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39 enfants pourraient être renvoyés et privés de soins

Publié le mardi 3 novembre 2009 à 05H20 par la Provence

La maison est menacée de fermeture par le ministère de la Santé

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Ils ont créé l'équi-thérapie en collaboration avec l'hôpital Robert Debré puisqu'ils s'étaient aperçus que les enfants se portaient mieux au contact des poneys.

Photo M.F.

La maison d'enfants de Dormillouse, à Embrun, sera-t-elle prochainement emportée dans le tourbillon de la réforme prônée par le ministère de la Santé? Pour son directeur, Jean-Marc Combal, il n'y a plus guère de doute. "Aujourd'hui, notre avenir est incertain; nous sommes presque condamnés par de nouveaux textes datant de 2008 et nous n'apparaissons plus dans le récent schéma régional d'organisation de la santé (Sros)."

L'établissement accueille des enfants âgés de 7 à 13 ans, 39 au total, affectés par des pathologies psychiques et la plupart d'entre eux viennent des Bouches-du-Rhône et du Var. La maison a été créée au début des années 1950, elle recevait alors des enfants de l'après-guerre, chétifs. C'est un Embrunais parti faire fortune aux Etats-Unis, Justin Gras, qui avait cédé sa propriété située dans la campagne, à condition qu'elle ait une vocation sociale.

Au fil des ans, la vocation du petit établissement va évoluer; de sociale elle devient sanitaire puis de santé. "À l'heure actuelle, c'est le statut de soins de suite et de réadaptation qui s'applique à la maison de santé pédiatrique précise son directeur. Nous n'avons aucune certitude de finir l'année et, déjà, la préfiguration de notre fermeture paraît scellée. Pourtant, il y a quelques années à peine, l'administration nous a prescrit, si j'ose dire, de faire des travaux de mise aux normes, ce que nous avons fait en 2007-2008. Environ 1M€. Quand je me suis adressé à l'ARH (Agence régionale de l'hospitalisation) pour une aide financière, j'ai été l'objet d'une fin de non recevoir!"

Évidemment, l'équilibre financier de "Dormillouse", ainsi que les Embrunais l'appellent familièrement, est gravement compromis de même, le maintien des 30 emplois; Jean-Marc Combal et sa famille pourraient bien sûr vendre leur bien pour une autre destination.

"Nous nous y refusons, nous voulons continuer notre activité. La maison est pleine, il y a une liste d'attente et, qui plus est, nous avons investi. Si nous fermons, il n'y a pas de site équivalent dans notre région." Dans un courrier, le célèbre pédopsychiatre Marcel Ruffo n'hésite pas à certifier "confier depuis plusieurs années à Dormillouse des pré-adolescents que j'ai suivis et j'ai pu observer combien cette prise en charge leur a été favorable".

Maurice Fortoul

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