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ENSEMBLE 05 - Page 221

  • Les somnambules se rendorment

     

    07 juin 2014 |  Par Edgar Morin

    « Eloignés du peuple, le peuple s’est éloigné d’eux » : compagnon aussi fidèle que critique de la gauche depuis toujours, Edgar Morin lance sur Mediapart une alerte passionnée sur l’aveuglement des somnambules qui nous dirigent et nous gouvernent.

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    Ils n’ont pas su voir le lent dépérissement du peuple de gauche, éduqué sous la Troisième République par les idées issues de la Révolution française, assumées et développées par le socialisme, réassumées après 1933 par les communistes, propagées par les instituteurs de campagne, les enseignants secondaires, les écoles de formation du PS et du PC. Ils n’ont pas perçu le vide que laissait la mort du radical socialisme, la dévitalisation du PS, la désintégration du PC.

    Ils n’ont pas su voir le vide de leur pensée politique, désormais à la remorque des dogmes pseudo-scientifiques du néo-libéralisme économique, s’accrochant aux mots gris-gris de croissance et de compétitivité.

    Ils n’ont pas réfléchi sur les angoisses de plus en plus corrosives suscitées par les incertitudes et menaces du présent, la crise économique s’insérant dans une crise de civilisation, la perte d’un espoir dans le futur.

    Ils n’ont pas su voir la mort d’une époque avec la fin des paysans, le déracinement généralisé, la perte de repères, la crise de la famille, la corrosion des précarités et des incertitudes, et leur impact sur des consciences troublées se fixant sur le fantasme d’une invasion migrante d’Africains, Maghrébins et Roms.

    Ils n’ont pas rétroactivement découvert que la France était multiculturelle tout au long de sa formation historique qui engloba les ethnies les plus diverses, bretons, basques, catalans, alsaciens, flamands, etc., et que les implantations de nouveaux immigrants prolongeaient cette multiculturalité.

    Eloignés du peuple, le peuple s’est éloigné d’eux.

    Enfermés dans les calculs qui masquent les réalités humaines, ils n’ont pas vu les souffrances, les peurs, les désespoirs des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux qui conduisent si souvent au délire.

    Ils ont vécu pensé et agi dans les mondes clos de l’énarchie, de la technocratie, de l’éconocratie, de la fricocratie.

    Ils ont fermé les yeux sur l’inexorable croissance des inégalités de l’école jusqu’à la fin de vie, provoquées par la « mondialisation heureuse » d’Alain Minc, laquelle crée de nouvelles pauvretés et transforme des pauvretés en misère.

    Ils ont fermé les yeux sur la domination insolente de la finance qui a réussi à noyauter les états-majors politiques y compris dans le gouvernement PS.

    Ils n’ont pas vu la progression d’un vichysme rampant, issu d’une deuxième France qui fut monarchiste, antidreyfusarde, anti-laïque, xénophobe, antisémite, raciste, toujours dans l’opposition jusqu’à l’effondrement national de 1940, décomposée en 1944, aujourd’hui recomposée dans le dépérissement républicain et la crise de notre temps.

    Ils ont toujours voulu croire que le Front national resterait figé au dessous de 20% alors qu’il devenait de plus en plus visible non seulement que le bleu Marine gagnait sur l’opinion de droite, mais qu’il s’implantait dans les sphères populaires et ouvrières qui furent les bastions communistes et socialistes.

    Ils ont été incapables de voir que l’Europe bureaucratisée de Bruxelles, paralysée politiquement et militairement, survivait au bord de la décomposition sans qu’ils puissent concevoir ou imaginer la métamorphose régénératrice.

    Y a-t-il eu victoire du parti des abstentionnistes, désormais majoritaires ? Y a-t-il eu victoire du Front National ? L’un et l’autre ? L’un dans l’autre ? En tout cas défaite pour la République, défaite pour la démocratie, faillite pour le Parti socialiste.

    Il y eut un somnambulisme d’avant-guerre qui, un moment réveillé par la stupeur de l’accession de Hitler au pouvoir dans le cadre de la démocratie de Weimar, se réassoupit et chemina dans l’inconscience jusqu’à la tragédie de 1940. La grande erreur de la non-intervention en Espagne fut d’y laisser l’intervention germano-italienne donner la victoire à Franco. La grande erreur de Munich fut de provoquer le pacte germano-soviétique. La grande erreur de 1939 fut de déclarer une guerre sans la faire. Les grandes erreurs de l’Etat-Major en 1940 conduisirent au désastre.

