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ENSEMBLE 05 - Page 330

  • Alternative à l’austérité : le Front de gauche lance sa campagne nationale et présente 25 propositions

    Face à la politique du gouvernement dont il estime qu’elle mènera la gauche et le pays à " l’échec ", le Front de gauche veut faire valoir ses propositions et mobiliser pour des choix anti-austérité. Le 14 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse à Paris, les dirigeants de ses composantes ont présenté leurs axes de bataille et font 25 propositions pour changer d’orientation

    - DEGAGER LES MOYENS FINANCIERS POUR L’INVESTISSEMENT ET L’EMPLOI

    Des mesures immédiates pour dégager des recettes nouvelles

    1 - Suppression des niches fiscales et sociales sans utilité sociale, économique et écologiques (a minima 42 milliards selon l’Inspection générale des finances) à commencer par les niches fiscales liées à l’impôt sur les sociétés (80 Mds€)

    2 - Réforme de l’impôt sur le revenu pour le rendre progressif avec 14 tranches dont la dernière à 100% (au delà de 360 000 euros net par an) ; taxation de tous les revenus du capital au même niveau que le travail (20 Mds€)

    3- Suppression des exonérations de cotisations sociales (30 Mds€)

    4- Doublement de la taxe sur les poids lourds (2,4 Md€) et taxation à la source de la dépenses publicitaires des entreprises

    Réorientation démocratique des banques et de la finance

    5 – Une réelle réforme bancaire pour briser les conglomérats bancaires : séparation organisationnelle et financière stricte des banques de dépôts des banques d’affaires ; participation de représentants des salariés, des collectivités locales, de l’État, des usagers au Conseil d’administration des banques de dépôts

    6 – Combattre la spéculation : interdire les produits financiers à risques (titrisation, produits financiers spéculatifs, cotation en continu, opération de gré à gré...) et les transactions financières avec les paradis fiscaux ; réintégrer les opérations dites « hors bilan » dans les comptes des banques.

    7 – A partir notamment de la banque publique d’investissement (BPI), des banques publiques existantes et des fonds régionaux, imposer une sélectivité du crédit en fonction de critères de développement économiques (création de valeur ajoutée dans les territoires), sociaux (emploi, salaires, formation) et écologiques (économies d’énergie et de matières premières) en liaison avec la création d’un pôle financier public (voir point 8) et avec un refinancement sélectif de la BCE, en lien avec la Banque de France

    Libérer les finances publiques des griffes du marché financier

    8 – Créer un pôle financier public, doté de licences bancaires, en lien étroit avec la banque de France, réunissant en réseau les établissements de la nouvelle Banque publique d’investissement, la Banque postale, la Caisse des dépôts et ses filiales, les services de Bercy, l’Agence française de développement, la Coface, la Caisse nationale de Prévoyance et destiné à mobiliser l’ensemble du système financier en vue de financer les projets en faveur de la recherche, de l’emploi, des qualifications, du logement, des transports, des services publics, de la transition énergétique et écologique, en liaison avec les réseaux bancaires et d’assurance mutualistes. Ce pôle, renforcé par la nationalisation de groupes bancaires aujourd’hui privés comme BNP Paribas, la Société générale ou BPCE, agirait pour que les crédits bancaires financent en priorité les projets de développement des collectivités territoriales et les plans syndicaux alternatifs aux plans patronaux de restructurations et de suppressions d’emplois.

    9 – Pour diminuer la charge annuelle de la dette (50 Md€) adoption d’une loi permettant de lever le secret sur la liste des bénéficiaires du « service de la dette », mise en place d’un audit citoyen de la dette accompagnée d’une commission d’enquête parlementaire qui diront la part de cette dette liée à des investissements utiles et celle issue des cadeaux fiscaux.

    10 – La BCE doit pouvoir financer avec la Banque de France et les autres banques nationales de l’Eurosystème, par création monétaire, un « Fonds de développement social, écologique et solidaire européen » pour l’expansion des services publics et de leur emploi.

