Communiqué de l’UNAF
"Suite à l’annonce, le 7 mars dernier, de mesures envisagées par le Gouvernement affectant le congé parental d’éducation à partir du 2e enfant, l’UNAF a réagi et sa position a été très largement reprise par les médias. C’est dans ce cadre que la Ministre des Droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a souhaité rencontrer à nouveau l’UNAF sur ce sujet. Le Président de l’UNAF, François Fondard, accompagné de Jean-Philippe Vallat, Sous-directeur en charge des Recherches, Études et Actions politiques, a été reçu en entretien le 12 mars dernier, en présence d’Étienne Grass, Directeur de cabinet de la Ministre.
Lors de cet échange, la ministre a confirmé son projet de réduire le congé parental à deux ans 1/2 pour un parent en imposant les derniers six mois au 2e parent. François Fondard a rappelé que l’UNAF était contre une réforme qui pénalise les familles. Or, c’est ce qui se profile pour les bénéficiaires du CLCA dès le deuxième enfant : beaucoup de pères ne voudront pas ou ne pourront pas prendre ces 6 mois, certains employeurs pouvant en outre être réticents à accorder de telles périodes aux pères. Cela se traduira pour ces familles par une réduction de l’indemnisation à deux ans 1/2 au lieu de trois ans et aussi par des problèmes de garde d’enfants et par un coût important pour les familles.
S’agissant de l’idée de rallonger de six mois le CLCA pour le deuxième parent dès le 1er enfant, l’UNAF est favorable à ce projet mais il est inenvisageable qu’il soit financé par l’économie faite au détriment des familles de deux, et trois enfants. Le projet du Gouvernement table ainsi sur le fait que tous les pères ne pourront pas prendre la période de six mois. La majorité des familles concernées verront donc leurs droits amputés de six mois. La réforme envisagée est donc une mesure d’économie maquillée en mesure d’égalité.
Concernant l’idée d’une revalorisation de l’allocation pendant la période des 6 mois pris par le 2e parent, à savoir pour la majorité des cas par les pères, l’UNAF a fait part de son étonnement vis-à-vis de cette mesure qui reviendrait, dans la pratique, à indemniser davantage les périodes de congé prises par les hommes que celles des femmes. Or, cela revient à entériner une inégalité plutôt qu’à la combattre.
Rappelons enfin que le HCF considérait en 2010 qu’adopter une règle de partage obligatoire du CLCA sur plus de deux mois "pourrait aboutir pendant de nombreuses années à stériliser une part significative des droits ouverts ; ce n’est que progressivement en effet qu’un partage plus effectif peut se produire"."