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Un appel d'air ? Quel appel d'air ?

 

Deux élus briançonnais, abondamment cité dans les éditions du 10 et 11 avril 2018, parlent sans pudeur d'un "appel d'air créé à Briançon [par l'occupation de la Gare SNCF] qui nous mène dans le mur." Bien sûr cette rhétorique n'a aucun sens météorologique sinon nous aurions affaire à une tornade! Elle se veut empreinte de "bon sens" en laissant entendre que si les migrants arrivent la cause en est la politique menée par les associations et les institutionnels. Ces deux élus ne voient pas qu'ils intervertissent les causes et les effets. Ils ignorent que pour arriver à la gare de Briançon, les migrants ont quitté leur pays il y a un an ou deux, voire pour certains plus. A cette époque ils ne connaissaient pas Briançon et encore moins sa gare ! Ils ignorent aussi que l'immense majorité d'entre eux ne quittent pas leur pays pour venir en France. Les migrants partent de chez eux pour des raison internes à leur pays. Ils sont d'abord « agis » par des causes familiales, sociales, éducatives, économiques, politiques propres à leur mode d'existence. Si la France y joue un rôle, ce n'est pas en tant qu'agitatrice d'air mais à cause de la politique économique de prédation qu'elle mène dans ces pays et qui ne contribue pas à améliorer leur situation. Les causes de leur venue sont bien antérieures à tout « appel d'air ». A moins de penser que l'appel d'air actuel soit excessivement puissant pour remonter le temps – chose impossible comme on doit normalement le savoir – et agir de façon rétroactive !! Ensemble leur laisse volontiers l'avantage de ce « bon sens » absurde car confondre les causes et les effets est ce que quelques philosophes nomment la perversion absolue de la Raison !

 

Ensemble 05 ! le 11 avril 2018

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