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absentéisme, symptôme de la souffrance au travail.

Pourquoi l'absentéisme du personnel de la ville de Gap (CCAS et communauté d'Agglo compris) pousse Roger Didier et son équipe à lancer « un plan de lutte contre l'absentéisme » ? Parce que les chiffres ont augmenté depuis 2011 et que nous sommes au-dessus de la moyenne de la strate des villes équivalentes.

Deux points de vue sont possibles :

- On peut penser à une dégradation importante des conditions de travail et essayer de les améliorer.

- On peut entrer dans le jeu du dénigrement systématique, style « ils-elles se la coulent douce », « ils-elles ne sont pas vraiment malades » etc.. et être dans la suspicion de fraude.

Ces deux attitudes engagent une conception de la nature de l'être humain. La première pense que les personnes veulent se réaliser dans leur travail et en retirer des satisfactions : si elles sont malades, c'est qu'elles souffrent au travail. Nous nous situons dans cette perspective.

La deuxième croit que les personnes ne travaillent que parce qu'elles y sont contraintes et qu'elles n’attendent rien de leur travail : si elles sont absentes, c'est qu'elles fraudent...

Qu'est ce qui fait qu'un-e fonctionnaire territorial-e va s'impliquer dans son travail et qu' il/elle  ne va pas être absent-e ? Et s'il y a des absences comment appréhender leurs causes ?

Quelle est la situation à la ville de Gap ? Nous examinerons quatre points, le statut des fonctionnaires, leur temps de travail, le contenu de leur travail et la question du salaire.

1 - Son statut : si elle est titulaire, la personne sera plus sécurisée.

Or à la ville de Gap (CCAS et Communauté d'Agglo compris) nous constatons  :

- Le recours systématique à du personnel d'intérim du Centre de gestion : ceux-ci sont payés à la journée et subissent des mois incomplets.

- Il reste du personnel contractuel notamment dans la communauté d'agglomération.

2 – Son temps de travail : s'il/elle a des horaires fixes, il/elle sera stabilisé-e; s'il/elle peut choisir d'avoir un temps partiel à 80% et à 90% rémunéré correctement, il/elle pourra travailler et élever ses enfants. Si il/elle peut choisir son heure d'arrivée et de départ, il/elle pourra habiter hors Gap et cesser d'être la cause des "embouteillages"...

Or à la ville de Gap (CCAS et Communauté d'Agglo compris) on constate :

- La multiplication des horaires coupés : le/la salarié-e précaire vient travailler 3 fois 1h ou 2 h par jour.

- Un temps de travail qui est changé arbitrairement et successivement dans certains services comme à l’État civil et au guichet unique.

- Que la possibilité d'avoir un temps partiel rémunéré correctement a été supprimée.

- Les horaires sont rigides

3 – Le contenu de son travail : s'il-elle aime ce qu'il-elle fait, n'est pas harcelé-e par un supérieur hiérarchique ou par un-e élu-e qui fait régulièrement le point sur ses tâches, est formé-e à sa demande, a une progression salariale, est reconnu-e pour ses compétences : il/elle ne sera pas absent-e.

Or à la ville de Gap (CCAS et Communauté d'Agglo compris) :

- Les promotions ne sont pas claires et les critères subjectifs.

- Les formations sont de moins en moins possibles (la compression du personnel entraîne un déséquilibre chaque fois qu'une personne part en formation).

- Les services tournent à flux tendus : ceci entraîne parfois des exigences de la part des chefs de services irréalisables pour les salarié-es.

- Le personnel est parfois dénigré par les chefs (H ou F) de services et par les élu-es. (Il y a actuellement des problèmes importants dans les EPHAD)

4 – Les salaires : ils ne sont pas très élevés pour les catégories les plus basses, mais ils peuvent être améliorés par des primes.

Or à la ville de Gap (CCAS et Communauté d'Agglo compris):

- La prime de fin d'année qui était égale au SMIC n'a jamais été re évaluée et les contractuel-les ne la perçoivent qu'au bout de 5 ans.

- Certain-es salarié-es n'ont pas de véhicules de fonction et se déplacent avec leur propre véhicule : ils/elles ne sont pas indemnisé-es.

- Participation forfaitaire à la mutuelle santé : la ville de Gap n'y participe pas alors que le conseil départemental par exemple participe à hauteur de 10€ nets par mois. Dans le privé la participation est obligatoire.

Le plan de Lutte contre l'Absentéisme ajoute à la dégradation des conditions de travail. Il met inéxorablement le feu aux poudres !

Il veut traquer les absences abusives à l'intérieur de la catégorie des arrêts maladie ordinaires. Il jongle entre le flicage et la menace (suppression des indemnités), entre la délation encouragée et l'écoute (cabinet privé qui répondra au téléphone). S'il n'est pas dans l'illégalité, il est dans la suspicion et la répression systématique.

Roger Didier, sous le prétexte de faire des économies, lutte contre les avantages acquis, multiplie les mises au placard, ne remplace pas le personnel sortant ou malade. Il n'a pas confiance dans son personnel, à part à quelques proches qui multiplient les fonctions. Ses remèdes pour lutter contre l'absentéisme vont aggraver la situation actuelle. Nous ne pouvons l'admettre !

 

Joël Reynier , conseiller municipal et Communautaire « tous Capables Gauche »

 

 

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