Le projet de parc naturel urbain de la Luye, qui doit être aménagé sur les terrains appartenant aux consorts Galleron, entre Beauregard et le cours Emile-Zola à Gap, a été déclaré d’utilité publique par le préfet des Hautes-Alpes. Dans sa décision, en date du 4 mars, le représentant de l’Etat relève notamment que ce projet va permettre « l’ouverture au public d’un vaste espace naturel situé en cœur de ville » et « de nouveaux cheminements dédiés aux mobilités douces (piétons et cycles) », ainsi que la sécurisation des parcours, notamment pour les scolaires. Le commissaire-enquêteur avait rendu un avis favorable, le 22 janvier dernier, au terme de l’enquête publique.
Depuis plusieurs années, la ville de Gap souhaite aménager ces terrains agricoles situés de part et d’autre de la Luye, qui sont inondables et donc inconstructibles. Au total, les trois parcelles concernées, qui appartiennent toutes au même propriétaire, couvrent une surface d’environ 8 hectares. La municipalité souhaite y réaliser un espace de « respiration », comportant une liaison piétonne et cyclable entre Beauregard et le cours Emile-Zola, un plateau sportif en liaison avec le stade municipal et un terrain de baseball (celui de Saint-Roch étant supprimé par la création du jardin Bernard-Givaudan).
Pour la préfecture, ce projet « préservera le fort caractère naturel du site car aucune construction n’y sera édifiée ». Il devrait également renforcer « le lien et la mixité sociale au cœur d’un tissu urbain dense. La diversité des aménagements envisagés favorisera les échanges entre les différentes catégories de population se retrouvant pour la pratique d’activités sportives, de loisirs ou tout simplement pour un moment de détente. »
Une expropriation au terme d’un feuilleton pour l’achat de ces 8 hectares
Cette déclaration d’utilité publique va permettre à la Ville de Gap de lancer l’expropriation pour ces trois parcelles. L’acquisition de ces 8 hectares est en effet un véritable feuilleton.
Dans un premier temps, le service des Domaines estime l’ensemble à 313.000 €. Sur cette base, la municipalité propose de l’acheter à 348.293 € en juin 2001. Les consorts Galleron vont ensuite se rétracter, et une nouvelle offre leur est faite à hauteur de 500.000 €.
Le conseil municipal approuve cette somme le 29 mars 2012, mais Jean-Claude Eyraud, au nom du groupe d’opposition Gauche, conteste cette délibération auprès du préfet. Lequel demande au maire de la retirer, étant donné la variation entre l’estimation des Domaines et le prix d’acquisition. En novembre 2012, Roger Didier retire cette délibération et, le 14 décembre 2012, le conseil municipal de Gap décide d’engager une procédure d’expropriation.