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  • Élan solidaire autour des «trois de Briançon»

    France: Un comité de soutien demande la libération des deux Genevois et de l’Italienne placés en détention provisoire à Marseille.

    La gauche, les associations, l’Universtité, les proches de Théo et Bastien se mobilisent pour «les 3 de Briançon».

    La gauche, les associations, l’Universtité, les proches de Théo et Bastien se mobilisent pour «les 3 de Briançon».Image: ENRICO GASTALDELLO

     

    Les deux Genevois Théo et Bastien et l’Italienne Eleonora sont devenus en quelques jours «les trois de Briançon». Ainsi les a surnommés le comité de soutien créé jeudi. Arrêtés dimanche dans les Hautes-Alpes à l’issue de la marche organisée le long de la frontière franco-italienne en soutien aux migrants, ces trois jeunes, âgés respectivement de 23, 26 et 27 ans, sont derrière les barreaux, aux Baumettes, la prison marseillaise. Les deux Genevois partageant la même cellule dans le quartier des arrivants.

    Une détention provisoire prononcée dans l’attente de l’audience devant le Tribunal correctionnel de Gap agendée au 31 mai. La justice française leur reproche d’avoir aidé une trentaine de personnes à entrer illégalement en France (lire ci-contre), un délit passible de cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. À Genève, leurs familles et amis sont encore abasourdis de la tournure qu’ont pris les événements depuis l’interpellation des deux Genevois dimanche. Tandis que sur place, des militants se demandent si les jeunes n’ont pas été arrêtés pour «servir d’exemple».

    «Cela nous dépasse un peu»

    «Je regarde la montagne, le soleil, et je me dis qu’eux sont devant de grands murs. Tout ça atteint une dimension qui nous dépasse un peu. On a l’impression que c’est un cauchemar et que l’on va se réveiller», réagit la maman de Théo en marge de la conférence de presse organisée vendredi par la Conférence universitaire des associations d’étudiantEs (CUAE) pour appeler à la libération du trio.

    Autour de la table aux côtés des jeunes, on retrouve la gauche genevoise, incarnée par les conseillers nationaux Carlo Sommaruga (PS) et Lisa Mazzone (Les Verts) ainsi que par la députée d’Ensemble à Gauche Jocelyne Haller. Mais aussi Aldo Brina, du Centre social protestant. Ainsi qu’Anne Laufer, du service de communication de l’Université. «Bastien est étudiant à la Faculté des sciences de la société», explique-t-elle. Afin de le soutenir, le recteur a contacté le consul de Suisse à Marseille pour aller lui rendre visite. «Bastien est censé passer ses examens à la fin du mois de mai, poursuit-elle. C’est un étudiant particulièrement engagé dans la vie universitaire.» Ce que corrobore le témoignage de Gahla, ancienne colocataire de Bastien: «C’est un jeune homme extrêmement enthousiaste. Il est moteur pour lancer et réaliser plein de projets.»

    «Choqués», «atterrés», les élus n’ont pas de mots assez forts. «Ce qu’ils ont fait, c’est courageux, c’est solidaire!» lance Aldo Brina. Son voisin, Jean, du collectif Perce-frontières, insiste sur «le miroir» entre, d’un côté, le délit de solidarité des deux Genevois et, de l’autre, «la bande organisée de fascistes venus crier leur haine» (Ndlr: samedi, le groupe «Génération identitaire» a bloqué la frontière au col de l’Échelle) assortie du «déni de solidarité de la part des États».

    Au fond de la salle, les proches de Théo et Bastien partagent l’incompréhension de l’assemblée. À l’image d’Or et de Julien. «Je savais qu’ils étaient partis en week-end en Italie et qu’ils devaient revenir en passant par l’Ardèche. J’ai appelé leur nouvelle coloc à Gy lundi et là, on m’a annoncé que Théo était en prison», précise Or. «On n’y croyait pas, renchérit Julien. Tous les jours, on pensait qu’ils allaient être libérés. On va en manif de temps en temps. On est des jeunes engagés pour plus de justice, de liberté.»