    - DE NOUVEAUX DROITS POUR PROTEGER LES SALARIES ET DEVELOPPER L’EMPLOI

    Développer le pouvoir d’achat et combattre la précarité

    11 – Augmenter le SMIC à 1700 euros brut. Le SMIC doit devenir le salaire minimum hiérarchique de base et les conventions collectives doivent pleinement reconnaître les qualifications de tous les salariés aux différents niveaux. Relever les minimas sociaux et les indexer sur le SMIC avec l’objectif de supprimer en cinq ans tout revenu en dessous du seuil de pauvreté. Revaloriser le point d’indice des fonctionnaires. Impulser une dynamique de hausse générale des salaires en mettant en place une convention nationale annuelle de négociations interprofessionnelles sur les salaires et la formation, ainsi qu’un « Conseil d’orientation des salaires » définissant un taux minimum Interprofessionnel de croissance des salaires avec responsabilité des entreprises et permettant aux pouvoirs publics d’intervenir en cas de carence des négociations.

    Instaurer un salaire maximum à 20 fois le salaire minimum de l’entreprise comme c’est déjà le cas dans les entreprises publiques. Faire respecter l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Ouvrir le droit aux allocations chômage dès le premier mois de travail, prolonger la durée d’indemnisation des chômeurs pour stopper l’augmentation du nombre de fins de droits.

    12 – Confirmer les 35h comme durée légale du temps de travail et le droit à la retraite à 60 ans. Dans la reprise d’une logique globale de réduction du temps de travail permettant de créer des emplois, limiter le recours à l’annualisation et au travail le dimanche (avec majoration salariale obligatoire), réduire les durées maximales autorisées (aujourd’hui 10h par jour et 48h par semaine), renchérir les heures supplémentaires.

    13 – Réaffirmer le CDI à plein temps comme norme du travail limiter les CDD à 5% par entreprise, à 10% pour les entreprises de moins de 50 salariés ; renforcer les effectifs de l’Inspection du Travail, adopter une loi d’amnistie des syndicalistes, rétablir la hiérarchie des normes entre la loi et les conventions d’entreprise ; supprimer la « rupture conventionnelle » ; interdire le temps partiel imposé, encadrer la sous-traitance en étendant au donneur d‘ordres la responsabilité sociale en fonction de son importance pour le sous-traitant, sanctionner les entreprises qui ne mettraient pas en œuvre l’égalité de salaires entre les femmes et les hommes

    14 – Blocage des loyers pour deux ans, abrogation des franchises médicales, remboursements à 100% des dépenses de santé en y incluant les lunettes et les soins dentaires et mise en place d’une tarification sociale permettant l’accès de tous à l’eau et à l’énergie.

    15- Mettre en place un statut social pour tous les jeunes permettant l’autonomie des jeunes en formation via un système d’allocation financées par la solidarité nationale.

    De nouveaux droits pour s’opposer aux licenciements

    16 – Une loi d’interdiction des licenciements économique dans les entreprises en bonne santé financière doit être mise en place. En outre, dans toutes les entreprises, face aux projets de suppressions d’emploi, les représentants des salariés doivent disposer d’un droit de veto suspensif permettant l’examen de la situation de l’entreprise et des alternatives économiques possibles, avec un droit de préemption des salariés sur leur entreprise en cas de dépôt de bilan ou de délocalisation pour reprendre à leur compte la production de ces entreprises sous des formes coopératives ou d’économie sociale, et avec un droit de mobilisation des crédits bancaires pour réaliser un plan de développement de l’entreprise. Favoriser cet accès au crédit sera l’un des rôles du Pôle financier public.

    Une « sécurité sociale professionnelle »

    17 – Un nouveau statut du travail salarié instituant une sécurité sociale professionnelle assurera aux travailleurs privés d’emploi la continuité de leurs droits, que ce soit en matière de rémunération ou de protection sociale ainsi qu’une formation professionnelle leur garantissant de trouver un emploi de niveau équivalent à celui qui était le leur avant la perte de leur activité. La mise en réseau des missions d’indemnisation et de placement avec celles de la Formation professionnelle constituera le socle de cette politique. Des fonds nationaux et régionaux, alimentés notamment par une nouvelle cotisation patronale, permettront de contribuer à financer cette politique qui visera à mettre progressivement en place un système de sécurisation de l’emploi et de la formation ouvrant à tous les membres de la société la possibilité d’une mobilité professionnelle choisie sans jamais passer par la case « chômage ».

