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Communiqué

Les informations transmises ces derniers jours au sujet de la vaccination contre la grippe H1N1 conduisent, si elles sont avérées, à un constat accablant :

-Achat global de 94 millions de doses de vaccin pour environ 5 millions utilisées à ce jour,

-Absence dans le contrat de clauses permettant d’adapter le volume et l’échelonnement des commandes en fonction des besoins et de le réduire dans l’hypothèse d’une injection unique,

-Résiliation unilatérale, dans l’urgence, de la commande de 50 millions de doses,

-Achat de 33 millions de doses de tamiflu et de 1,5 milliards de masques stériles sans dispositif prévisionnel de diffusion et d’utilisation,

-Organisation rigide et inadaptée des centres de vaccination,

-Réquisitions d’internes mettant ponctuellement en péril le fonctionnement de services hospitaliers, réquisition des élèves IDE au détriment de l’obtention de leur diplôme (stage, problèmes financiers…),

-Absence totale de dialogue avec les professionnels de santé,

-Campagne de communication présentant sans réel fondement scientifique un scénario catastrophe et utilisant la peur comme levier de décision de vaccination,

-Montant initial des achats de 2,2 milliards d’euros et pertes sèches à la charge du contribuable d’ores et déjà estimées entre 800 millions et un milliard d’euros selon les sources, ce qui représente la quasi-totalité des déficits des hôpitaux publics.

Au vu de ces faits, les populations sont conduites à penser que le gouvernement, en particulier les ministres de l'Intérieur et de la Santé, ont, en l’espèce, fait preuve d'incompréhensible précipitation, voire d’incompétence, et pris des décisions visiblement inadaptées sur la base de connaissances incomplètes et d’analyses erronées.

Comment, dans ces conditions, croire à la pertinence de leur politique de restructuration hospitalière quand on constate à ce sujet qu’ils font preuve de la même ignorance des réalités de terrain, du même autisme vis-à-vis des acteurs locaux (les principaux intéressés : usagers, personnels et élus), et du même mépris des conséquences néfastes de ce qu’ils veulent imposer sur l’ensemble du territoire national, tant pour l’accès aux soins que pour la sécurité des prises en charge, les conditions de travail des personnels, l’équilibre financier des hôpitaux ou le développement des territoires concernés ?

Nous demandons au Président de la République de mettre fin à cette dictature technocratique aveugle pour permettre, dans la concertation et le dialogue, l’égalité de droits et de devoirs des citoyens inscrite dans notre constitution et dont il est le garant.

Nous demandons enfin une vraie politique de santé qui parte des besoins des personnes et des territoires, et qui ne voit plus la santé comme une marchandise et l'hôpital comme une entreprise et donc qui privilégie les services publics, seuls aptes à répondre aux exigences d'égalité et de solidarité. Avant toute énième réforme, il faudrait analyser les dégâts occasionnés par les précédentes, aux dépens d'une santé humaine et égalitaire, et nous exigeons le retrait des aspects les plus néfastes de la politique actuelle, notamment le centralisme autocratique des ARS, la T2A, la loi dite Bachelot, l'autorisation de tout dépassement d'honoraires…

Le Conseil d'Administration de la Coordination - Paris le 20 janvier 2010

COORDINATION NATIONALE des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité

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