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  • Accord sur la sécurisation de l’emploi : rien n'ai joué !

    A lire pour mieux comprendre. A lire pour appréhender les véritables enjeux du récent accord national interpro. A lire pour comprendre qu’il va nous falloir être des centaines de milliers dans les rues pour contraindre les députés à ne pas voter ce texte en l’état.
     
    Rien n’est joué, contrairement à ce que le patronat et les médias aimeraient nous laisser penser.

    G filoche

  • CERISES N° 166

    Bonjour,

    Francis Wurtz, au moment où sont célébrés les 50 ans du traité de l"Elysée, pose les conditions de refondation de l'Europe dans l'édito.

    Dans le gâteau, la présidente de SOS homophobie répond aux questions de Philippe  Stierlin tandis que G. Alfonsi, Eve Desnos et PH. Stierlin répondent aux affirmations des opposants à l'égalité en droits de tous les couples et familles et inscrivent la lutte contre l'homophobie dans le cadre de l'émancipation de tous.

    Dans une nouvelle chronique, Francis Combes, écrivain, inscrit au menu de Cerises une eau de vie, avec, pour premier  texte, "La poétique du bonheur". A retrouver toutes les deux semaines.

    Toutes les autres chroniques et liens. Et, une fois n'est pas coutume, notre canaille a musardé dans son faubourg et rejoint directement notre site :  sur www.cerisesenligne.fr.

    Bonne lecture !

    L'équipe de Cerises


    LIRE et TELECHARGER CERISES N° 166

  • La position des députés Front de gauche sur l’intervention militaire au Mali


    ASSEMBLEE NATIONALE

    INTERVENTION MILITAIRE AU MALI
    Mercredi 16 janvier 2013 – 1ère séance

    Député François ASENSI (Front de gauche, Seine-Saint-Denis)

    Monsieur le Président,
    Monsieur le ministre,
    Chers collègues,

    La situation malienne, aussi urgente soit elle, n’est pas un fait nouveau. Depuis un an maintenant, l’avancée des sécessionnistes de l’AZAWAD et l’instabilité liée au coup d’Etat menacent l’intégrité du pays.

    J’ai une pensée forte pour le peuple malien, ce peuple ami, otage de la terreur imposée depuis des mois par les fondamentalistes islamistes. On décompte plus de 230 000 personnes déplacées.

    Les ressortissants maliens, nombreux en France, sont inquiets et réclament une intervention internationale pour rétablir la paix et la démocratie. Nous sommes à leurs côtés.

    J’ai également une pensée forte pour nos soldats, engagés sur un terrain périlleux. Je pense à la douleur des familles de nos otages. Que devait faire la France face à l’offensive des troupes djihadistes lancée jeudi dernier ?

    La position des députés du Front de gauche, communistes et républicains, est claire : abandonner le peuple malien à la barbarie des fanatiques aurait été une erreur politique et une faute morale. La non-intervention aurait été la pire des lâchetés. Une action militaire internationale était nécessaire pour éviter l’installation d’un Etat terroriste.

    Les djihadistes du Nord Mali et leurs affidés d’Al-Qaida n’ont qu’un but : imposer à l’échelle de la planète des régimes despotiques, sanguinaires et moyenâgeux.

    Leur fondamentalisme constitue une forme nouvelle du fascisme. Ils n’ont qu’une méthode : instrumentaliser l’Islam, religion de paix pour l’immense majorité des musulmans, afin de justifier leurs combats contre la démocratie et les droits des femmes. Ils masquent ainsi le caractère mafieux de leurs organisations, basées sur le trafic d’armes et de drogues, comme au Sahel. Les démocraties ne peuvent baisser les bras. Elles doivent soutenir les efforts des progressistes qui en expriment le souhait, comme aujourd’hui au Mali.