    - UN DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, SOCIAL ET ECOLOGIQUE CREATEUR D’EMPLOIS

    Des nationalisations démocratiques au service de l’intérêt général

    18 – Pour l’emploi mais aussi pour l’intérêt général du pays, l’intervention de l’Etat est légitime pour mettre en place un contrôle social des entreprises présentes dans certains secteurs économiques, qu’il s’agisse de maintenir, de transformer et de développer des filières industrielles dans le cadre d’une production nouvelle sur des critères sociaux et écologiques comme à Florange ou de maîtriser des secteurs stratégiques comme celui de l’énergie ou du crédit. De nouveaux pouvoirs des salariés permettraient de mettre en œuvre de nouveaux critères de gestion de ces entreprises en favorisant également les coopératives et le développement de l’économie sociale et solidaire (ESS).

    Transition énergétique et réindustrialisation par la planification écologique

    19 – En s’appuyant sur le pôle financier public et le Fonds Européen (point 8 et 10), mobiliser les investissements en faveur des énergies renouvelables, du développement des transports publics ferroviaire, fluvial et maritime côtier, de la mise en œuvre d’un grand plan fret et ferroutage, de la construction de 200 000 logements par an et d’un vaste plan d’isolation thermique des logements avec l’objectif de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et mettant de strictes conditions d’emploi et de qualifications. Nous proposons aussi un doublement de la taxe sur les poids lourds (2,4 Md€) et taxation à la source de la dépenses publicitaires des entreprises

    20 – Mettre en place des commissions régionales et départementales de l’emploi, de la formation et du développement rassemblant tous les acteurs concernés : employeurs, syndicats, élu-e-s et collectivités. En finir avec les aides publiques et les exonérations de cotisations sociales aux entreprises dont l’inefficacité a été prouvée et les remplacer par des interventions ciblées, sous forme de bonifications d’intérêts ou de garanties d’emprunts pour que les banques financent les projets les plus efficaces en termes de création ou de préservation d’emplois, de développement de la qualification de la main-d’œuvre, de préservation de l’environnement, de développement maîtrisé des territoires.

    Le développement des services publics pour répondre aux besoins

    21– Créer massivement des postes de fonctionnaires, à commencer par 70 000 dès cette année, titulariser les 800 000 précaires de la fonction publique, augmenter réellement et de façon pérenne les numerus clausus des professions médicales et para médicales pour améliorer et développer les services publics comme ceux de la santé,de l’emploi, de l’éducation nationale, de l’écologie, du logement social ou de la petite enfance par exemple.

    - DESSERRER LES CONTRAINTES, CHANGER L’EUROPE, POUR UN AUTRE MODELE ECONOMIQUE

    Refuser d’appliquer le pacte budgétaire, la règle d’or et les directives de Bruxelles contraires à nos objectifs sociaux

    22 – La France doit agir pour le réaménagement négocié des dettes publiques en supprimant la part illégitime de ces dettes après un audit citoyen ; pour les résorber, nous proposons leur financement à taux réduit par les banques publiques souscrivant les obligations du trésor au taux fixé par lui. La France doit agir pour que la BCE puisse prêter directement aux États à taux faibles, voir nuls et acheter des titres de la dette publique directement aux États pour promouvoir l’emploi, la formation et les services publics afin de satisfaire les besoins sociaux et écologiques.

    23 – Nous remettrons en cause la liberté totale de circulation des capitaux, refuserons d’appliquer les directives de libéralisation des services publics et travaillerons à une harmonisation fiscale, un véritable « serpent fiscal européen », en exigeant une imposition minimale des entreprises pour empêcher le dumping social.

    Promouvoir un progrès humain durable

    24 – Se battre au niveau européen pour salaire minimum dans chaque pays, représentant au moins 60% de leur PIB par habitant, en respectant le principe de non régression sociale (la règle nationale l’emport si elle est supérieure à celle de l’UE) et engager dans le même temps un processus de convergence vers le haut ; la progressivité de l’impôt sur le revenu avec un nombre minimal de tranches, la limitation du taux de TVA et l’exigence d’égalité femme/homme dans les législations du travail de chaque pays

    25 – Créer un Fonds européen de développement social, écologique et solidaire (point 10) et un visa social et écologique pour les échanges commerciaux. Remettre en cause les accords de libre échange actuels et promouvoir des accords internationaux, européens et bilatéraux, de codéveloppement avec les peuples des pays émergents et en développement.

  • Où en est la Réforme des scrutins locaux ? Et la proportionnelle ?

