Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

GAP Le point sur la grèves à France Télécom


par La Rédaction du DL | le 21/10/09

La date d'hier pourrait être historique. En tout cas, elle restera symbolique dans les Hautes-Alpes. Le rassemblement proposé hier matin par l'intersyndicale CFTC, CFDT, Sud et CGT, dans la cour du centre d'appel France Telecom de l'avenue Jean-Jaurès était inédit. « Cela faisait bien longtemps que l'on n'avait pas vu autant de monde quitter son poste de travail à l'appel d'une grève », constate Laure Prost, délégué du personnel CFDT.

« En plus, tout s'est organisé hier soir (NDLR : lundi soir) à la demande des salariés eux-mêmes », renchérit Michel Coia de Sud.

Résultat : ils étaient plus d'une cinquantaine du centre d'appel et du site de Ladoucette à venir parler de leur "mal être" au travail. Il ne restait quasiment plus personne dans le petit immeuble de l'avenue Jean-Jaurès hier entre 10 h et 11 h 30.

Le site "mouroir",

la solitude du technicien

Le malaise était palpable dans la petite cour. Entre les interventions de représentants syndicaux et délégués du personnel, des salariés ont pris la parole pour expliquer leurs difficultés.

Comme cette femme qui, en 5 ans, a changé trois fois de travail et déclare « travailler aujourd'hui dans un site aux allures de mouroir ». Ou encore ce salarié de Veynes qui dit « souffrir de la solitude dans son poste de technicien. On ne peut plus voir les autres collègues pour boire un café. Si on ne se téléphone pas, on est seul toute la journée et toute notre vie. Sans parler des charges quotidiennes de travail où les délais de route ne sont pas comptés dans notre journée » !

Un collègue technicien ajoute : « Dans certains cas, on n'a même pas le temps de faire le trajet sur la journée. Quand on téléphone en interne, on nous demande notre code et même pas notre nom ».

Des objectifs

"inatteignables"

Une salariée dénonce : « Les objectifs sont tellement "inatteignables" qu'on les met sous le coude, sans les regarder ».

Un autre poursuit : « On doit arrêter les fermetures de boutiques. Après celle de Sisteron, c'est la menace sur Briançon. Et le respect du client dans tout cela ? Rien. Il n'est vu uniquement que comme une pompe à fric ».

L'individualisation, le nomadisme, l'aspect compétitif mené à outrance furent à maintes reprises dénoncés.

«On exige des mesures

concrètes et immédiates»

« Restez mobilisés pour que les choses changent et que vous ressentiez ces changements », conseille Eric Marchandiau, délégué CFTC Avignon-Gap.

« On exige des mesures concrètes et immédiates, insiste Michel Mokobodzki de la CGT. On ne veut pas que la boîte coule, mais un dialogue constructif avec le retour du lien social ».

Laure Prost de la CFDT ajoute : « Beaucoup de gens sont en maladie, nous recevons des salariés "démolis" dans nos permanences. Il y a une réelle montée du malaise au travail ».


Frédérique FAYS
Paru dans l'édition 05A du 21/10/2009

Les commentaires sont fermés.