Les peuples s’insurgent, les dictateurs vacillent, des centaines de manifestants sont tués en Tunisie et en Egypte pour avoir demandé pacifiquement la démocratie et la justice.
Que font les agences de notation ? Elles abaissent la note de la dette souveraine de la Tunisie et de l’Egypte ! Les peuples qui se lèvent sont mal notés par la finance internationale qui les voudraient dociles sous le joug de la police et des politiques d’austérité.
À Davos, les puissants s’inquiètent pour leurs marchés et leurs investissements. Ils croyaient qu’après la grande secousse de la crise financière la tranquillité était revenue. Ils ont repris leurs affaires comme avant, spéculant sur tout ce qui leur passe sous la main, l’alimentation des hommes comme l’énergie ou la dette publique. Ils se frottent les mains quand les dépenses sociales, de santé ou d’éducation sont sacrifiées, quand les prix des produits de base flambent, quand les inégalités explosent. Ils ont fermé les yeux sur les dictatures les plus corrompues. En Egypte comme en Tunisie, les capitaux et entreprises françaises tiennent une place importante dans ce manège sordide.
Mais la révolte gronde, les révolutions qu’ils croyaient à jamais disparues reviennent, la voix des opprimés et des humiliés résonne à nouveau sur la scène mondiale. Ne permettons pas que les puissances impérialistes opèrent un rétablissement en imposant leurs solutions.
Depuis plus de dix ans, le mouvement altermondialiste affirme qu’un autre monde est possible. Il avance des propositions pour la mise sous contrôle de la finance, pour la justice, la démocratie, la préservation de la planète. Les révoltes populaires de Tunisie et d’Egypte montrent l’actualité de ces combats. Elles seront au centre des débats du Forum social mondial qui s’ouvre à Dakar, où les Attac du monde et l’ensemble des mouvements sociaux exprimeront leur soutien aux peuples qui renouent avec l’espoir.
Attac France,
Paris, le 4 février 2011