    Ne sommes nous pas en train de suivre somnambuliquement de nouveaux somnambules, en attendant de nouveaux désastres ?

    Le mal du XXème siècle s’est annoncé en 1914. Le mal du XXIème siècle s’annonce dans l’accumulation des nuages noirs, les déferlements de forces obscures, l’aveuglement au jour le jour.

    Et pourtant dans ce pays il y a des forces régénératrices se manifestant en associations, initiatives de toutes sortes dans les villes et les campagnes. Mais elles sont dispersées. Bien que le salut dépende de la convergence de leurs actions, elles n’arrivent pas à faire confluer chacune de leurs voies en une Voie commune et ainsi elles restent sans Voix.

    Il est temps que s’expriment les Voix qui indiqueront la Voie de salut.

     

  • Claudy Lebreton : « Impossible d’imaginer une France à 14 régions, sans la présence des départements »

     

    En découvrant la nouvelle carte territoriale proposée par François Hollande, Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France (ADF), revient, dans une interview à l’Humanité du 5 juin 2014, sur la nécessité de préserver les départements, « instance d’action publique indispensable pour assurer un service public efficace et juste » entre des conseils régionaux de plus en plus éloignés des communes, de plus en plus démunies.

    - Quel impact, le passage de 22 à 14 régions, peut-il avoir sur les Départements ?

    Claudy Lebreton : L’agrandissement des régions peut laisser une lueur d’espoir à la survie des départements parce qu’il justifie le maintien d’un niveau intermédiaire entre la région et la commune. Si le gouvernement précise de façon subtile que ce niveau intermédiaire peut être réalisé par les intercommunalités, alors qu’à l’origine elles sont une réponse à l’émiettement communale, je pense au contraire qu’il va s’apercevoir après coup l’importance des conseils généraux. Reprenons : si les régions sont beaucoup plus grandes, elles sont logiquement beaucoup plus éloignées des communes qui la composent. De fait, pour gérer les affaires sociales, par exemple, il faudra bien qu’il y ait des territoires de proximités afin d’organiser les services sociaux. Des territoires d’action sociale qui dans l’Histoire, s’appellent les départements.

    - Pourtant dans sa tribune François Hollande précise fermement que le département est voué à disparaitre et qu’il « devra renoncer à ses compétences …"

    Claudy Lebreton : Oui mais le chemin est encore long et sur ce point là, l’ADF a remporté une victoire, après une rencontre avec le premier ministre et le Président. Le département n’est pas encore sauvé, certes, mais quand même il a encore du temps devant lui, parce qu’on ne peut pas supprimer les départements sans révision constitutionnel... Un fait que reconnait enfin François Hollande dans sa tribune et qu’il étudiera dans un projet de révision constitutionnel pour 2020, pas avant. Lui, qui voulait transférer toutes nos compétences vers les régions et les intercommunalités, ne pourra pas le faire car la constitution actuelle l’interdit. En effet, elle précise bien qu’une collectivité doit exercer un niveau de compétence substantielle. Par conséquent, nos départements ne peuvent pas être vidés de sens aussi vite qu’il le voudrait.

    Alors aujourd’hui, le gouvernement a décidé de reculer les élections cantonales à l’automne prochain pour faciliter l’éventuel transfère des compétences et achever le travail d’ici 2020. Néanmoins, étant le défenseur du département, véritable collectivité de proximité et de qualité, je leur ais quand même allégué avec mes paires, un certain nombre de chose qui leur montrait que juridiquement et constitutionnellement, il y avait des étapes qu’il fallait respecter avant de vouloir tout supprimer. Cela nous laisse donc du temps pour riposter. Je persiste d’ailleurs à dire qu’un référendum national sur la réforme territoriale serait la meilleure solution pour trancher. Parce qu’il faut tout de même souligner que les grands absents de ce débat, ce sont les citoyens, les forces syndicales et patronales, soit les premier touchés par cette réforme. Or ici on a l’impression que cette réforme est une affaire d’élus. C’est pour cette raison que l’ADF lance un appel au monde de la culture, du sport, du handicap, pour une mobilisation générale autour de la défense des services de proximités et donc des départements.

