Fréquentation et sur occupation régulière des trains. Considérant que la ligne Grenoble Veynes Gap connaît une fréquentation moyenne journalière avoisinant le millier de voyageurs, avec des pics réguliers lors des fins de semaines et des départs en vacances scolaires, la moitié des circulations comportant une correspondance en dehors de la ligne, et une autre moitié concernant des trajets pendulaires ; avec des trains fréquemment sur occupés entre Grenoble et Vif et pendant les périodes touristiques ;
Potentiel de fréquentation. Considérant que le réseau ferré est porteur d’avenir, que le potentiel de fréquentation serait multiplié si la desserte et les services étaient améliorés (suppression des ralentissements, réouverture de certains arrêts et points de croisement, rabattement vers les gares, meilleure pertinence des horaires et des correspondances, places à bord en nombre suffisant, communication sur les avantages offerts par ce mode de transport) ;
Service public. Considérant en effet que cette ligne, maillon essentiel de l’étoile de Veynes,
constitue le seul lien ferroviaire direct entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud ; qu’elle assure
la liaison entre les espaces métropolitains, périurbains et ruraux de l’Isère, de la Drôme, des
Hautes Alpes et des Alpes de haute Provence ; que les liens entre Gap et Grenoble sont
historiquement très forts, en ce qui concerne les pôles d'études universitaires, l’accès aux soins,
les activités économiques et les opportunités du bassin d'emploi grenoblois ; qu’à l’heure où
nombre d’urbains n’ont plus de voitures, elle assure une fonction touristique de premier plan, de
par les territoires desservis (comprenant de nombreux parcs naturels et stations de skis) et de par
son propre patrimoine qui fait de cette ligne l’une des plus spectaculaires de la région ;
Mobilisation. Considérant que la mobilisation citoyenne pour le maintien de la ligne persiste de
longue date et s’amplifie ; ainsi que celle des élus et des collectivités locales (pas moins d’une
trentaine de motions et délibérations de soutien recensées à ce jour, des communes traversées au
Parc naturel régional du Vercors en passant par la grande majorité des communautés de
communes et d’agglomération concernées, plus la mobilisation des parlementaires des territoires,
de droite à gauche en passant par ceux de la majorité) ;
Autocar inefficace. Considérant que le report modal sur le réseau routier ne peut constituer une
solution de repli satisfaisante : il ne permettrait pas d’absorber le trafic aux périodes de pointe, ni
de pallier le handicap de montagne constitué par un réseau de routes tortueuses imposant des
franchissements de cols difficiles l’hiver, ni le transport des personnes à mobilité réduite, ni les
personnes circulant en vélo ; qu’il entraînerait un rallongement inévitable des temps de parcours
en particulier à cause de l’entrée dans l’agglomération grenobloise, et au total (d’après plusieurs
études nationales récentes et concordantes) au report d’un tiers au moins des passagers vers
leurs voitures individuelles, augmentant encore les problèmes de congestion et de pollution dans
les agglomérations, et singulièrement dans la métropole grenobloise qui reçoit déjà plus de 70 000
véhicules par jour en provenance du SudIsère;
Déshabillage progressif. Considérant que l’exaspération ne cesse de grandir à la suite de
l’absence d’engagement financier de l’État et de la Région AuvergneRhôneAlpes
pour réaliser les travaux d’infrastructure nécessaires, et de la véritable politique de déshabillage progressif
opérée par SNCF Réseau à travers la multiplication des ralentissements pour cause de voie non
réparée, la suppression récente de deux circulations entre Clelles et Gap au profit de cars, et le
projet de fermeture partielle du croisement en gare de LuslaCroixHaute,
qui entraînera une multiplication et une aggravation des retards ;
Investissement modeste et inévitable. Considérant que le montant des travaux nécessaires
estimé par SNCF Réseau sur la partie RhôneAlpes de la ligne s’élève à 43 millions d’euros d’ici
2020 et 52 millions d’euros au total d’ici 2025 ; que le coût de réouverture d’une ligne désaffectée
est beaucoup plus élevé que le coût de son entretien ; que le coût de démantèlement de la ligne
en cas de fermeture serait lui aussi élevé, et entraînerait des investissements conséquents pour
l’entretien de sécurisation des nombreux ouvrages d’arts, incombant aux collectivités propriétaires
des sites ; que ces travaux sont prévus en toutes lettres dans le Contrat de plan ÉtatRégion
(CPER) 20152020;
Engagements financiers suspendus. Considérant enfin que la Région ProvenceAlpesCôted’Azur
a déjà inscrit les financements nécessaires aux travaux de voie sur la partie Sud de la ligne,
mais qu’elle a conditionné la mise en oeuvre de ces travaux à un engagement similaire du côté
Auvergne Rhône Alpes, que la Métropole grenobloise a elle aussi inscrit un engagement financier,
ainsi que plusieurs communes des territoires traversés ;
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA LIGNE GRENOBLE GAP, RÉUNIE LE 13 JANVIER 2017, ET POURSUIVANT
LA DYNAMIQUE DU MANIFESTE POUR LE RENOUVEAU DE L’ÉTOILE FERROVIAIRE DE VEYNES :
Refuse les dernières dégradations du service sur la ligne et l’entêtement de SNCF Réseau visant
à aggraver les conditions de circulation avec la fermeture partielle du croisement à LuslaCroixHaute
pour des raisons d’économie qu’elle n’a toujours pas démontrées ; ni aucune dégradation
de la desserte ou des services sur la ligne dans l’avenir ; ni le sousdimensionnement
des capacités lors des périodes de pointe ;
Attend de SNCF Réseau, de l’État, des Régions et en particulier de la Région Auvergne Rhône Alpes
qui ne s’est pas engagée, qu’ils réalisent les investissements nécessaires pour assurer le maintien de la ligne et ainsi, atteindre une régularité de circulation et une capacité de transport en adéquation avec les attentes des usagers et les besoins liés à la transition énergétique ;
Mettra en oeuvre toutes les actions qu’elle jugera pertinentes pour obtenir gain de cause ;
Invite les collectivités, les élu(e)s, les partis, les acteurs économiques, les voyageur(euse)s, les
cheminot(e)s, les associations et structures concernées par la protection de l’environnement, la
mobilité douce, l’égalité d’accès aux transports (personnes handicapées, âgées), le
développement rural et le tourisme en montagne, et toutes les personnes simplement attachées au
train à la rejoindre en signant cette déclaration et en participant à ses actions.