Personne n'en doute : nous avons une majorité contre la droite au Parlement.
Mais une majorité de gauche suppose, au moins, quelques ruptures et changements ( Lire... ).
Or, pour le moment, bien des signes ne sont pas positifs. Sans doute, mieux vaut une hausse de 2% du SMIC que pas de hausse du tout, comme avec Sarkozy. C'est toutefois si peu que même les responsables du MEDEF ont trouvé cela « raisonnable » ! De même, le retour à la retraite à 60 ans pour 110 000 personnes, c'est positif pour ceux qui en bénéficieront mais ne fera pas approuver l'ensemble de la réforme, massivement rejetée en 2010.
Certes, il est bon que de nouveaux postes d'enseignants soient créés. Mais cela reste si loin des exigences, des besoins en matière de service public.
Hollande avait promis : « J'aurai à promouvoir dans les mois et les années à venir une nouvelle donne européenne ». De fait, l'accord conclu au sommet européen de Bruxelles confirme jusqu'où la majorité gouvernementale est prête à aller. Troquer l'autorité « des marchés » et de Merkel contre un « pacte de croissance » de 1% « ne va pas contrebalancer les effets des politiques de rigueur actuelles »1. Par contre, l'Union européenne pourra recapitaliser directement les banques via les fonds de secours. On voit bien qui seront, une fois encore, les bénéficiaires des accords européens. Pour marquer cette nouvelle « harmonie » en Europe, François Hollande est allé jusqu'à se réjouir, avec les chefs libéraux Monti, Rajoy et « la Chancelière » de la victoire de la Droite en Grèce.
Il reste, grâce à une bonne mise en scène de « l'audit sur les comptes publics » de la Cour des Comptes, à mettre en condition le « bon peuple » impressionné par le mauvais bilan laissé par la droite,« encore pire que ce qu'on croyait ».
Il ne s'agit pourtant plus de faire une campagne électorale pour rassembler une majorité contre Sarkozy. Ils l'ont promis : « Le changement, c'est maintenant ! »
L'austérité ne passera pas ! Elle est déjà contestée. Mais nous ne voulons pas nous satisfaire d'une litanie de condamnations. Nous voulons une autre politique !
Renouons le fil : le Pacte budgétaire européen impose l'austérité au nom de « la dette ». Mais cette fameuse dette devrait, au préalable, être contrôlée. Qui s'en est mis plein les poches durant des années, dans ce pays dont la richesse a plus que doublé en vingt ans ?
Un moratoire sur les dettes s'impose ! Il faut des vérifications publiques, puis l'expropriation de ce qui a été détourné. Le nouveau gouvernement doit aussi annuler les effets des « emprunts toxiques », ces dettes illégitimes qui asphyxient les collectivités territoriales et les services publics. Dans l'immédiat, si cette mesure n'est pas prise, plus de soixante hôpitaux devront fermer des services ou licencier au nom des règles imposées par l'ex-gouvernement de droite !
La nouvelle majorité, au lieu d'abandonner sa politique énergétique et les exigences écologiques (Lire...) devrait, pour maîtriser les dépenses et orienter les activités vers la transition écologique, remettre Total, EDF, GDF, AREVA dans le secteur public .
Si elle cesse de gaspiller les fonds publics en payant de pseudo dettes aux spéculateurs, si elle met en oeuvre une plus forte réforme de la fiscalité (Lire...), on aura l'argent nécessaire pour maintenir les emplois et reconvertir les activités.
Ces débats restent ouverts. La plus grande part des électeurs de Hollande n'ont pas voté pour subir du Sarkozy simplement moins agressif.
Les militants et sympathisants du PS partagent ou partageront vite notre jugement : il faut une autre orientation !
Les éléments de rupture avec les mesures antidémocratiques, hormis certaines décisions de Christiane Taubira, restent à venir.
Faut-il une pétition pour que Manuel Valls interdise l'enfermement des enfants dans les centres de rétention ? (Lire...)
Faut-il de nouvelles lettres d'organisations de solidarité pour que la santé des migrants ne soit plus sous le contrôle du Ministère de l'Intérieur ? (Lire...) Pour que le droit d'asile cesse d'être une fabrique à créer des « clandestins », des sans papiers (Lire...).