    Tribune de Dominique Adenot, Président de l’Association Nationale des Élus Communistes et Républicains publiée dans l’Humanité du 14 janvier 2013 :

    À la suite de l’annulation décidée par la majorité sénatoriale du conseiller territorial prévu dans la réforme de décembre 2010, et avant le débat parlementaire sur la nouvelle réforme territoriale (acte III de la décentralisation), le Sénat est appelé à examiner un projet de loi du gouvernement visant à modifier les modes de scrutin des élections locales, pour une application dès 2014 et 2015.

    On peut s’interroger légitimement sur cet ordre du calendrier  : décider d’un mode électoral avant que ne soit établi le contenu de la réforme institutionnelle, ne prend-on pas les choses à l’envers  ?

    Dans ce débat, trois dispositions importantes sont au menu.

    La première d’entre elles – la réforme du scrutin départemental – fait problème  : il est proposé l’élection d’un binôme de candidats de sexe différent dans des cantons dont le nombre serait réduit de moitié (et donc avec un périmètre doublé).

    Ce nouveau mode de scrutin binominal s’accompagnerait d’un redécoupage des cantons, voire des circonscriptions législatives, avec toutes les injustices démocratiques que cela génère à chaque fois. Dans une déclaration (disponible sur elunet.org), l’Anecr s’est prononcée contre cette proposition qui renforce le bipartisme. Les partis dominants, PS et UMP, ont avec ce type de scrutin le plus de chance de voir élus d’un seul coup deux candidats. Certes, la parité serait respectée, mais il y a une autre façon de la mettre en place sans passer par cette entourloupe régressive  : c’est la proportionnelle.

    Pourquoi d’ailleurs ne pas s’engager dans cette voie pour les élections départementales, alors qu’elle est mise en œuvre pour toutes les autres élections locales (régionales et municipales), et qu’elle est envisagée partiellement pour les élections législatives  ? Seule la proportionnelle permet en réalité de faire respecter à la fois le pluralisme et la parité. C’est le mode électoral le plus juste.

    La deuxième modification proposée par la réforme va dans le bon sens. Elle concerne les élections municipales pour les petites communes et prévoit l’abaissement à 1 000 habitants (contre 3 500) du seuil au-dessus duquel un scrutin de liste est requis.

    Nous sommes favorables à cette disposition qui signifie une citoyenneté renforcée des habitants des petites communes, permet une meilleure prise en compte des sensibilités et un débat sur les projets plutôt que sur les personnes, et qui fait avancer la parité de façon importante. Cette mesure pourrait d’ailleurs être poussée plus loin avec un abaissement encore plus significatif du seuil.

    La troisième disposition est celle qui établit l’élection des délégués communautaires au suffrage universel, par fléchage, au moment de l’élection municipale. Aujourd’hui, les délégués communautaires sont élus au sein des conseils municipaux.

    Si la disposition nouvelle est adoptée, les électeurs, en votant pour la liste de leur choix, se prononceraient du même coup pour les candidats appelés à siéger à la communauté de communes ou d’agglomération. Cette disposition fait débat. De nombreux élus ont exprimé leur réserve dans le contexte de l’orientation libérale d’effacement des communes, qui s’est accélérée avec la réforme territoriale de 2010 sous Nicolas Sarkozy (regroupement autoritaire des communes et 
intercommunalités).

    Près de 20 000 élus de toute la France se sont exprimés lors de la préparation des états généraux, à l’automne dernier, en remplissant un questionnaire. La préférence de la majorité d’entre eux allait au maintien de l’élection des conseillers communautaires par les conseils municipaux.

    C’était, pensaient-ils, un gage de la reconnaissance du fait communal comme pilier essentiel de l’architecture républicaine, faute de quoi, à court terme, le rôle de la commune est vidé de ses capacités. Aujourd’hui, avec ce que nous savons de l’avant-projet de loi sur l’acte III de la décentralisation, l’inquiétude revient légitimement  : le texte prévoit en effet le renforcement des compétences transférables des communes vers les intercommunalités de très grande taille, vers des «  eurométropoles  » et des «  communautés métropolitaines  ».

    Cette version autoritaire du devenir institutionnel du pays, les transferts lourds de compétences qu’elle contient, incite à la mobilisation pour modifier la donne.

    C’est dans ce but que l’Anecr donne rendez-vous aux maires, aux élus, le 19 février, à l’auditorium de l’hôtel de ville de Paris, avec la participation des groupes parlementaires, GDR à l’Assemblée 
et CRC au Sénat, pour un moment fort de réactions, d’échanges, d’exigences 
et de construction alternative.

