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  • Rapport 2017 de la Fondation Abbé Pierre

     

    État du mal logement en France

     

    La 22e édition du rapport annuel sur l’état du mal-logement de la Fondation Abbé Pierre dessine le portrait d’une France fracturée par la crise du logement. 4 millions de personnes sont sans abri, mal logées ou sans logement personnel.

    Outre ces situations les plus graves, 12,1 millions de personnes sont touchées à des degrés divers par la crise du logement. Effort financier excessif, précarité énergétique, risque d’expulsion locative, copropriétés en difficulté, surpeuplement... au total, sans les doubles comptes, près de 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement.

    À bien des égards, pour les pauvres, les classes populaires et moyennes, la situation tend à s’aggraver, en particulier depuis la hausse des prix de l’immobilier des années 2000 et le déclenchement de la crise économique en 2008.

    TENDANCES À L’AGGRAVATION

    Le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012. Celui des personnes en hébergement contraint chez des tiers de 19 % entre 2002 et 2013. Les personnes en surpeuplement accentué sont de plus en plus nombreuses, alors que la tendance depuis des décennies était plutôt à la baisse : + 17 % entre 2006 et 2013 pour le surpeuplement accentué et + 6 % pour le surpeuplement modéré.

    LA CRISE N’EST PAS FORCÉMENT LÀ OÙ ON L’ATTENDAIT.

    Les locataires continuent de payer leur loyer, puisque le nombre d’impayés semble stable. Mais à quel prix... Les Français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage à cause de son coût. 42 % de plus à subir un effort financier excessif pour payer son logement.

    Résultat, le nombre de personnes modestes ayant eu froid à leur domicile pour des raisons liées à la précarité s’est accru de 25 % entre 2006 et 2013. Le nombre d’expulsions locatives avec le concours de la force publique a atteint son record en 2015, avec 14 363 expulsions, un chiffre en hausse de 33 % par rapport à 2006.

    UN QUINQUENNAT EN DEMI-TEINTE POUR LES MAL-LOGÉS

    Si la situation ne semble pas meilleure qu’il y a cinq ans pour les mal-logés, des graines ont indéniablement été semées et des avancées obtenues, en matière de loyers, d’orientation des attributions Hlm, de gouvernance, de précarité énergétique...

    Mais elles ne suffiront pas face à l’ampleur du mal-logement, faute de priorité budgétaire accordée à ce sujet, de cap politique clair et stable et d’un partage des compétences suffisamment lisible et responsabilisant sur le terrain.

    Le rapport met en débat 15 grandes propositions pour faire reculer la crise du logement, et appelle chacune et chacun à s’en emparer.

    Les 15 idées contre la crise du logement

    - Combattre la crise du mal-logement, un enjeu démocratique
    - « Logement d’abord"
    - Attributions de logements sociaux : généraliser la transparence et la justice sociale
    - Pour un parc social accessible aux ménages à bas revenus
    - Mobilisation du parc privé à des fins sociales : passer de l’artisanal à l’industriel
    - Accueillir les personnes migrantes dignement : des logements et des droits
    - Prévenir mieux pour expulser moins
    - Face au logement indigne, donner du pouvoir aux habitants
    - Résorber les passoires thermiques en une génération
    - Dynamiser les quartiers populaires : améliorer les conditions d’habitat et donner des perspectives
    - Encadrer les loyers : une réforme qui fait ses preuves, à renforcer
    - Sécuriser l’accession à la propriété plutôt que la favoriser outre mesure
    - Construire plus, mieux, et moins cher
    - Renforcer le pilotage local des politiques du logement par les intercommunalités
    - Pour une révolution fiscale de l’immobilier
    - Financer la sortie de crise du logement : un projet pour l’Europe

    LE RAPPORT INTÉGRAL
    Le 22e rapport sur l’état du mal-logement en France 2017.

    LE DOSSIER DE SYNTHÈSE
    Le dossier de synthèse du 22e rapport sur l’état du mal-logement en France 2017.
    15 idées contre la crise du logement.
    Un quinquennat en demi-teinte pour les mal-logés.
    Les chiffres du mal-logement.
  • Signature de l’engagement d’utilité sociale « Habitat et Humanisme » 2017-2020

    Le 17 janvier, Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, Bernard Devert président fondateur d’Habitat et Humanisme et Patrice Raulin co-gérant de la Foncière d’Habitat et Humanisme, ont signé un engagement d’utilité sociale afin de renforcer l’action d’Habitat et Humanisme pour le logement abordable et contre la précarité énergétique.

    - Télécharger le document

  • Prochaine séance du conseil municipal de Gap et la préparation

    Bonjour,
     
    la prochaine séance du conseil municipal de Gap est fixée le vendredi 27 janvier à 18h15.
     
    Afin de la préparer nous vous invitons à la réunion qui se tiendra le MARDI 24 JANVIER à partir de 18h hôtel de Verdun boulevard de la Libération à GAP.
     
    Nous comptons sur votre participation.
     
