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Tenir bon !

Le mouvement ne s’arrête pas. Ca en bouche un coin à tous les arrogants qui veulent gouverner contre le peuple ou s’en mettre plein les poches sur le dos des travailleurs… Les médias annonçaient depuis quelques jours la cassure de l’unité syndicale. Raté : deux nouvelles journées d’action unitaire sont lancées, jeudi prochain et le 6 novembre. La base pousse et elle a raison. Non seulement il est insupportable de voir un gouvernement rester aussi inflexible devant l’ampleur de la contestation mais l’exaspération dépasse la seule revendication sur les retraites. Si la mobilisation est aussi forte et qu’elle reçoit un soutien aussi massif des Français, c’est que la colère et l’exaspération sont profondes.

L’une des questions fondamentales qui émerge avec force, c’est celle de l’inégale répartition des richesses. Tant de pauvreté et de difficultés à joindre les deux bouts face à tant de profits et à une oligarchie sûre d’elle-même, c’est insupportable. Et ça s’exprime. La crise du capitalisme sert d’alibi pour baisser le niveau de l’intervention publique par une politique de rigueur qui accroît les inégalités sociales. Le climat indique que cette voie n’apparaît pas juste au plus grand nombre. Demander au commun des mortels de faire des “efforts” quand flambent, malgré la crise, les dividendes des actionnaires, c’est too much… Hier, on apprenait dans Les Echos que les sociétés du CAC 40 disposaient de 146 milliards d’euros de trésorerie à la fin juin 2010. Une manne en hausse de 5% par rapport à juin 2009, ce qui va permettre de reverser quelques généreux dividendes aux actionnaires. Pendant ce temps-là, les salaires stagnent et l’on nous demande de travailler plus longtemps !

La réalité, c’est que l’augmentation de la durée de cotisation, singulièrement dans le cadre d’un chômage de masse, va conduire à une baisse des pensions. Les gains de productivité, bien réels et fruits du travail des salariés, ne seront pas mis au service d’une amélioration des conditions de vie et d’un rééquilibrage du rapport capital/travail. Qu’on arête donc de nous dire que c’est pour sauver le système par répartition que la contre-réforme sur les retraites est en marche ! C’est au contraire la porte ouverte à la capitalisation.

Enfin, et c’est extrêmement inquiétant, la droite au pouvoir a décidé d’assortir sa position de fermeture à une offensive contre les grévistes et manifestants. Elle prépare le terrain de la violence, se frotte les mains à l’idée de dérapages, de scènes d’affrontements que l’on pourrait voir en boucle sur les chaînes de télé en lieu et place des manifestations pacifiques gigantesques et des revendications censées exprimées posément. Les lycéens ont été visés. Non seulement par un amalgame verbal entre jeunes et casseurs mais aussi, concrètement, par de graves dérapages. Je pense au lycéen montreuillois blessé à l’oeil. A Meaux et ailleurs, même histoire. Les flashballs sont de sortie. Ce matin, les gendarmes s’en sont pris aux grévistes de la raffinerie de Grandpuits en Ile-de-France. Plusieurs salariés sont blessés. Où est la démocratie ? Ce n’est pas le mouvement qui porte en germe de la violence, c’est la contre-offensive des gouvernants.

Il faut tenir bon.

Clémentine Autain

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