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ENSEMBLE 05 - Page 49

  • Face à l’urgence sociale : solidarité et choix de société !

       

    Communiqué du “Réseau Plus jamais ça 05, construisons le monde d'après"


    Notre réseau, qui regroupe de nombreux-ses citoyen-ne-s et une quinzaine d’organisations des Hautes-Alpes (associations, collectifs locaux, syndicats, mutuelles, mouvements politiques), et se situe dans la dynamique nationale liée à l’appel “Plus jamais ça ! Préparons le jour d'après, souhaite alerter citoyen-ne-s et élu-e-s face à l’urgence sociale qui touche notre département.

    Notre constat, issu d’une présence active sur le terrain, est sans appel : la vague de pauvreté qui arrive est d’une ampleur sans précédent, touchant des populations de différents horizons et professions. Pour de nombreuses familles vivant avec des minimas sociaux, des contrats courts ou à temps partiel, la précarisation est terrible. Les exilé-e-s sont eux aussi touché-e-s de plein fouet et la solidarité est de plus en plus difficile à leur égard dans cette période de confinement. Ils sont contraints à de nombreuses restrictions, notamment alimentaire. De nouvelles personnes commencent à faire appel à la solidarité : saisonniers, petits artisans ou commerçants, salariés avec de faibles ressources et contraints au chômage partiel, salariés partiellement ou entièrement non-déclarés (Btp, secteur agricole, tourisme…)... Les conséquences de cette crise seront multiples mais elles affectent en priorité les plus précaires (20 000 personnes en dessous du seuil de pauvreté dans le 05) déjà fragilisés par une politique injuste et autoritaire.

    Confrontée à cette situation, la mobilisation des hauts alpins et de leurs associations d’entraide est sans précédent et de nombreuses actions ont lieu tous les jours et sur tous les territoires. L’auto-organisation de la solidarité prend des formes multiples : aide aux devoirs, paniers repas, points de collecte et de distribution, lien social, fabrication de masques… De nouvelles revendications apparaissent comme l’ouverture de terrains pour des jardins solidaires, le remplacement des fleurissements des communes par des plants de légumes offerts à tous, l’ouverture de permanences sociales, la reversion des indemnités des élu-e-s locaux aux associations de solidarité...

    Pourtant il faut aller plus loin et plus vite. Le “monde d’avant” construit sur la compétition et la précarité doit laisser place à un monde de partage et de respect de la vie dans nos territoires ruraux. Il faut répondre à l’urgence et permettre à chacun de manger, dormir, se soigner, avoir accès à l’énergie dans une dignité retrouvée. 

    Pour cela nous exigeons dès à présent :

    • un plan d'urgence pour la santé : réouverture des lits, embauche de personnel, revalorisation salariale, abrogation des réformes qui ont transformé l'hôpital en entreprise, annulation de la dette des hôpitaux…
    • la mise en place de conseils sanitaires locaux qui associent usager-e-s, soignant-e-s et élu-e-s locaux pour co-organiser le déconfinement et réfléchir à refonder notre système de santé à partir des territoires (privilégier la prévention et l’éducation à la santé, la présence accrue de praticien-ne-s…).
    • l’arrêt de la distribution des dividendes aux actionnaires pour financer les mesures d’urgence en direction des salarié-e-s.
    • le rétablissement de l'ISF, la suppression de la Flat tax et du CICE, la mise en place d’un audit citoyen de la dette publique.
    • un moratoire sur les loyers des plus précaires (notamment de ceux vivant dans des logements gérés par les bailleurs sociaux).
    • la revalorisation conséquente des minimas sociaux et du salaire minimum.
    • le retrait définitif de la réforme du chômage qui précarisera encore plus les chômeurs et les saisonniers.
    • le retrait définitif de la réforme des retraites.
    • le déblocage immédiat des fonds nationaux devant être affectés à la solidarité. Les associations d’entraide doivent être soutenues “quoi qu’il en coûte”.
    • la mise en place de permanences sociales (par les communes et le département) favorisant l’accès aux besoins essentiels dans tous les villages et quartiers des Hautes-Alpes en lien avec les mobilisations solidaires de terrain.
    • la gratuité des masques.
    • une allocation, destinée aux élèves boursiers, pour l'achat de fourniture scolaire (papier, cartouche d'encre) nécessaire à l'enseignement à distance.
    • la mise à disposition de tablettes et d'ordinateurs pour les élèves qui n'en ont pas.

