La guerre civile sévit en Syrie. La France et la Grande-Bretagne ont obtenu des ministres des Affaires étrangères européens, l’autorisation de lever l’embargo sur les ventes d’armes qui touchait les Syriens dits « rebelles » opposés à l’armée du régime de Bachar el Assad.
Cette décision ne doit pas faire oublier que rien n’a été fait pour le respect du « dit » blocus sur les armes depuis plus d’un an. Or, l’argument du rééquilibrage des forces en présence pour permettre des négociations politiques nous est maintenant présenté comme ultime solution pour venir en aide au peuple syrien. En conséquence, une fois de plus la voie des armes prime sur la voie diplomatique.
Ne soyons pas dupes, l’argument de la solidarité et de la démocratie ne saurait tenir. L’histoire est là pour nous souligner l’impasse : la voie des armes c’est plus de violence, plus d’horreur, plus de chemin à parcourir pour se relever. Osons mettre en évidence les intérêts des grands pays marchands d’armes qui sont avant tout orientés par la situation géostratégique de la Syrie.
Nous appelons la France et tous les pays de l’Union européenne à tout faire pour éviter la prolongation de l’effusion de sang et à soutenir les discussions de paix « Genève 2 ». Ils doivent favoriser la participation de tous les acteurs de la région, sans exclusive, pour assurer le succès de la conférence.
C’est la juste réponse à la voie de la non-violence à laquelle la majorité du peuple syrien aspire depuis de longs mois et issue de l’élan démocratique du printemps arabe.
Le temps de la pacification de ce conflit doit être pris pour que cette situation n'embrase pas la région et que le peuple syrien ne soit plus l'otage de la culture de guerre.
Le Mouvement de la Paix
Saint-Ouen, le 28 mai 2013