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ENSEMBLE 05 - Page 45

  • Berger, Pécresse un même combat, pour une reprise comme avant

    Prenant le relais de Laurent Berger dans Ouest France du 10 mai, Valérie Pécresse se livre à une polémique avec la CGT- ce qui est son droit- pour s’en prendre en fait au tribunal qui a condamné Renault. C’est devenu habituel pour les politicine.nes libéraux de s’attaquer aux juges qui font prévaloir les droits fondamentaux sur les intérêts économiques.

    Mais elle énonce des contre vérités en limitant le jugement du tribunal du Havre à des questions de forme : le jugement, dit elle, porte « sur les modalités de consultation et de présentation aux représentants du personnel, mais ne remet en pas en cause le référentiel sanitaire élaboré pour permettre la reprise ». Madame Pécresse n’a pas lu le jugement qui comporte des décisions sur le fond : le tribunal « condamne Renault a procéder à une évaluation des risques ...et sur ces basse mette en œuvre les actions de prévention ainsi que les méthodes de travail garantissant un meilleur niveau de protection de la santé... » ainsi qu’a «  modifier les plans de prévention et les protocoles de sécurité applicables sur le site... après la réalisation d’inspection préalables communs avec le ou les chefs d’entreprises extérieures... » Quand Laurent Berger prétend défendre les intérimaires on découvre ainsi que les disposition adoptées et défendues par la CFDT et FO ne leur offraient pas, selon la justice les garanties suffisantes.

    Donc le fond n’est pas « juste » comme le disent avec un bel ensemble Renault , Pécresse et Berger. Mais il faut aller plus loin : le droit fixe des formes à respecter pour garantir les parties. On ne peut pas dire avec désinvolture « Oui on les a convoqués par mail, oui, peut être que les délais n’ont pas été respectés mais c’est l’esprit de responsabilité d’un syndicat que de ne pas attaquer une délibération ». Car le non respect des règles conduit à des délibérations sans avoir eu l’ensemble des éléments permettant un avis éclairé. Ce qui est le cas ici, les élus sont dans l’incapacité d’exercer pleinement leur mission de défense des intérêts de salariés.Voila qui décrédibilise les propos de Laurent Berger sur le « dialogue social exemplaire...pour une reprise en toute sécurité ». En fait Laurent Berger est prisonnier de son idéologie dans laquelle le dialogue entre partenaires sociaux est plus efficace que la protection de la loi. Pour un partisan du dialogue, il est aberrant de qualifier de « posture » l’exercice d’un droit que les avocats de Renault remettent en cause dans leurs conclusions en niant au syndicat et aux élus minoritaires le droit de saisir la justice.

    En fait la fureur de Berger veut masquer l’échec d’une stratégie syndicale qui prétendait obtenir des résultats par la seule négociation, l’échec du contractuel qui permet au patronat d’imposer ses règles. Pendant des années la CFDT a pu faire illusion, relayée complaisamment par la classe politique et les grands médias. Le syndicat dit « réformiste » a géré les reculs sociaux et son bilan concret est bien maigre. Un an après une réforme de l’assurance chômage qui a exclu les syndicats de la gestion, les conditions de cette reprise chez Renault vient confirmer que pour les grands groupes l’heure n’est plus aux compromis sociaux dans le jour d’après qu’ils nous préparent.

    Guy Robert , Etienne Adam anciens secrétaires généraux de l’union régionale interprofessionnelle CFDT de Basse Normandie

    Lire également cet article https://www.actuel-ce.fr/content/covid-19-faute-davoir-correctement-consulte-son-cse-et-sa-cssct-renault-est-oblige-de#.XrgCAosdevc.facebook

  • ASSEZ !

