Si l’on peut saluer la parité parfaite dans la composition du nouveau gouvernement, on ne peut que regretter qu’il n’en soit pas de même avec la ruralité. En effet, celle-ci en est malheureusement totalement exclue, à contrario de la ville qui se trouve dotée d’un ministre délégué.
Puisque nous constatons qu’il n’y a pas davantage de ministère ou de mission interministérielle à l’aménagement du territoire, il y a fort à parier que c’est comme toujours une vision urbaine qui primera, compte tenu du profil respectif des membres du gouvernement qui exercent tous des mandats urbains ou sont issus des villes, et cela sans compter le poids des cabinets de stratégies politiques qui méconnaissent la ruralité.
Certes, la nouveauté réside en la création d’un ministère de l’égalité territoriale et du logement. Sauf que la problématique du logement est d’une importance telle qu’il est à craindre que celle-ci supplante très vite l’égalité territoriale, dont finalement personne ne veut excepté les ruraux, comme l’attestent depuis des années les débats sur l’inégalité de la dotation générale de fonctionnement (DGF) ou la péréquation des ressources financières.
Le monde rural, par son vote, souvent extrême, a très clairement exprimé lors de l’élection présidentielle ses inquiétudes profondes quant à l’avenir des territoires et cela d’autant plus, que durant la campagne électorale, l’aménagement du territoire a été à peine évoqué.
Enfin, la nomination à ce poste ministériel d’une personnalité issue d’un parti qui projette une vision urbaine et caricaturale de la ruralité n’est pas de nature à rassurer les acteurs et les élus des territoires ruraux.
L’AMRF invite élus et citoyens ruraux à interpeller dès aujourd’hui les candidats aux élections législatives sur cette question.