Faut-il une protestation nationale de RESF parce que « Manuel Valls chausse les pantoufles de Claude Guéant » ?
À quand la loi sur le droit de vote des étrangers résidant en France ?
Plus généralement, combien de lois sont à abroger ? Et combien le seront ?
La loi LRU et le Pacte pour la recherche seront-ils remplacés par des textes élaborés avec les enseignants et les chercheurs ? La Loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires » sera-t-elle annulée pour réorganiser sur d'autres principes les structures de soin, avec la formation et l'embauche immédiate du personnel qui manque ?
La liste sera sans doute longue car le bilan est lourd.
C'est pourquoi il serait utile que les forces syndicales et associatives qui ont mené des luttes de résistance soient invitées par toutes les Assemblées citoyennes du Front de Gauche, à formuler leurs exigences.
Que pensent, par exemple, les 63 organisations qui ont fait partie du collectif national contre la privatisation de la Poste ?
Pourquoi donc la promesse de doubler le plafond du Livret A pour desserrer l'étau qui pèse sur le logement social n'est-elle pas encore tenue ? Et quand récupère-t-on les 100 milliards d'euros d'épargne populaire abandonnés aux banques depuis 2009 ? (Lire...).
Voilà des questions que nous devons porter, en lien avec la consolidation du Front de Gauche.
Pour la FASE, pas d'hésitation ! Nous nous y inscrivons, dans la continuité de nos options : au travers de propositions liées aux nécessaires mobilisations. Avec toutes les composantes et les groupes de militant-e-s qui le veulent, nous affirmons l'actualité de propositions alternatives pour en finir avec la domination du capitalisme en crise qui ruine l'avenir écologique de la planète et gaspille l'essentiel des potentialités humaines.
Plusieurs rencontres et échéances, durant ces deux mois, permettront de discuter des campagnes à mener, de préciser nos axes de rupture, de préparer les mobilisations. Il nous faut mettre en perspective les moyens et les objectifs d'un véritable changement.
1 Frédérique Cerisier de BNP Paribas
Or, pour le moment, bien des signes ne sont pas positifs. Sans doute, mieux vaut une hausse de 2% du SMIC que pas de hausse du tout, comme avec Sarkozy. C'est toutefois si peu que même les responsables du MEDEF ont trouvé cela « raisonnable » ! De même, le retour à la retraite à 60 ans pour 110 000 personnes, c'est positif pour ceux qui en bénéficieront mais ne fera pas approuver l'ensemble de la réforme, massivement rejetée en 2010.
Certes, il est bon que de nouveaux postes d'enseignants soient créés. Mais cela reste si loin des exigences, des besoins en matière de service public.
Hollande avait promis : « J'aurai à promouvoir dans les mois et les années à venir une nouvelle donne européenne ». De fait, l'accord conclu au sommet européen de Bruxelles confirme jusqu'où la majorité gouvernementale est prête à aller. Troquer l'autorité « des marchés » et de Merkel contre un « pacte de croissance » de 1% « ne va pas contrebalancer les effets des politiques de rigueur actuelles »1. Par contre, l'Union européenne pourra recapitaliser directement les banques via les fonds de secours. On voit bien qui seront, une fois encore, les bénéficiaires des accords européens. Pour marquer cette nouvelle « harmonie » en Europe, François Hollande est allé jusqu'à se réjouir, avec les chefs libéraux Monti, Rajoy et « la Chancelière » de la victoire de la Droite en Grèce.
Il reste, grâce à une bonne mise en scène de « l'audit sur les comptes publics » de la Cour des Comptes, à mettre en condition le « bon peuple » impressionné par le mauvais bilan laissé par la droite,« encore pire que ce qu'on croyait ».
Il ne s'agit pourtant plus de faire une campagne électorale pour rassembler une majorité contre Sarkozy. Ils l'ont promis : « Le changement, c'est maintenant ! »
L'austérité ne passera pas ! Elle est déjà contestée. Mais nous ne voulons pas nous satisfaire d'une litanie de condamnations. Nous voulons une autre politique !