     

    La crise sanitaire et la crise économique entraînent une crise sociale sans précédent : nos élu-e-s locaux et nos parlementaires doivent répondre à nos sollicitations. Il ne sert à rien de demander l’unité nationale si des citoyen-ne-s ne peuvent se nourrir ou nourrir leurs enfants, si l’accès à l’eau, l’énergie et la santé est impossible.

    Depuis plusieurs décennies, et surtout depuis l’élection d’Emmanuel Macron, c’est le choix politique du chacun pour soi et du productivisme, le choix de la fin des services publics et de la solidarité qui ont pris le dessus. Cette crise nous met face à nos responsabilités et à un choix de société. Partout émergent une colère et un espoir. La colère contre ceux et celles qui ont fragilisé nos sociétés et nos écosystèmes pour servir les marchés financiers. L’espoir de voir apparaître un “jour d’après” où les citoyen-ne-s prennent leurs affaires en main sur chaque territoire, dans chaque pays. La solidarité d'aujourd'hui est le signe que ce jour d’après a déjà commencé. 

     


    Réseau plus jamais ça 05, construisons le monde d'après, constitué de citoyen-ne-s et d'organisations dont la liste n'est que provisoire (ATTAC, la CGT, la FSU, Sud solidaires, Alp'ternatives, Collectif Solidarité citoyenne Briançon, UCL 04/05, les collectifs Jaune Toujours, Intersanté des Alpes du Sud, Printemps heureux, la Mutuelle de France Alpes du sud, Ensemble!, la FI, Gap autrement, le PCF).

    Le réseau est en formation, il demeure ouvert à toutes celles et ceux (citoyen-ne-s et organisations) qui veulent s'y joindre et participer à sa construction et à celle d'un monde d'après, solidaire, démocratique et écologique.

    Pour prendre contact avec nous : laurenteyraud1@gmail.com herissonbertrand@orange.fr 

  • Le jour d'après a commencé

    LIRE le N° 2

    Du 30 avril 2020

  • CERISES la coopérative dernière livraison

    "Pas de polémique" disent-ils. "le temps est à l'unité!". Mais c'est bien sûr!... Comme si on pouvait croire que leur jour d'après serait vraiment différent de leur jour d'avant... Cerises la Coopérative a décidé, au contraire, d'alimenter une quinzaine de polémiques. Toute la rédaction s'y est mise : la référence de Macron à 1945, l'appel à l'union nationale, la loi d'urgence sanitaire, le sens des mots, les dividendes des actionnaires et la "charité" des entreprises du CAC 40, etc.socialisation ou nationalisation, etc.

    Et c'est le moment, dit l'édito de Sylvie Larue, de se lancer "en quête d'alternative".

    Un livre revient en force dans l'actualité. C'est "La Peste" d'Albert Camus. Bénédicte Goussault s'y est replongée.

    Et comment s'en sortira la culture? Laurent Eyraud-Chaume fait le point de tout ce qui nous manque. Pour lui, "nos intimes sont en lutte de classe".

    Et puis, malgré le confinement dû à la pandémie, la lutte est toujours à l'ordre du jour un peu partout dans le monde. En Algérie, le Hirak, après plus d'un an, respire encore. Ensemble lui a consacré une brochure.

  • 1er MAI

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  • 1er mai : « plus jamais ça ! »

