Sisteron : forte mobilisation au chevet de l'hôpital
Publié le dimanche 24 janvier 2010 à 16H16
Plusieurs centaines de personnes ont suivi l'association de défense et d'amélioration de l'hôpital de Sisteron dans son appel à l'aide.
Photo B.I.
La température glaciale n'a pas refroidi celles et ceux qui se sont rassemblés une nouvelle fois pour défendre leur hôpital de proximité. Près de 300 personnes ont défilé, à l'appel de l'Audahs (association des usagers pour la défense et l'amélioration de l'hôpital de Sisteron), dans les rues de la ville pour tenter de sensibiliser la population et les élus aux menaces qui pèsent sur les services de l'établissement et la qualité des soins dispensés aux malades.
De la fermeture du laboratoire de nuit et du bloc opératoire, en passant par l'absence du scanner "promis depuis plusieurs mois", jusqu'à la maison de retraite qui rencontre de graves difficultés de fonctionnement, les slogans avaient pour objectif, d'inviter la nouvelle direction à la concertation.
Tous ensemble pour sauver l'hôpital
Nombre de commerces ont aussi affiché dans leurs vitrines leur soutien à un établissement qui assure la sécurité d'une population de 30000 personnes et qui réalise 15000 admissions par un an, 400 interventions du Samu et 1200 consultations pédiatriques. Selon les membres de l'association Audahs, "l'administration de l'hôpital veut fragiliser les services" notamment par la fermeture du laboratoire de nuit qui oblige à envoyer les analyses ou les malades sur Gap ce qui, selon eux, "fait perdre un temps considérable dans la prise en charge des pathologies les plus lourdes." Tous n'ont pas hésité à lancer un appel au secours au député maire de la circonscription, absent hier pour cause de remise de médaille à un élu.
Chacun a saisi l'occasion pour crier son désarroi comme ces représentants de la maison de retraite qui demandent "plus de respect pour nos aînés" en rappelant qu'au sein de la structure, "les contrats sont cassés, les prix d'hébergements montent en flèche, que des cautions sont demandées aux résidents qui, pour beaucoup, n'ont pas les moyens d'en assumer le paiement."
En tête du cortège, beaucoup d'élus de l'opposition venus manifester leur soutien au maintien du service public comme Aimé Plan ou Jean-Louis Clément qui pointent les "promesses non tenues" mais aussi, des anonymes qui avouent ne pas avoir "beaucoup d'espoir" et qui regrettent que la mobilisation soutenue par les membres de l'Audahs, n'attire pas "assez de monde."
Si pour certains, cette mobilisation ressemble à une sorte "d'acharnement thérapeutique" sans espoir, pour d'autres, l'arrivée en février à la tête du Chicas, de Richard Dalmasso, l'actuel directeur du centre hospitalier de Crest, représente un formidable espoir de rouvrir le dialogue, jugé aujourd'hui "absent ou non constructif". Exprimer sa souffrance pour un malade - et l'hôpital sisteronais l'est aujourd'hui - est, pour ceux qui ont défilé hier, la meilleure solution.
Brigitte ILLY