Ils étaient environ 190 hier devant l'Inspection académique. Les syndicats d'enseignants avaient décidé d'organiser cette manifestation en liaison avec le vote de la loi de finances qui prévoit 16 000 nouvelles suppressions de postes. Une annonce qui suscite leur colère et leur fait craindre des répercussions négatives sur leurs conditions d'enseignement.

Le cortège a été rejoint par des lycéens. Après avoir effectué un tour en ville, il a terminé son itinéraire devant les grilles de la préfecture.

"Nous avons 55 % de grévistes dans le primaire, estimait hier Geoffroy Chevalier, leader du SNUipp-FSU. C'est supérieur à ce que nous attendions et aux résultats nationaux". Des chiffres que l'Education nationale estime largement plus bas, autour de 20 %.

Discorde sur les nouveaux collèges

La mobilisation avait aussi pour thèmes les dotations en enseignants des nouveaux collèges de La Bâtie-Neuve et Tallard. "L'Inspection académique a largement sous-évalué les effectifs. Au lieu des 250 à 300 élèves annoncés, nous nous sommes retrouvés avec environ 350 élèves dans les deux collèges, dénonce Delphine Franceschetti, déléguée Snes-FSU et professeur à Tallard. Du coup, les classes sont dans la plupart des niveaux proches de 30 élèves. Nous réclamons un seuil de 24 élèves pour avoir des conditions satisfaisantes."

S'ensuivent d'autres problèmes selon la syndicaliste : des horaires minimums non respectés à la Bâtie-Neuve, des dotations en surveillants "très faibles"...

"C'est un peu caricatural, considère Pierre Barrière, l'inspecteur d'académie. Il y avait des familles qui hésitaient lorsque nous avons fait les prévisions au mois de juin et finalement, on a réussi à les convaincre d'inscrire leurs enfants. Nous avons eu aussi une arrivée d'élèves venant des établissements privés. Nous sommes victimes du succès de nos collèges et je trouve plutôt matière à m'en réjouir."

L'inspecteur considère également que l'ensemble de l'enseignement des matières obligatoires est dispensé, et que des options ont été mises en place. "Il ne faut pas dramatiser" indique-t-il.

De nouvelles actions sont cependant prévues par les enseignants à Tallard et La Bâtie-Neuve pour réclamer des moyens.

Hier était aussi marqué par une grève à la Poste. La quarantaine de postiers manifestants a rejoint les enseignants au rond-point du Cèdre.

Les syndicats CGT, Sud, CFDT, FO et CFTC continuent à s'opposer à la transformation de la Poste en société à actions.

La direction de la Poste a noté un taux de grévistes de 12,3 %.