    Nos organisations appellent à participer aux mobilisations syndicales pour donner au 1er mai 2020, journée
    internationale de lutte des travailleuses et travailleurs, un écho tout particulier dans le contexte de crise
    sanitaire. La pandémie qui se répand dans le monde entier révèle de manière tragique les dérèglements
    du capitalisme néolibéral et productiviste ainsi que les dysfonctionnements de l’actuelle gouvernance
    mondiale. La situation nécessite d’affronter ensemble les urgences écologiques, sociales et démocratiques.
    Les impératifs de santé publique seront à l’honneur de ce 1er mai. Nos organisations appellent à manifester
    la solidarité avec les travailleurs.ses, en France et dans tous les pays, dont les activités continuent, souvent
    sans même le matériel de protection nécessaire. La solidarité aussi avec les « invisibles » que la crise a
    pourtant révélé.e.s comme indispensables, ainsi qu’avec les précaires et les « sans », dont la situation s’est
    dramatiquement aggravée pendant la crise.
    Pour tout cela, nous exigeons :
     que la santé de toutes et tous soit une priorité, maintenant et après le 11 mai, date annoncée de
    sortie du confinement alors même que les conditions sanitaires ne sont pas réunies.
     que toutes les mesures d’urgence soient prises pour lutter contre les inégalités sociales et pour
    préserver les droits de chacun.e durant cette période, dont celui d’un travail, d’une alimentation, d’un
    logement de qualité.
     que la protection sociale des jeunes soit refondée afin de les faire rentrer dans le droit commun. Les
    jeunes ne peuvent être ni la variable d’ajustement, ni les oublié.e.s de l’après.
     que la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité soient des priorités
    pour le plan de relance de l’économie, à la mesure de l’urgence climatique.
     une solidarité avec les populations des pays pauvres, premières victimes des dérèglements
    climatiques, touchés par la crise sanitaire alors que leurs systèmes de santé et leurs services publics
    sont encore moins préparés que le nôtre à faire face à cette pandémie, sous la menace de crises
    alimentaires émergentes, passant en premier lieu par l’annulation de leur dette extérieure et le
    versement de financements additionnels d’urgence.
     que les multinationales s’assurent du respect des droits humains et de conditions de travail décentes
    pour les travailleuses et travailleurs employé.e.s par leurs filiales, fournisseurs et sous-traitants à
    travers le monde plutôt que de les laisser sans revenus, aides ou protections sociales, les rendant plus
    vulnérables aux risques d’exploitation plutôt que de verser des dividendes à leurs actionnaires.
    Le monde d’après doit enfin appliquer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Ce sont
    souvent des femmes, dans l’ensemble du secteur de la santé et du social, dans les services publics, dans
    les commerces, dans l’agroalimentaire, qui ont sauvé des vies, ont permis de nous alimenter, ont assuré
    des missions de protection de la population et ont permis à notre pays de tenir alors qu’elles sont toujours
    bien moins payées que les hommes : il est temps de reconnaître leur investissement.
    Le monde d’après ne doit pas non plus se solder par de nouvelles régressions des droits démocratiques.
    De ce point de vue, en France comme ailleurs conscient.e.s de la nécessité de respecter toutes les mesures
    de confinement nécessaires, nous ne sommes pas moins indigné.e.s des violences policières, des contrôles
    abusifs, des atteintes à la protection des données personnelles et de la vie privée, de la violation des droits
    des migrant.e.s …
    Lors de ce 1er mai, nous manifesterons aussi pour exiger un plan de relocalisation solidaire et écologique
    des activités de l’industrie, de l’agriculture et des services :
    • «plus jamais» des travailleur-ses mis.e.s en concurrence et appauvri.e.s !
    • «plus jamais» la dépendance aux marchés internationaux comme le manque de masques, de surblouses
    et de médicaments,
    • «plus jamais» les produits qui font le tour de la planète engendrant pollutions et émissions de gaz à
    effet de serre !
    • Et «plus jamais» la captation des ressources naturelles du Sud au seul profit des transnationales des
    pays riches.
    Pour que le jour d’après ne soit plus comme le jour d’avant, tout soutien public aux entreprises doit d’ores
    et déjà être conditionné à une reconversion écologique et sociale, qui nous permettra de créer des
    centaines de milliers d’emplois de qualité en France. Le gouvernement ne doit pas remettre en cause, sous
    l’influence des industries polluantes, les engagements et les objectifs environnementaux, déjà très en
    dessous du niveau exigé par l’urgence climatique. Il doit aussi suspendre les ventes d’armes qui alimentent
    les conflits et le terrorisme, et réfléchir à abandonner la dissuasion nucléaire coûteuse et plus dangereuse
    qu’efficace. Nous exigeons que la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité
    soient des priorités pour le plan de relance de l’économie, et qu’elles soient à la mesure de l’urgence
    climatique.
    Lors de ce 1er mai, nous manifesterons encore pour obtenir un plan de développement de tous les services
    publics et une revalorisation des métiers d'utilité publique :
    • «plus jamais» les hôpitaux débordés du fait des fermetures de lits et du manque de soignant.e.s,
    • «plus jamais» d’une recherche publique manquant de crédits,
    • «plus jamais» des services publics exsangues,
    • «plus jamais» des Ehpad délaissés,
    • «plus jamais» des personnes sans revenu et en précarité alimentaire.
    • «plus jamais» de fausses excuses quant au manque de budget public pour les financer, alors qu’une
    fiscalité plus juste (y compris sur la fortune / le patrimoine), une véritable lutte contre l’évasion fiscale et
    la transformation de la dette publique en dette perpétuelle à taux zéro par la BCE en donneraient les
    moyens.
    Même confiné.e.s, manifestons toutes et tous le 1er mai, depuis chez soi, avec des pancartes, banderoles
    ou en envahissant les réseaux sociaux. Rendons visibles, exprimons ce que nous voulons en France comme
    ailleurs : un changement de cap, pour un futur écologique, social, féministe et démocratique !