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    Exigeons la gratuité des masques ! Reprenons les choses en main : réapproprions-nous notre Sécurité Sociale en exigeant le remboursement des exonérations scandaleuses, en augmentant ses ressources et en rétablissant une gestion démocratique. Ouvrons partout la concertation sur la politique de santé dont nous avons besoin pour que la crise que nous venons de vivre, qui va durer encore un certain temps, ne se reproduise plus : états généraux, cahiers de doléances,
    observatoires locaux de la santé…Usagers, personnels, élus, inventons ensemble la politique de santé dont notre pays a besoin, il y a urgence et, dès maintenant, exigeons la prise en charge du Covid 19 à 100% par la Sécurité Sociale comme pour tous les soins.
    Assez de belles paroles sur l’hôpital, assez de sanglots longs sur les hospitaliers, Mesdames et Messieurs qui nous gouvernez, un peu de dignité, lorsqu’on fait des choix, il faut les assumer.
    La population a applaudi les soignants à juste titre : les personnels ont montré la remarquable capacité d'adaptation de l'hôpital et cela n'a été possible que parce que c'est un service public.
    Et cela, malgré tous les obstacles sur leur route, conséquences des choix politiques calamiteux depuis de nombreuses années.
    Un petit rappel historique :
    1979
    La Loi pour la première fois permet de supprimer des services et des lits
    1990
    Premiers grands plans de suppression de lits et d’effectifs
    2004
    Mise en place de la tarification à l’activité (T2A). L’hôpital est rémunéré selon son activité et devient ainsi une entreprise qui doit maximiser sa production (les actes de soin) en diminuant sa masse salariale
    De 2008 à 2018
    L’austérité budgétaire s’accentue : 8 milliards d’euros sur le dos des hôpitaux
    De 2010 à 2017 La productivité augmente de 15% dans les hôpitaux, les effectifs seulement de 2%
    2018
    4200 lits fermés sur cette seule année.

    Au total, c’est près de 100 000 lits qui ont été fermés dans notre pays ces 30 dernières années. Si certains pays arrivent à mieux affronter cette crise sanitaire (avec moins de décès), en plus d’une politique de tests généralisée, c’est qu’ils ont fait le choix de mettre plus de moyens dans la santé, l’Allemagne c’est 8 lits pour 1000 habitants, la Corée du sud 14 lits... pour seulement 6 lits pour la France.
    Pour les EHPADs, une récente commission parlementaire préconisait un ratio de 0,6 personnel par résident, sans l’obtenir alors que certains pays pratiquent la politique du 1 pour 1.
    Faut-il ajouter le secteur de la Psychiatrie en très grande souffrance encore augmentée avec le covid 19 ?
    Les gouvernements successifs ont fait le choix de saborder l’hôpital public. Le choix de l’argent et non de l’humain.
    Et n’allez surtout pas croire les belles paroles, le « plus jamais ça » de notre Président car la casse continue de plus belle et la crise actuelle va permettre d’accélérer l’application de la dernière loi « ma santé 2022 », dite loi Buzyn, avec Véran aux manettes qui opérait déjà sous…Touraine.
    Les fermetures de lits et suppressions de postes vont continuer comme au CHU de Nancy, au Vinatier de Lyon ou à l’hôpital de Douai les fermetures de services « provisoires » pour cause de Covid 19 comme les Urgences à Concarneau et à Lavelanet, la Chirurgie au Blanc, qui risquent de s’éterniser.
    Cela va permettre de labelliser les fameux « hôpitaux de proximité » dans lesquels il n’y aura plus que des soins de suite et de réadaptation (SSR) ou de la médecine à orientation gériatrique. Le reste des établissements, les hôpitaux « pivots » des Groupements Hospitaliers de territoire (GHT) ne vont plus pouvoir faire face à l’augmentation d’activité à moyens constants mais, comme pour le Covid 19, le secteur privé sera là et, comme pour le Covid 19, il prendra en charge ce qui lui
    rapportera le plus : chirurgie programmée, cancérologie…
    Tout cela est déjà bien huilé et permettra ce que la loi appelle : aller au bout des GHT en mutualisant avec le secteur privé. C’est vrai quoi, nous sommes un peu ringards à vouloir défendre le public à toute force !
    Mais, comme le dit la formule, quand tout sera privé, nous serons privés de tout et pour les soins :
    dépassements d’honoraires, refus de prise en charge, notamment des bénéficiaires de la CMU…
    Voilà ce que le privé va nous offrir et nous n’aurons plus d’autre choix que le renoncement aux soins.
    L’hôpital public a donc bel et bien été bradé sur l’autel de la rentabilité financière, mais il en est de même pour la recherche avec les conséquences dramatiques suite à l’arrêt des recherches publiques sur les vaccins, par exemple.
    Le premier recours a été abandonné à la "liberté d'installation", en fait la privation du droit d'être soigné correctement dans toute une partie de notre pays
    Même catastrophe avec le choix d’externaliser la production de matériels nécessaires à la santé :
    masques, gels, réactifs pour les tests, respirateurs…
    Il est plus que temps de nous mêler de ce qui nous regarde : notre santé.
    Le Président a dit que nous étions en guerre, argument plus que discutable qui va permettre de museler la démocratie pendant un bon moment.
    Il est vrai que notre pays, à l’issue de la pandémie, va se trouver presque aussi exsangue qu’à la sortie de la 2ème guerre mondiale. Alors, rappelons-nous que c’est à ce moment que le Conseil National de la résistance (CNR) a créé la Sécurité Sociale, a nationalisé les industries dont les productions étaient indispensables à la vie de la nation. Reprenons les choses en main !