    Un combat que tous entendent désormais mener au nom de la libération de leurs deux amis. Un compte Twitter, une page Facebook et une caisse de soutien ont ainsi vu le jour. Des lettres de soutien vont être rédigées dimanche et seront déposées devant le consulat de France à Genève après la manifestation du 1er mai. Tandis que, côté politique, une pétition a circulé jeudi au Grand Conseil.

    Mobilisation à Gap jeudi

    «On appelle ceux qui le pourront à se mobiliser devant le Tribunal de Gap» quand sera étudiée la demande de mise en liberté, lance Léonard, de la CUAE. Déposée jeudi par les avocats de Théo et Bastien, cette dernière sera examiné jeudi 3 mai. «Vraisemblablement en l’absence de Bastien et Théo», stipule l’avocat de ce dernier, Me Yassine Djermoune.

    «Je suis très touchée, j’en perds mes mots. Tout ce mouvement de soutien nous aide beaucoup, souligne la maman de Théo. Le paradoxe, c’est que c’est cette solidarité qui se met en place qui nous fait vivre. Cette même solidarité au nom de laquelle ils sont en prison.» Elle déclare par ailleurs s’étonner du «silence des autorités» dans cette affaire.

    Contacté par nos soins, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme l’arrestation de deux ressortissants suisses en France. Sa porte-parole, Noémie Charton, indique que le département est «en contact avec les autorités compétentes et assiste ces compatriotes dans le cadre de la protection consulaire». Et d’ajouter: «Le DFAE respecte, dans le cadre de ses prestations d’aide, la souveraineté et l’ordre juridique de l’État concerné. Par conséquent, il ne peut pas obtenir des mises en liberté, intervenir dans des procédures judiciaires à l’étranger ni suivre des procès en tant qu’observateur.» (TDG)

    Créé: 28.04.2018, 08h10

  • Communiqué Ensemble ! 05

    Nous vivons dans un département frontalier. Aujourd’hui, comme à de nombreuses périodes de notre Histoire, des humains migrent, poussé-e-s par la guerre, la misère…

    L’Europe connaît une crise de l’accueil. Le gouvernement français a décidé de procéder à une chasse aux migrants indigne de l’Histoire de notre pays. Face à ces arrivées que nous ne pourrons stopper du jour au lendemain sans aller vers un monde de paix et de partage des richesses, le seul choix rationnel que devrait faire notre pays serait de structurer un accueil digne sur l’ensemble du territoire national et en coordination avec les autres pays d’Europe et d’encourager la solidarité de la population.

    Au lieu de cela, il a fait le choix de criminaliser la solidarité et d’emprisonner 3 jeunes marcheurs solidaires qui manifestaient pacifiquement à la frontière franco-italienne. L’État, ses représentants et certains de nos élus locaux, préfèrent monter les hauts-alpins les uns contre les autres et stigmatiser des citoyen-ne-s solidaires.

    Pour ces raisons notre mouvement demande :

    • la libération immédiate des 3 marcheurs solidaires, dont une jeune italienne enfermée aux Baumettes et appelle tous les citoyen-ne-s épri-e-s de justice à se mobiliser pour leur libération.
    • le retrait de la loi Collomb et le retrait total du délit de solidarité. Et l’ouverture d’un dialogue avec toutes les associations qui œuvrent à une France hospitalière.
    • l’ouverture de lieux d’accueil dignes dans différentes communes de notre département.
    • la mise en place d’un vaste plan pédagogique dans les établissements scolaires afin de mieux comprendre les migrations et l’impact positif qu’elles ont toujours eu sur notre pays et ainsi œuvrer à une culture de paix.
    • La neutralisation immédiate de tous ceux qui souhaitent, par l’organisation de milices “identitaires” remplacer les services de l’Etat et propager racisme et haine dans la population.