    Joël REYNIER

  • Louis Gallois : « La solidarité est un investissement »



    Recueilli par Nathalie BIRCHEM
    Publié par : http://www.la-croix.com/
    Le : 10/01/2017

    *****************

    ENTRETIEN Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité
    détaille les propositions que ce réseau soumet, mardi 10 janvier, aux
    candidats à l’élection présidentielle.


    Mercredi 12 et jeudi 13 janvier, la Fédération des acteurs de la
    solidarité tient son congrès à Dijon sur le thème « Investir dans la
    solidarité ». Et dès mardi 10 janvier, ce réseau qui rassemble 870
    associations, présente la plateforme de propositions qu’elle entend
    soumettre aux représentants des candidats à l’élection présidentielle.


    La Croix : La Fédération des acteurs de la solidarité a intitulé son
    congrès « Investir dans la solidarité ». Quel est le message que vous
    souhaitez faire passer ?

    Louis Gallois : Notre plate-forme de propositions est d’abord destinée à
    définir notre ligne de conduite pour les cinq prochaines années. Mais en
    cette période d’élection présidentielle, c’est aussi l’occasion
    d’interpeller les candidats et de les faire réagir.

    Nous partons d’un constat simple : la pauvreté s’intensifie. Les pauvres
    le sont de plus en plus nombreux, et il est de plus en plus difficile de
    sortir de la grande pauvreté. La menace touche 2,5 millions de personnes
    concernées par le chômage de longue durée, porte d’accès à l’exclusion.

    Nous souhaitons rappeler que la solidarité n’est pas un coût mais un
    investissement, dont tout le monde bénéficie. Un pays solidaire c’est un
    pays qui résiste mieux aux crises, qui est plus confiant et qui est
    démocratiquement plus résistant.


    Vous défendez une plate-forme de 50 propositions. Quelles sont celles
    qui vous semblent les plus importantes ?

    L.G. : Nous avons réfléchi à une plate-forme d’une cinquantaine de
    propositions, regroupées autour de quatre axes : investir dans l’enfance
    et la jeunesse ; investir dans la prévention ; investir dans la
    citoyenneté ; investir dans des territoires plus solidaires.

    Parmi ces propositions, 25 nous semblent prioritaires. Par exemple, nous
    défendons non pas un revenu universel mais un revenu minimum décent.
    Dans la suite du rapport Sirugue, nous proposons l’unification des
    minima sociaux autour d’un revenu minimum de 850 €, accessible dès 18 ans.

    Concrètement, cela veut dire que si vous gagnez 500 €, vous avez le
    droit à 350 €. Mais, si vous avez 900 €, vous n’avez pas droit à ce
    revenu et la prime d’activité prend le relais. Ce qui explique que,
    alors que le revenu universel coûterait 400 milliards d’euros, notre
    revenu minimum décent se limiterait à une dépense supplémentaire de 30
    milliards. Nous pensons qu’un pays comme la France doit et peut se fixer
    cet objectif.

    Parmi nos autres propositions phare, la création de places en crèche et
    le développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans.
    Alors qu’ on sait que ce type d’accueil permet à l’enfant de mieux se
    préparer au cycle scolaire, actuellement il bénéficie surtout aux
    familles favorisées.

    Nous voulons ensuite augmenter de 350 000 à 500 000 le nombre de
    contrats aidés en ciblant les territoires les plus touchés par le
    chômage. Nous proposons que soit créé, via le compte personnel
    d’activité, un vrai droit à l’éducation et à la formation, pour que ceux
    qui sortent de l’école sans diplôme aient une seconde chance.

    Nous plaidons aussi pour la généralisation de l’encadrement des loyers à
    toutes les agglomérations tendues et l’obligation, pour toute opération
    de construction, de comporter au moins un logement très social sur trois.
    Enfin, pour les migrants, nous pensons que les gens qui sont en France
    depuis au moins deux ans devraient se voir accorder un titre de séjour
    leur permettant d’accéder à l’emploi et au logement.


    Vous avez aussi voulu mettre en valeur une série d’initiatives exemplaires…

    L.G. : Nous souhaitons montrer qu’investir dans la solidarité, ce n’est
    pas insurmontable, et que, sur le terrain, beaucoup le font déjà. Je
    citerai trois exemples. À Nantes, il y a une association qui s’appelle
    le102 Gambetta qui a développé un centre de multi-accueil pour enfants
    qui bénéficie à ceux qui en ont le plus besoin puisqu’il reçoit 50 %
    d’enfants issues de familles en situation de précarité.

    Dans le domaine de la formation, les écoles de production, comme celle
    de Dole, permettent à des personnes, souvent de jeunes décrocheurs, de
    recevoir une formation concrète.

    Je pourrai citer aussi l’idée d’Arelia à Nancy, qui a créé un logiciel
    qui permet aux travailleurs sociaux un accès simplifié aux démarches
    administratives. Cela répond à un vrai besoin car de plus en plus de
    démarches passent par Internet, et beaucoup de gens ne savent pas les
    faire. Du coup, ce sont les travailleurs sociaux qui s’en chargent et
    ils sont de plus en plus submergés par ces tâches au détriment de leurs
    missions de base.

    Recueilli par Nathalie BIRCHEM