  • ALLEZ ON DECONFINE LUNDI... POUR VOUS UN PETIT TEXTE D'AIR PUR ET DE MONTAGNE POUR CÉLÉBRER LA LIBÉRATION

    Ce serait la journée du 11 mai 2020......Elle commencerait par un lever à l’aube. L’anfractuosité du volet dirait le temps qui s’annonce. Forcément, il ferait beau. On le verrait à la densité de l’éclaircie qui envahit la chambre. On se lèverait, on irait vers le café. L’arôme de l’enfance, le bol de la mère ébréché. Souvenir de chocolat chaud avant le sentier gelé de l’école du hameau. On se rendrait au village à pied. On goûterait aux taillis les senteurs dégagées par les vignes vierges qui penchent aux haies. On reboirait un café au bistrot, juste pour balayer le journal et fêter les retrouvailles des amis. Histoire de se rassurer qu’ils sont encore là et que le jour sera paisible avec eux. On reviendrait vers la maison par un autre couloir d’odeurs. On se mettrait à l’écriture, on affronterait les mots, un morceau de chocolat noir en bouche, histoire de faire face. Il faut de la santé pour écrire...
    > Après ce serait vite 11 heures. On prendrait une boîte de sardines, (capitaine Cook, s’il vous plaît !) un quignon de pain, une orange, un sac à dos, un livre. On avalerait le sentier. On retrouverait fragrances d’armoise. Il y aurait des troncs d’arbres qui sueraient au soleil leur coulis de miel, on entendrait les sources bousculer le silence des forêts, les pierres se fendre aux lumières montantes, les oiseaux vous saluer. Une mésange charbonnière, un coucou. Peu à peu s’éloignerait le chahut que refont les hommes pressés. On marcherait longtemps en se rassurant au coulis d’une fontaine, laissant parfois son dos à la paroi comme le faisaient les anciens. Monterait en vous peu à peu, cette sensation d’absolu qui vous saisit quand tout est beauté, quand il n’y a plus rien entre vous et le monde. Rien d’autre qu’une harmonie subite qui pourrait vous faire croire à la transcendance. Une saponaire rouge, les cheveux d’un érable qui s’habille, une petite source sous un lever de mousse, la main d’un arbre sur votre épaule.
    > Le village après les courbures de la pente. Les maisons nichées au creux des pommiers, des aulnes rompus par l’âge. On s’étendrait sous la brise fraîche, on regarderait le ciel. Les névés au loin posés sur les verts tantôt sombres tantôt lumineux. Les nuages qui courent et se reposent sur une crête avant d’autres voyages. On mangerait doucement. On savourerait plutôt et puis on sortirait le livre. Un autre carreau de chocolat et des mots. Je ne sais rien d’autre de plus doux, je n’attends rien d’autre de la vie après l'enfermement du confinement. Cet instant de communion avec les mots, les senteurs d’une nature alpine qui vous offre son nid. « Devant moi, à perte de vue, les monts, la vanité des hommes oubliée. Il ne reste que le vent, le bruissement d’un lilas dont le violet tombe à terre et tes mots confiés à l’or du jour… » C’est du Maupassant, des mots qui se confondent à vous-même ou à l’ombre de ceux qui autrefois hantaient les lieux et dont la présence s’est enlisé maintenant dans la terre et les arbres. Et puis rester là sans rien dire. Des heures. Attendre l’or du soir, retrouver les lignes, le crépuscule qui chiffonne vos balcons tandis que vous ouvrez un nouveau livre. Parmi les ultimes chants d’oiseaux, par-delà l’Alpe, chante déjà la nuit paisible d'une libération, disponible comme peut l’être l’encre qui dort dans les vieux grimoires.

    MIchel ETIEVENT