Selon le gouvernement, on devait « inverser la tendance » en 2012, en mettant de la croissance dans l'Europe. Déjà, le bilan désastreux de Sarkozy avait contraint les socialistes à annoncer que ce ne serait pas aussi rapide que prévu mais qu'en 2013 la courbe du chômage allait s'inverser. Hollande et son gouvernement répètent désormais que ce n'est qu'un mauvais moment à passer...
Après les récentes déclarations de Didier Migaud (lire ici...) - premier président de la Cour des comptes - et d'Oli Rehn (lire ici...) - commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires - nos dirigeants expliquent que la situation européenne s'est dégradée par rapport aux prévisions mais qu'il faut redresser à tout prix les comptes publics.
Au lieu de s'interroger sur les raisons de la récession qui frappe l’Europe, ils gardent les yeux fixés sur l'objectif de 3% de déficit. Pourquoi 3,3% ou 3,7% serait-il un résultat catastrophique ? Pourquoi plus de 3%, impensable hier, devient-il aujourd'hui un signe positif ? Enfumage et bla-bla servent à « calmer l’opinion ».
Aucune leçon n'est tirée des « erreurs de calcul » du FMI (lire ici...) ni des tripatouillages – destinés à justifier l'austérité imposée au peuple - des chiffres par l'institut statistique grec « indépendant » cautionné par les autorités européennes (lire ici...) ?
Le gouvernement veut approfondir les politiques d'austérité. On en voit pourtant les conséquences dans les pays les plus durement frappés par ces politiques : Grèce, Espagne Italie. Le Portugal - présenté pourtant comme un « bon élève » - est atteint par une « chute surprise de son activité qui pourrait différer son rebond », après une troisième année consécutive de récession.
Chez nous, « experts » libéraux et médias y vont chacun de leur couplet : la Cour des Comptes s'attaque à l'assurance chômage. Elle est relayée par Laurence Parisot qui propose de réintroduire la dégressivité de l'indemnisation. Le Medef profite des négociations sur les retraites complémentaires pour imposer la baisse de celles-ci et engager l’État et le régime général à faire de même.
Personne, parmi ces messieurs-dames qui gouvernent, ne semble mesurer combien le cumul du chômage - de plus en plus mal indemnisé pour ne pas aggraver le « trou » de l'UNEDIC - et la montée de la pauvreté dans la zone européenne sont des facteurs qui alimentent, accélèrent la récession, y compris dans des pays modèles d'orthodoxie libérale.
(1) Commission européenne, Prévisions économiques 2012-2014