Le PDG de la France vient une nouvelle fois de refuser le débat sur le désastre de sa politique économique et l'ampleur de la crise politique. Jamais les affaires et la volonté de caporaliser la justice et la presse n'avaient aussi clairement accompagné une volonté de casse des droits individuels et collectifs et de démontage de l'Etat social.
Le roi est nu qui, en tant que VRP des nantis, n'a d'autres choix qu'une fuite en avant pour masquer que triche fiscale et révolution libérale sont les deux faces d'un même projet de société.
Pendant ce temps, la moitié des familles ne partiront pas en vacances; les banlieues et le monde rural sont abandonnés; les politiques écologiques sont en panne; les retraités sont promis à la misère tandis que les jeunes doivent "choisir" entre le chômage et la précarité; les fonctionnaires et la plus grande part des salariés vont subir les sacrifices; et la répression doit servir à assurer l'ordre libéral.
Déjà, les démagogues sont en embuscade.
Le divorce entre le système politique et les citoyens crée un abîme. Un monde politique avec des dirigeants en collusion avec le monde de l'argent perd sa légitimité, se décompose, indifférent à la souffrance au travail comme à la misère, à la violence du système économique, à l'échec scolaire et à la dégradation de l'accès aux soins. Cette clique dirigeante a perdu tout sens moral et continue de ponctionner avec arrogance le peu qui fait vivre « le peuple ».
Une crise politique, crise de confiance, ouverte, ne peut perdurer longtemps avec une telle perte de repères et la crise des valeurs fondamentales de respect, d'écoute. Les signes sont là, depuis longtemps: l'abstention, les formes de défiance à l'égard des institutions et des représentants...
L'heure est à la généralisation de la résistance au-delà des convergences partielles, au développement d'un mouvement déterminé, durable au-delà des mobilisations ponctuelles, mais aussi à la mise en cause d'une conception archaïque de la politique. Il faut d’autres rapports entre les mouvements, les citoyens, les forces sociales et politiques.
D'ores et déjà, des débats sont engagés et de nouvelles étapes d'action s'annoncent: 6 septembre dans l'éducation, 7 septembre dans tous les secteurs et dans toute l'Europe le 29 septembre. Ce mouvement peut obtenir, premier recul, l’abandon de cette réforme des retraites, dans la foulée des manifestations du 24 juin: « pas une année de plus, pas un euro de moins ! ».
Non, il n’y a pas de problème de financement des retraites, sauf celui provoqué par les profiteurs du système capitaliste !
Changer le cours des choses! Cela devrait amener toutes les forces de gauche (citoyennes, associatives, syndicales et politiques) à créer un mouvement de ruptures avec les politiques libérales, qui aura l'ambition d'obtenir des conquêtes sociales et des percées démocratiques, exiger un contrôle démocratique sur les richesses, une mise sous contrôle public de la finance, une réforme de la fiscalité et une démocratisation radicale des institutions en France comme en Europe.
Nous voulons lutter pour un monde dans lequel personne n’est de trop ou privé de droits: Il est possible de construire cette alternative et de bousculer l'ordre économique et politique. La Fédération pour une alternative sociale et écologique entend y contribuer.
Que Sarkozy ne se fasse pas d'illusion, les forces seront là dès la rentrée! L'enjeu nécessite un effort soutenu jour après jour: On parle là des "lundis au soleil", ici de "grève générale"... ailleurs d'autres formes de luttes.
Partout discutons unitairement le plus largement possible...des modes d'action à mettre en œuvre !
Déclaration de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE)
Le 13 juillet 2010.