profondes qui créent
    une société humaine saine et équilibrée : le respect de l’autre -au lieu
    de l’avidité qui détruit nos sociétés- et le respect la nature. Il prend
    en compte le bien être des individus plutôt que le niveau de profit des
    banques. Adopter un nouvel indicateur de richesses constituerait un
    véritable antidote à notre monde consumériste. En redéfinissant ce
    qu’est le bonheur, vous redéfinissez en même temps les notions de
    satisfaction et de satiété.

    Vous avez lancé en début d’année une Campagne internationale pour la
    souveraineté des semences ? Quels sont ses objectifs ?

    Nous espérons, à travers cette campagne, pouvoir relier les milliers de
    mouvements luttant à travers le monde pour la liberté des semences comme
    Kokopelli en France qui vient d’obtenir un premier succès devant la Cour
    européenne de justice. Il s’agir d’agir globalement en construisant une
    force internationale capable de faire face aux multinationales.
    Nous voulons créer des liens entre tous les opposants à la biopiraterie.
    Chaque mouvement, devra d’ici le début du mois d’octobre, écrire sa
    propre histoire, celle de son combat contre la biopiraterie, contre le
    monopole des multinationales de l’agro-chimie et pour faire vivre la
    liberté des semences. L’an passé, nous avons publié un rapport sur les
    OGM qui témoigne de l’échec de cette technologie partout dans le monde,
    en Amérique latine, en Asie comme en Afrique. Le 2 octobre, date de
    l’anniversaire de Gandhi, nous organiserons une journée mondiale de la
    non-violence et de la désobéissance civile pour témoigner de notre
    opposition aux lois injustes. Le 15 octobre, date de la Journée mondiale
    de l’alimentation, nous organiserons une grande campagne internationale
    pour promouvoir la cause de la liberté de l’alimentation auprès du grand
    public et des hommes politiques.

    Vous évoquez Gandhi. Est-ce que les principes économiques gandhiens sont
    encore pertinents, aujourd'hui, dans notre monde globalisé ?

    Ils sont encore plus pertinents aujourd’hui que dans la seconde moitié
    du XXe siècle. Gandhi était un véritable visionnaire. Il a pressenti ce
    que notre monde deviendrait. Lorsque, dans le secteur du textile, la
    révolution industrielle anéantit l’artisanat indien, il choisit le
    symbole du rouet qu’il utilisait pour filer son habit (le dhoti) et
    démontrer que chaque indien pouvait ainsi, par des gestes simples,
    s'affranchir de l'impérialisme anglais. Nous avons fait des grains, le
    rouet d’aujourd’hui, l’emblème de notre combat pour la protection des
    semences. Pour Gandhi, les hommes ne seront libres que quand ils auront
    reconquis leur liberté économique, la liberté de satisfaire par
    eux-mêmes leurs propres besoins. Le concept de swaraj (gouvernement par
    soi-même) forme avec celui de satyagraha (le combat pour la vérité) et
    de swadeshi (autoproduction) les trois piliers de la liberté. Le
    satyagraha, le combat pour la liberté, est essentiel aujourd’hui. Les
    racines de la liberté résident dans notre courage à dire non aux lois
    injustes. C’est ce pouvoir dont nous avons le plus besoin aujourd’hui.
    Le pouvoir de dire non aux dettes injustes, à l’extraction désastreuse
    des gaz de schiste, aux royalties sur les semences injustement prélevées
    par les transnationales...

    Propos recueillis par Eric Tariant
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