POLITIQUE
Agglomération de Gap : des débuts difficiles
par La Rédaction du DL | le 03/04/10
GAP
C'était une première prise de contact, et elle a été virile. Hier, le préfet Nicolas Chapuis a réuni les parlementaires, le président du conseil général, le maire de Gap et les élus des communautés de communes du Pays de Serre-Ponçon, de l'Avance et de Tallard-Barcillonnette.
Ce devait être le lancement de la réflexion commune permettant d'aboutir à la création d'une communauté d'agglomération autour de Gap.
Aussi, le préfet a dessiné un périmètre autour de Gap pour jeter les bases de cette "agglo", incluant les périphéries est et sud de la ville.
D'emblée, les espoirs que les partisans de la communauté d'agglomération avaient mis dans cette réunion ont été douchés par la prise de position du maire de Neffes, Michel Gay-Para (voir ci-contre).
Des réticences, des réserves
et d'autres projets
D'autres élus ont exprimé des réticences de manière nette, mais moins tranchée dans le discours. Rémi Costorier, maire de Lardier-et-Valença et président de la communauté de communes de Tallard-Barcillonnette (CCTB), s'est ainsi également prononcé défavorablement à cette création. « Il reste beaucoup de questions en suspens : les compétences, le périmètre, les instances de décision... Sans compter l'opacité sur la fiscalité de l'après-2011. » Une position qui serait rejointe par la quasi-totalité des 14 maires de la CCTB.
Des élus réfléchissent d'ailleurs à une autre voie qui consisterait à créer une grande communauté de 25 communes suivant le sillon de la Durance depuis le barrage de Serre-Ponçon jusqu'à Ventavon.
Pour le député Joël Giraud, « une communauté d'agglomération, ce ne sont pas uniquement des économies d'échelle. Il faut une vision d'avenir et un projet. Celui-ci doit reprendre a minima ce que les communautés de communes ont bâti. Et il nécessite une ville centre dynamique et solidaire, sinon ça ne marche pas ».
Patrick Galvain, président de la communauté de communes de la Vallée de l'Avance, reste de son côté réservé sur le projet. « Pour le moment, c'est : "wait and see". On attend plus d'éclaircissements avec des chiffres à l'appui pour pouvoir nous prononcer. Manifestement, on n'a pas beaucoup avancé lors de cette réunion. Mais au titre du développement de nos territoires, on a tout intérêt à discuter. »
La politique des petits pas
Roger Didier, maire de Gap, voit dans cette réunion des élus un premier "petit pas". « Il faut travailler de façon conviviale et dans la recherche d'un consensus. Que chacun se le dise : la Ville de Gap n'est pas là pour écraser les petites communes. Je ne suis pas pessimiste. À partir du moment où on accepte de se mettre autour d'une table, on a déjà avancé. »
Pierre Bernard-Reymond a de son côté ressenti « une grande prudence de tous les élus hors Gap. Je m'attendais à des réticences, mais peut-être pas autant et au final je me suis senti un peu seul ». Pour le sénateur, la principale difficulté est liée à la grande différence démographique entre Gap et les communes alentour. Et aussi à une question de vision à la fois géographique et temporelle de ce que doit devenir le territoire.
Le préfet Nicolas Chapuis a repris en fin de réunion la proposition du sénateur Pierre Bernard-Reymond de constituer désormais quatre groupes de travail sur les thèmes suivants : le projet de territoire, les compétences, le périmètre et la fiscalité.
Et il reste prudent : « Il n'y aura pas de grand soir. Ce que je retiens, c'est que nous devons engager une démarche pragmatique. Pas à pas ».
Conseillers municipaux