Il est 10 h 30. En ce mardi matin de mobilisation nationale contre le projet de réforme des retraites, les parapluies continuent de converger vers l’esplanade de l’hôpital. Finalement, la pluie n’aura pas arrêté les manifestants, qui ont fini - deux heures plus tard, devant le conseil général- à 1 850 selon la police, à 3 000 selon les syndicats. Au mégaphone, un « assez, assez ! » donne le signal du départ. Refrains scandés et chansons enregistrées s’enchaînent, du type : « Nous, on résiste, on se mobilise. On ne veut pas trinquer ».
Rail, Poste, santé, enseignement, mais aussi des salariés du secteur privé, du BTP ou des assurances notamment, étaient représentés dans le cortège, dont la marche était annoncée par les coups de “pétardière” réguliers des cheminots. Comme ils l’avaient annoncé, les représentants syndicaux ont fait lecture - au nom des organisations CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU et Solidaires - de leur lettre ouverte aux députés et sénateur, devant les permanences des intéressés. Mettant en avant une « mobilisation qui est allée crescendo et a franchi un nouveau pallier », les syndicalistes ont ainsi sollicité « le retrait de ce projet de réforme et l’ouverture de négociations pour une réforme des financements ». Leurs demandes ? « Garantir le droit à la retraite à 60ans, reconnaître la pénibilité par un départ anticipé, assurer une pension au moins égale à 75 % du salaire et en aucun cas inférieure au Smic pour une carrière complète et prendre en compte les périodes d’étude, formation professionnelle et inactivité forcée ».
L’intersyndicale se réunit de nouveau demain à Gap
Sur le bord de la rue Carnot, Florent et Kevin regardent passer le cortège. Ils sont lycéens. « Ce qu’on sait surtout, c’est qu’on n’a pas cours, notent-ils. On sait que la manif est sur les retraites et que ça nous concerne aussi, mais les profs ne nous disent pas trop pourquoi ils font grève. » Un peu plus loin, Roger, retraité, trouve « tout cela un peu dérisoire. Moi, je ne vois pas de solution. » Les représentants syndicaux et les manifestants espèrent, eux, du changement. Une autre réforme. « Déterminés », comme beaucoup se disaient hier, ils ont désormais les yeux tournés vers la prochaine réunion de l’intersyndicale : après celle de Paris qui doit se tenir aujourd’hui, les Haut-Alpins feront le point demain, à 13 heures à Gap.
par Adeline TAUPIN le 08/09/2010 à 05:00