     

    Ensemble 05, comme une vingtaine d’autres organisations, appelle à participer à la soirée de vendredi 27 avril au Royal à Gap en présence de la députée européenne Marie-Christine Vergiat et au grand Rassemblement pour l’Hospitalité qui aura lieu samedi 28 avril à 16h sur l’Esplanade de la Paix.

  • 1er mai

    les-cheminots-et-les-hospitaliers-ici-lors-de-la-manifestation-du-7-septembre-ont-deja-depose-un-preavis-de-greve-reconductible.-photo-archives-vincent-ollivier.jpgDans le cadre de la journée d'action interprofessionnelle du 1er mai 2018

    RDV 10H30 devant la gare SNCF de Gap

    voir l'affiche unitaire 

  • Un appel d'air ? Quel appel d'air ?

     

    Deux élus briançonnais, abondamment cité dans les éditions du 10 et 11 avril 2018, parlent sans pudeur d'un "appel d'air créé à Briançon [par l'occupation de la Gare SNCF] qui nous mène dans le mur." Bien sûr cette rhétorique n'a aucun sens météorologique sinon nous aurions affaire à une tornade! Elle se veut empreinte de "bon sens" en laissant entendre que si les migrants arrivent la cause en est la politique menée par les associations et les institutionnels. Ces deux élus ne voient pas qu'ils intervertissent les causes et les effets. Ils ignorent que pour arriver à la gare de Briançon, les migrants ont quitté leur pays il y a un an ou deux, voire pour certains plus. A cette époque ils ne connaissaient pas Briançon et encore moins sa gare ! Ils ignorent aussi que l'immense majorité d'entre eux ne quittent pas leur pays pour venir en France. Les migrants partent de chez eux pour des raison internes à leur pays. Ils sont d'abord « agis » par des causes familiales, sociales, éducatives, économiques, politiques propres à leur mode d'existence. Si la France y joue un rôle, ce n'est pas en tant qu'agitatrice d'air mais à cause de la politique économique de prédation qu'elle mène dans ces pays et qui ne contribue pas à améliorer leur situation. Les causes de leur venue sont bien antérieures à tout « appel d'air ». A moins de penser que l'appel d'air actuel soit excessivement puissant pour remonter le temps – chose impossible comme on doit normalement le savoir – et agir de façon rétroactive !! Ensemble leur laisse volontiers l'avantage de ce « bon sens » absurde car confondre les causes et les effets est ce que quelques philosophes nomment la perversion absolue de la Raison !

     

    Ensemble 05 ! le 11 avril 2018

  • Non à la casse du service public ferroviaire ! Pour la défense et le développement de tous les services publics !

     

    Tribune unitaire.

     

    Le mouvement unitaire du 22 mars a constitué un beau premier succès en défense du service public. En réponse, le gouvernement apporte pour seule perspective la casse de la SNCF. Elle s’accompagne d’une attaque frontale contre les cheminot-es, la préparation de la privatisation de l’entreprise publique via la mise en concurrence et la fermeture programmée de milliers de kilomètres de voies ferrées .

    Depuis trop longtemps, l’abandon progressif du transport de marchandises par train qui s’est traduit par la fermeture de gares de triage et la prime accordée à la route et au transport routier plombe la SNCF et notre environnement. De plus, l’ouverture par E. Macron de lignes de transports par cars au détriment du rail est un non-sens écologique et un mépris pour les personnes à faibles revenus, alors qu’il faudrait plutôt développer des tarifs sociaux SNCF. Nous ne voulons pas du tout-camion qu’accentue ce projet de loi. Nous voulons au contraire que soit pris le virage de la transition écologique en dynamisant en autre le fret ferroviaire.

