Eric Bocquet, Groupe Communiste Républicain Citoyen, Sénateur du Nord
A l’évidence, le contexte économique et financier de notre continent européen souligne avec plus de netteté encore la nécessité d’une régulation de notre système bancaire, dans notre pays bien sûr mais aussi bien évidemment au sein de l’Union européenne.
Alexandre Dumas, fils disait en son temps : « La banque, c’est l’argent des autres ». J’ajouterai de tous les autres en particulier, mais aussi les entreprises et même aujourd’hui les Etats.
Notre collègue Richard Yung, rapporteur sur ce texte, rappelait utilement le mardi 12 mars dernier lors de la réunion de la Commission des Finances que le bilan cumulé des banques françaises atteint quelques 10000 milliards d’euros, soit environ 5 fois plus que le PIB de notre pays, au plan européen les actifs des banques de l’Union Européenne représentent 350% du PIB de l’Union. Notre pays occupe dans ce concert de l’hypertrophie bancaire une place particulièrement centrale.
En effet, la France ne compte pas moins de 4 banques dites systémiques, quand nos voisins allemands en comptent une seule avec la Deutsche Bank. A cet égard, il faut savoir que le total de l’actif bancaire français représente 400% du PIB de notre pays contre 85% aux Etats-Unis.
Ces quelques données chiffrées significatives illustrent pour une part et de manière très spectaculaire la folie spéculative qui s’est emparée des banques ces trois dernières décennies, creusant le lit de l’explosion de la dette et de l’implosion du système financier mondial, comme le disait de fort belle manière un journaliste d’un grand journal du soir dans son édition du mardi 15 janvier dernier, je cite : « les banques ont alimenté à grandes pelletées, le chaudron des bulles immobilières américaines et espagnoles. Les banques fournissent le carburant de l’économie et allument la mèche en même temps », fin de citation.
L’intégralité de l’intervention :