     

    Dominique Adenot

  • "EN TRANSITION"

     

    Projection de film 

    suivi d’échanges participatifs

     

    « EN TRANSITION »

     

    De la dépendance au pétrole à la résilience locale

     

    Premier film détaillé sur le mouvement des villes et territoires en transition, optimiste et axé sur des solutions locales, transposables concrètement dans la vie de tous les jours.

    Le mouvement de la Transition concerne des communautés du monde  entier, réagissant au pic pétrolier et au défi climatique et économique avec créativité, imagination et humour, et se mettant en action pour reconstruire leur économie et leur communauté locale.

             Le vendredi 18 janvier de 19h30 à 22h, à Gap, salle Dum'art.(sur parking intermarché)        :                Participation libre

                           

      Zone de Texte: V.O. sous-titrée
          Echanges animés par Pierre Bertrand, membre du groupe de liaison transition France et co-fondateur de "Trièves en transition".

  • Formation des emplois d'avenir : l'économie sociale montre l'exemple


    Publié par : http://www.localtis.info
    Le : lundi 14 janvier 2013

    *************

    L'Usgeres et l'Etat ont signé ce 14 janvier une convention sur la
    formation professionnelle des jeunes recrutés en emplois d'avenir.

    Lancés en fanfare début novembre, les emplois d'avenir ont connu de
    premiers accrocs : des licenciements pour insuffisance professionnelle,
    notamment au sein de la caisse d'allocation familiale du Var qui vient
    de licencier six jeunes encore en période d'essai, recrutés en tant que
    téléconseillers.

    Proposés à des jeunes peu qualifiés, dans le secteur public ou social,
    ces emplois impliquent en effet un parcours formation : l'emploi doit se
    traduire par une attestation de formation, d'expérience professionnelle
    ou une validation des acquis de l'expérience. Condition nécessaire pour
    sortir ces jeunes éloignés du marché du travail de la spirale du chômage.

    Pour atteindre cet objectif, l'Usgeres (Union des syndicats et
    groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale),
    important pourvoyeur d'emplois d'avenir, vient de signer une convention
    avec l'Etat, ce lundi. Les employeurs de l'économie sociale et solidaire
    s'engagent ainsi à apporter une véritable formation aux jeunes recrutés
    en emploi d'avenir. Vingt millions d'euros seront réservés à ces actions
    par la société Uniformation, un organisme paritaire collecteur agréé
    (Opca) de l'économie sociale.

    Cette convention va permettre "la mise en place de formations
    qualifiantes qui sont le meilleur gage de la pérennisation des emplois
    pour tous les jeunes recrutés, quels que soient leur niveau initial et
    leur lieu de résidence", s'est félicité le ministre délégué chargé de
    l'ESS, Benoît Hamon. L'Etat s'engage pour sa part à cofinancer une
    action de développement de l'emploi et des compétences consacrée à de
    l'ingénierie, avec Uniformation, précise Bercy dans un communiqué. Il
    mobilisera les autres financeurs comme les régions et les partenaires
    sociaux via le FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours
    professionnels). Le rôle des régions dans le dispositif en matière de
    formation a été rappelé par le pacte signé entre elles et l'Etat le 12
    septembre. Quant au FPSPP, il lancera cette année un appel à projets de
    30 millions d'euros dédiés à la formation des jeunes en emploi d'avenir.

    S'agissant des jeunes embauchés en collectivité, le Centre national de
    la fonction publique territoriale (CNFPT) assurera le financement de
    leur formation. Une convention annuelle d'objectifs et de moyens doit
    être signée entre le CNFPT et l'Etat.

    Certains observateurs considèrent que la période d'essai d'un mois
    prévue pour ces contrats est trop courte pour dispenser les formations
    nécessaires.

    M.T.

  • Accord sur la sécurisation de l’emploi : un dynamitage du droit du travail !

    Le nouvel accord sur l’emploi trouvé le 11 janvier 2013, fait pencher la balance du côté de la flexibilité. La sécurisation des parcours pour les travailleurs en prend un sacré coup.

    Ce texte sera signé par l’ensemble des organisations patronales et par 3 des 5 syndicats représentatifs : la CFDT, la CGE-CGC et la CFTC. La CGT et FO ne signeront pas.

