En Europe et en France :
les libéraux contre la démocratie
Il aura suffi que le Premier ministre grec annonce la tenue d’un référendum dans son
pays sur le « plan d’aide européen » pour que les bourses s’effondrent, que les
autorités européennes s’émeuvent et que l’Elysée s’afflige.
Consulter le peuple alors qu’on lui promet une cure d’austérité comme il n’en a jamais
connue ? Cela serait inutile et contreproductif : de quoi se mêlerait-il ?
Il faudrait laisser l’Union européenne et ses technocrates diriger.
Il faudrait surtout éviter que le peuple ne s’empare de la question de la dette,
demande des comptes et mette en cause les choix des libéraux et des sociauxlibéraux
! Imaginez qu’il envisage la nationalisation du secteur bancaire !
Il faudrait que les Indignés et les forces de transformation sociale et écologique
restent sagement dans leurs terres respectives, celle de l’indignation et celle d’une
alternative institutionnelle toujours à venir !
En France, les mêmes qui prétendent donner des leçons de démocratie à la planète
s’offusquent de ce que les peuples puissent décider. Et pour cause : ils entendent,
comme dans chacun des Etats membres de l’Union, imposer les mêmes recettes
libérales. Et ils redoutent que les peuples disent « non ! ».
Certes, le référendum n’est pas l’alpha et l’omega d’une démocratie fertile. Mais,
mobilisés depuis plusieurs mois, les Grecs vont avoir la possibilité de rejeter le plan de
l'UE. Rappelons qu’en 2005, le référendum sur le Traité constitutionnel européen a
été en France l'occasion d'un formidable débat, qui a largement dépassé la simple
réponse par oui ou par non à la question posée.
En fait, l’exigence que le peuple s’approprie les choix politiques et décide devient
intolérable à l’ordre libéral : le temps où les libéraux affirmaient que démocratie et
capitalisme sont indissociables est bien loin.
L’Association des communistes unitaires, composante de la FASE, est et sera partie
prenante de toutes les mobilisations face à la crise du système économique et pour
une réorientation fondamentale de la construction européenne.
2 novembre 2011
Contacts : Gilles Alfonsi 06 18 06 17 17 – Sylvie Larue 06 81 21 20 58