    La priorité accordée aux grandes lignes TGV donne plus aux territoires les plus riches, et moins aux territoires les moins peuplés. Nous ne voulons pas d’une France où toute l’activité serait concentrée dans quelques grandes métropoles et quelques grands centres financiers, et où la plupart des territoires, des zones rurales, des villes moyennes seraient abandonnés. Nous voulons que soit valorisé et respecté l’ensemble des territoires par la desserte des zones rurales et des villes moyennes. Nous voulons le développement du réseau ferré avec la réouverture de lignes et de gares de proximité.

    Notre pays a donc besoin d’une relance des investissements dans le réseau ferré. L’Etat doit prendre en charge la dette qu’il a fait porter à l’entreprise publique indûment, et accorder des recettes pérennes pour le développement du service public ferroviaire. Il s’agit pour cela de financer les transports vertueux d’un point de vue écologique et de l'égalité du territoire comme le train, plutôt que les transports polluants comme la route et l’aérien doublement subventionnés par l'Etat : de manière directe et indirecte à travers les dépenses de santé et d'adaptation environnementale induites par la pollution.

    La mobilisation des cheminot-es et de leurs organisations syndicales est juste et légitime. Nous soutenons totalement leur mouvement de grève, porteur de progrès pour l’ensemble des populations et des territoires. Leur victoire est essentielle pour le service public, pour un aménagement des territoires équilibré et pour affronter les enjeux environnementaux et énergétiques du 21e siècle

    Elle l’est aussi pour les droits collectifs de tous les salarié-es. Le gouvernement Macron cible le « statut » des cheminot.e.s dans le but de remettre en cause tous les statuts du travail, toutes les conquêtes sociales, dans le secteur privé  tout autant que dans les services publics avec par exemple la santé indexée sur la rentabilité et la mise en place de la sélection pour l’entrée à l’université.

    En conséquence, nous appelons au retrait immédiat du projet de loi proposé par le gouvernement.

    Nous soutenons les mobilisations et les grèves décidées par les travailleuses et travailleurs. Nous pensons utile que se développent des collectifs d’usagers sur le territoire, à soutenir les caisses de grève mises en place. Nous appelons  à engager un débat démocratique, pour le développement du ferroviaire, de tous les services publics, pour les enjeux environnementaux et sociaux d’aujourd’hui.  Nous sommes disponibles pour converger tous ensemble, avec toutes celles-ceux qui le souhaitent, dans des initiatives et manifestations publiques citoyennes à large échelle, localement et nationalement, au service des mobilisations sociales et de la jeunesse.

     

    Signataires :

    Clémentine Autain (Députée LFI) ; 

    Eliane Assassi (Sénatrice, présidente du groupe CRCE) ;

    Marinette Bache (conseillère  de Paris, République et Socialisme) ;

    Ugo Bernalicis (député LFI ;) 

    Olivier Besancenot ( NPA) ;

    André Chassaigne (député communiste, président du groupe GDR) ;

    Pascal Cherki (Génération.s) ;

    Éric Coquerel (co-coordinateur PG) ;

    David Cormand (EELV) ;

    Sybille Fasso ( Gauche démocratique et sociale),

    Gérard Filoche (Gauche démocratique et sociale) ;

    Benoit Hamon (Génération.s) ;

    Lucien Jallamion (République et Socialisme) ;

    Jean-Yves Lalanne (Gauche démocratique et sociale) ;

    Pierre Laurent ( secrétaire national du PCF) ;

    Sarah Legrain (PG) ;

    Myriam Martin (Porte-parole d’Ensemble !) ;

    Claire Monod (Génération.s) ;

    Jean-François Pellissier ( porte-parole d’Ensemble) ;

    Christian Pierrel (PCOF) ;

    Christine Poupin (NPA),

    Philippe Poutou (NPA) ;

    Hella Kribi Romdhan (Génération.s) ;

    Simone Sebban (Nouvelle Donne) ;

    Eric Thouzeau (Gauche démocratique et sociale) ;

    Marie-Pierre Vieu ( députée européenne membre de la commission transport, groupe PCF-FDG-GUE).