Renouons le fil : le Pacte budgétaire européen impose l'austérité au nom de « la dette ». Mais cette fameuse dette devrait, au préalable, être contrôlée. Qui s'en est mis plein les poches durant des années, dans ce pays dont la richesse a plus que doublé en vingt ans ?
Un moratoire sur les dettes s'impose ! Il faut des vérifications publiques, puis l'expropriation de ce qui a été détourné. Le nouveau gouvernement doit aussi annuler les effets des « emprunts toxiques », ces dettes illégitimes qui asphyxient les collectivités territoriales et les services publics. Dans l'immédiat, si cette mesure n'est pas prise, plus de soixante hôpitaux devront fermer des services ou licencier au nom des règles imposées par l'ex-gouvernement de droite !
La nouvelle majorité, au lieu d'abandonner sa politique énergétique et les exigences écologiques (Lire...) devrait, pour maîtriser les dépenses et orienter les activités vers la transition écologique, remettre Total, EDF, GDF, AREVA dans le secteur public .
Si elle cesse de gaspiller les fonds publics en payant de pseudo dettes aux spéculateurs, si elle met en oeuvre une plus forte réforme de la fiscalité (Lire...), on aura l'argent nécessaire pour maintenir les emplois et reconvertir les activités.
Ces débats restent ouverts. La plus grande part des électeurs de Hollande n'ont pas voté pour subir du Sarkozy simplement moins agressif.
Les militants et sympathisants du PS partagent ou partageront vite notre jugement : il faut une autre orientation !
Les éléments de rupture avec les mesures antidémocratiques, hormis certaines décisions de Christiane Taubira, restent à venir.
Faut-il une pétition pour que Manuel Valls interdise l'enfermement des enfants dans les centres de rétention ? (Lire...)
Faut-il de nouvelles lettres d'organisations de solidarité pour que la santé des migrants ne soit plus sous le contrôle du Ministère de l'Intérieur ? (Lire...) Pour que le droit d'asile cesse d'être une fabrique à créer des « clandestins », des sans papiers (Lire...).
Faut-il une protestation nationale de RESF parce que « Manuel Valls chausse les pantoufles de Claude Guéant » ?
À quand la loi sur le droit de vote des étrangers résidant en France ?
Plus généralement, combien de lois sont à abroger ? Et combien le seront ?
La loi LRU et le Pacte pour la recherche seront-ils remplacés par des textes élaborés avec les enseignants et les chercheurs ? La Loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires » sera-t-elle annulée pour réorganiser sur d'autres principes les structures de soin, avec la formation et l'embauche immédiate du personnel qui manque ?
La liste sera sans doute longue car le bilan est lourd.
C'est pourquoi il serait utile que les forces syndicales et associatives qui ont mené des luttes de résistance soient invitées par toutes les Assemblées citoyennes du Front de Gauche, à formuler leurs exigences.
Que pensent, par exemple, les 63 organisations qui ont fait partie du collectif national contre la privatisation de la Poste ?
Pourquoi donc la promesse de doubler le plafond du Livret A pour desserrer l'étau qui pèse sur le logement social n'est-elle pas encore tenue ? Et quand récupère-t-on les 100 milliards d'euros d'épargne populaire abandonnés aux banques depuis 2009 ? (Lire...).
Voilà des questions que nous devons porter, en lien avec la consolidation du Front de Gauche.
Pour la FASE, pas d'hésitation ! Nous nous y inscrivons, dans la continuité de nos options : au travers de propositions liées aux nécessaires mobilisations. Avec toutes les composantes et les groupes de militant-e-s qui le veulent, nous affirmons l'actualité de propositions alternatives pour en finir avec la domination du capitalisme en crise qui ruine l'avenir écologique de la planète et gaspille l'essentiel des potentialités humaines.
Plusieurs rencontres et échéances, durant ces deux mois, permettront de discuter des campagnes à mener, de préciser nos axes de rupture, de préparer les mobilisations. Il nous faut mettre en perspective les moyens et les objectifs d'un véritable changement.
1 Frédérique Cerisier de BNP Paribas