    Pour Agnès Le Bot (CGT) : "Nous avons un accord national interprofessionnel qui est proprement inacceptable. C’est plus de flexibilité, plus de précarité et plus de liberté de licencier pour les employeurs. On est à l’opposé de l’objectif initial de cette négociation, qui s’intitulait ’sécurisation de l’emploi’. » « Pour la CGT, la partie n’est pas finie (...) Il est hors de question pour la CGT de ne pas agir, de ne pas informer les salariés, de ne pas les mobiliser."

    Voici les principaux points, qui pour s’appliquer, devront être traduits dans la loi.

    Sécurisation des salariés et chômeurs

    - surcotisation chômage (patronale) sur les CDD de "surcroît d’activité" de moins d’un mois (3 pts), de 1 à 3 mois (1,5 pt) et sur les très nombreux CDD dits d’usage, dérogatoires (0,5 pt). En échange, exonération de 3 à 4 mois (selon la taille de l’entreprise) pour l’embauche d’une personne de moins de 26 ans en CDI, et CDI pour les intérimaires à définir par la branche. Juillet 2013.
    - accès généralisé à une complémentaire santé collective (financée pour moitié par l’employeur) avec un panier "minimum" : 100% de la base Sécu pour une consultation, 125% pour les prothèses dentaires et forfait optique de 100 euros par an. Avant le 1er janvier 2016.
    - "droits rechargeables à l’assurance-chômage" pour que les chômeurs conservent une partie de leurs reliquats. Horizon : renégociation en 2013 de la convention Unédic. Maintien des droits santé et prévoyance pendant 12 mois pour les chômeurs (d’ici 1 à 2 ans).
    - "mobilité volontaire sécurisée" : avec accord de l’employeur, les salariés (des entreprises de plus de 300 personnes, avec 2 ans d’ancienneté) peuvent "découvrir un emploi dans une autre entreprise", avec l’assurance du retour.
    - "compte personnel de formation", transférable, alimenté à raison de 20h/an dans la limite de 120h. Utilisable par les chômeurs. Horizon : 6 mois.
    - voix délibérative pour 1 à 2 salariés dans les organes de décision des grands groupes (5.000 salariés en France ou 10.000 dans le monde).
    - accès des représentants de salariés à une "base de données unique" (investissements, rémunérations, flux financiers, sous-traitance, etc.) pour "anticiper", grâce à un "dialogue renforcé", les évolutions. Horizon 1 an.

    Flexibilité pour les entreprises

    - accords "de maintien dans l’emploi" : en contrepartie de l’engagement de ne pas licencier, une entreprise en difficulté peut conclure un accord majoritaire pour "ajuster" temps de travail et rémunérations, sans passer par un plan social si elle licencie au moins 10 salariés refusant ces changements. Durée : 2 ans maximum. Quand l’entreprise va mieux, elle doit "partager le bénéfice économique" de l’accord avec les salariés.
    - des plans sociaux facilités, "fixés" (procédure et contenu) soit par accord majoritaire avec les syndicats, soit par une homologation administrative dans les 21 jours, avec des délais de contestation maximum préétablis.
    - temps partiels : minimum de 24h par semaine, sauf cas particuliers, lissage possible sur l’année. Majoration au-delà de la 1ère heure (10% ou 25% selon cas). Encore plus de facilités pour l’employeur de "moduler le temps de travail".
    - restructurations facilitées : mobilité interne obligée (à salaire ou classification maintenus) si un accord d’entreprise l’organise (conditions d’éloignement, etc.). Licenciement pour "motif personnel" en cas de refus.
    - pour les licenciements individuels : en cas d’accord en conciliation aux Prud’hommes, "indemnité forfaitaire" à l’ancienneté (plafonnée à 14 mois de salaire pour 25 ans). Si pas de conciliation, le juge reste souverain.
    - prescription des contestations de licenciement après 2 ans (3 ans pour les litiges sur les salaires).
    - pour les entreprises de moins de 50 salariés : expérimentation du recours direct au CDI intermittent, alternant périodes travaillées ou non, dans trois secteurs.
    - l’entreprise peut "privilégier", dans "l’ordre des licenciements" économiques, la "compétence professionnelle".
    - Fermeture de sites rentables : le texte énonce qu’"il convient d’envisager la recherche de repreneurs dès l’annonce du projet de fermeture" d’un site, pas d’obligation.

    L’Humanité décrypte point par point le projet et publie le texte de l’accord