La prise en charge de la dépendance n’est pas qu’une affaire de solidarité familiale
mercredi 9 février 2011
Le Président de l’ADF, Claudy LEBRETON, a pris connaissance de l’intervention de Nicolas Sarkozy sur la dépendance prononcée aujourd’hui au Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Si le chef de l’Etat a reconnu le « rôle majeur » des départements dans ce domaine et les immenses difficultés financières qui en découlent pour eux, le fond de son intervention n’est en revanche pas de nature à rassurer nos concitoyens sur le contenu de la réforme à venir.
En effet, le Président de la République n’a pas hésité à affirmer que la prise en charge de la perte d’autonomie de nos aînés revenait avant tout à la famille et non à la société dans son ensemble. Cette analyse compassionnelle de la situation ne vise, semble t-il, qu’à ouvrir devant l’opinion la brèche du recours à l’assurance privée.
Le Président de l’ADF estime à l’inverse que c’est en premier lieu à la solidarité nationale d’assumer ce soutien quotidien et de permettre ainsi aux personnes âgées de finir leur vie dans la dignité.
L’allongement de la vie est une bonne nouvelle pour la France et il ne faudrait pas que cela soit présenté exclusivement comme un défi financier. La dépendance des personnes âgées n’est pas une fatalité ; les Français vivent plus longtemps et en meilleure santé, il convient de le rappeler.
Claudy LEBRETON s’étonne que l’Assemblée des départements de France n’ait pas été invitée à s’exprimer à l’occasion du lancement du débat national. Cet « oubli » reflète malheureusement le peu d’égard du gouvernement à l’endroit des départements de France.
Ceci est regrettable, d’autant que depuis des mois, l’ADF a lancé une réflexion sur cette question du vieillissement et de l’autonomie des personnes âgées. Le mercredi 9 février se tiendra d’ailleurs le troisième atelier des Assises de l’autonomie consacré au financement de la dépendance. L’objectif étant de construire une plate-forme de propositions au printemps afin de contribuer au débat national.
Au-delà des discours du Président de la République, l’ADF attend des décisions immédiates, notamment le complément de financement des 3 allocations individuelles de solidarité qui se chiffre à près de 4 milliards d’euros pour la seule année 2010.