La provence du 28 février 2010
Ces salariés sont pourtant indispensables à l'économie touristique
En formant les délégués du personnel, la CGT 05 renforce les aptitudes des saisonniers pour leurs futures négociations avec les organisations patronales.
Photo M.F.
La saison d'hiver bat son plein et les travailleurs saisonniers sont toujours en proie à une forme de précarité plus ou moins vive selon les secteurs d'activité et leur ancienneté dans les emplois occupés. Le syndicat CGT 05, fortement impliqué dans la défense de ces salariés depuis de nombreuses années, a organisé lundi et mardi deux journées d'échanges et de formation avec une dizaine de délégués du personnel, adhérents ou non de la CGT, employés des remontées mécaniques dans les stations de Serre-Chevalier, Montgenèvre, Orcières et du Dévoluy. "Nous sommes de plus en plus confrontés à la représentativité des organisations syndicales" a assuré Martine Hervé, secrétaire générale du syndicat.
Néanmoins, c'est le statut du travail saisonnier qui est au coeur de la lutte, cela depuis une dizaine d'années déjà, avec des avancées certes mais des revendications insatisfaites. "Cette précarité du travail saisonnier ne doit pas être supportée par le saisonnier seulement; toute une économie touristique est basée dans notre département sur une activité par définition saisonnière, les entreprises sont autant concernées que leurs employés" atteste la représentante cégétiste.
Face au chômage, la situation est revenue à la normale en janvier 2009 quand le projet de l'Unedic qui menaçait les saisonniers de ne plus accéder à l'indemnisation a été finalement écarté. En terme de renouvellement des contrats, une avancée est intervenue également avec la reconduction automatique dans les remontées mécaniques, sauf pour les CDD. Quelques logements destinés aux saisonniers ont été réalisés, notamment dans le Briançonnais.
"Il reste encore le problème de la caisse pivot pour la couverture sociale et la santé des pluriactifs et la pénibilité doit être vraiment prise en compte." Une action "pacifique" se déroulera à la mi-février, sous la forme d'une information diffusée sur les sites de Vars et de Risoul.
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Pas facile d'être saisonnier
Yannick est un travailleur saisonnier depuis 1991, il est aujourd'hui conducteur de télésiège. "La saison a débuté par une semaine de chômage technique!" La faute à une météo pas franchement favorable. "J'ai un contrat de quatre mois et dix jours; je pourrai donc percevoir le chômage après la fin de la saison, mais je ne cours pas après les indemnités: 550€ mensuels au mieux. Je chercherai un autre travail rapidement." Yannick pense à ceux qui sont plus mal lotis que lui, en particulier les nouveaux saisonniers qui n'ont parfois qu'un CDD de quelques semaines. "Il leur faudra attendre trois années sous contrat saisonnier pour obtenir un CDI, saisonnier cependant." Dans l'attente, c'est la course aux petits boulots pour un nouvel arrivant.
Maurice FORTOUL