    - Que regrettez-vous le plus en regardant cette nouvelle carte territoriale ?

    Claudy Lebreton : C’est dommage de ne pas avoir connaissance des critères pris en compte par le gouvernement pour tracer ces traits de crayon à tel endroit, ici et là. Si encore, on se disait qu’une région devait être dessiné autour d’une grande métropole qui a une dimension européenne avec un aéroport, un centre hospitalier.. Ou si, on imaginait une nouvelle région avec un potentiel économique plus large, on remarquerait que ce ne serait pas les mêmes régions que l’on nous présente là. Pour faire ces régions, il aurait fallu tailler dans les régions actuelles. Déplacer un département pour une fin économique et sociale, c’est un sujet de haute couture.

    Or là, le tracé représente un équilibre politique. Derrière le stylo, il y a des noms. Pourquoi certaines régions n’ont pas été coupées ? Pourquoi la Gironde est-elle restée toute seule alors que Midi-Pyrénées doit fusionner avec le Languedoc-Roussillon ? Je suis stupéfait que l’on demande aux régions Centre, Poitou Charente et Limousin de fusionner ensemble alors qu’elles n’ont rien en commun. Il y a des kilomètres et kilomètres qui séparent Orléans de Limoges… Comment la région va-t-elle pouvoir répondre aux besoins de chacun ? On a l’impression que les tracés ont été faits par des technocrates de Bercy. Véritable défenseur de la décentralisation, je pense que le gouvernement aurait du se pencher sur l’acquisition de nouvelles compétences pour les régions et conseils généraux afin d’alléger l’Etat, au lieu de redessiner une carte territoriale qui ne va de toute façon générer aucunes économies.

     

  • Le préfet répond à notre lettre du 22 avril suite au conseil municipal du 18 avril

    20130709_141659.jpgLe 22 avril 2014 nous avons soumis par courrier à l'analyse du préfet 3 délibérations qui ont été adoptées par le conseil municipal de Gap le 18 avril 2014.

    LIRE la réponse du préfet.

    Le préfet confirme la légalité des délibérations concernant la délégation de pouvoir accordée au maire par le conseil municipal et les indemnités de fonction des élus, mais fait des remarques au maire de Gap concernant le règlement intérieur.

    Il confirme ce que nous indiquions "...le bulletin municipal est par nature l'outil de communication de la majorité municipale...à rester vigilant sur le fait qu'il n'y ait pas de confusion possible entre l'espace réservé aux élus de l'opposition d'une part et les éventuels articles dont les élus de la majorité pourraient être les auteurs..."

    En ce qui concerne le droit de regard dont dispose le maire sur les textes rédigés par les listes d'opposition, si le directeur de la publication dispose d'un pouvoir de contrôle, celui-ci ne doit pas porter atteinte à la libre expression des élus de l'opposition.

    Gap le 6 juin 2014

  • Gap : un recours contre l’attribution du marché du parking de Bonne (information l'e-média 05)

    Parking de Bonne2

     

    Le maire de Gap, Roger Didier, l’a annoncé ce jeudi soir devant des chefs d’entreprise, à l’issue du conseil d’administration de l’UPE 05 (union pour l’entreprise) : un recours déposé par Vigna Méditerranée, un des deux candidats déchus de l’appel d’offres, pourrait fortement retarder le projet de construction du parking en élévation de Bonne. Car c’est le groupement d’entreprises Allamanno-Festa qui a remporté ce marché de 4,5 millions d’euros HT, dessiné par les architectes Perrine et Probatp.

    Pour rappel, ce projet prévoit la construction d’un parking en élévation de trois étages comportant 620 places (dont 142 places couvertes en rez-de-chaussée accessibles aux véhicules hors gabarit), d’une surface de 14.000 m².

    « J’attends à la fois avec empressement et inquiétude la réponse du tribunal administratif dans les jours qui viennent », confie Roger Didier qui annonce aussi que ce parking pourrait être totalement payant, alors qu’initialement, il était prévu que le dernier étage soit gratuit.

    Les conseillers municipaux n'ont eu aucune information sur ce recours