« 66% des Haut-Alpins se disent satisfaits de leur protection sociale » a souligné en préambule, Henri Sannier. Le journaliste et maire d’Eaucourt-sur-Somme, en Picardie, a animé hier la conférence. Photo DL/Vincent OLLIVIER.
Un habitant du Queyras doit parcourir 30 minutes en voiture pour des soins basiques. 3 heures aller-retour pour des soins spécialisés à Gap. C’est à partir de ce constat que s’est ouverte la conférence sur la santé, hier soir au CMCL, à Gap. À la question de l'avenir de la Sécurité sociale s’est rapidement substituée celle, plus urgente pour le département des Hautes-Alpes, de la disparité territoriale des soins médicaux.
« L’inégalité d’accès des ruraux n’est pas uniquement un problème de coût » a tenu à souligner Jean Horgue-Debat, directeur de l’Adrets 05 (association pour le développement en réseau des territoires et des services). « Il s’agit également d’un problème d’information, de délais d’intervention, d’accompagnement social. »
Un système de santé “en recul”
Le constat, alarmiste, est partagé par le premier concerné : Roger Grimaud, médecin à Tallard depuis plus de 35 ans. « Le manque de médecins est un problème bien réel. Jusqu’en 2025, on va avoir de sérieux problèmes. » Pourtant, des solutions existent, selon le docteur : « la mise à disposition de locaux, des centres multi-dipliscinaires… »
Trouver des solutions à la « crise globale » du système de santé. C’est ce qu’a tenu à mettre en valeur Denis Philippe, président de la Mutualité française des Hautes-Alpes, à l’origine de ce colloque. « On a fait une consultation en 2010 dont est ressortie une inquiétude sur l’avenir de la Sécurité sociale, surtout chez les 20-30 ans qui y sont le plus attachés. »
Une inquiétude palpable dans le public, venu nombreux hier assister et participer au débat. Délais trop long de prise en charge, recul des soins publics, mutuelles «taxées» : les griefs contre un système de santé «en recul» étaient nombreux.