    Pour autant, nous émettons des réserves sur l’opération militaire déclenchée, sur sa forme, ses conditions, ses objectifs. Soyons lucides : cette intervention n’apportera pas un Etat malien stable, pas plus que la démocratie, elle n’en est qu’un préalable. La guerre est toujours la pire des solutions, la plus incertaine. Rien ne nous assure que cette intervention ne se termine par un échec, de lourdes pertes humaines et des déflagrations en cascade dans l’ensemble du monde musulman.

    Ne nous laissons pas bercer d’illusions par un consensus rassurant, et par l’enthousiasme des va-t-en guerre !

    Je parlais de réserves sur la forme.

    Notre Parlement n’a pas été consulté au préalable, nous le déplorons. L’urgence existait, certes, mais le scénario d’une offensive vers le sud malien était prévisible.

    Comment croire que cette colonne armée se soit constituée en seulement 48h ?

    Nous avons également des interrogations sur nos objectifs. Monsieur le ministre, il est impératif de clarifier les buts de cette guerre pour éviter un enlisement, comme peut le laisser présager l’engagement de nos troupes au sol.

    Ces objectifs sont pour l’heure confus. Assurer la sécurité de nos ressortissants ? Lutter contre le terrorisme ? Assurer l’intégrité du Mali ?

    Le Président de la République a déclaré que l’intervention durerait "le temps nécessaire", avant de concéder qu’elle serait limitée dans le temps.

    Quand considèrera-t-on que la mission de la France est terminée ?

    Gardons à l’esprit les enseignements de la guerre contre le terrorisme lancée après les attentats terrifiants du 11 septembre. Nos troupes reviennent à peine d’Afghanistan, tirant les leçons de cette impasse. La lutte sans faille des Nations libres contre le terrorisme est vitale. Mais si cette lutte devient une guerre armée ! Où et quand s’arrêtera-t-elle ?

    - Saurons-nous y mettre un terme avant qu’elle devienne contreproductive, en nourrissant l’idée funeste du choc des civilisations et en renforçant les ferments d’union de groupes très divers sous la bannière d’Al Qaida ?

    - Saurons-nous prendre le dessus sur les troupes djihadistes sans provoquer leur repli au Niger, en Mauritanie, en Algérie, avec une potentielle déstabilisation de ces pays ?

    L’acheminement de troupes françaises au sol et de blindés ces derniers jours modifie en profondeur notre engagement.

    Au risque d’utilisation de boucliers humains sous les frappes aériennes s’ajoute la crainte de nouveaux déplacements de population sur un territoire démesuré.

    Tout doit être mis en œuvre pour éviter une catastrophe humanitaire et protéger les civils.

    Si nous partageons l’orientation de notre diplomatie, nous nous interrogeons sur ses incohérences.

    La France a soutenu les printemps arabes, bien que trop tardivement, et apportée son concours à l’épanouissement des droits et des libertés, notamment pour les femmes.

    Dans le même temps, notre pays entretient des relations troublantes avec certaines composantes du monde arabe.

    Faut-il montrer tant d’indulgence envers les pétromonarchies du Moyen-Orient, au premier rang desquelles le Qatar ?

    Ce pays, adversaire des droits de l’homme, joue un double jeu infernal, en attisant les divisions du monde islamique. Il n’hésite pas à déstabiliser des régions entières pour appuyer des régimes obscurantistes.

    Oui, il faut rétablir la liberté en Syrie. Mais faut-il pour cela appuyer des mouvances fanatiques ? L’Occident a trop souvent joué aux apprentis sorciers.

    J’en viens aux réserves sur les conditions de déclenchement de l’opération et à la position de la communauté internationale. L’option militaire n’avait rien d’inéluctable, elle n’est due qu’aux faiblesses et aux lenteurs de la communauté internationale et du pouvoir malien lui-même.

    « En aucun cas, la France n’interviendra elle-même au Mali », affirmait François Hollande en novembre.

    Il y a deux semaines encore, la voie politique, de la négociation, était privilégiée.

    La résolution 2085 du 22 décembre, selon la lecture même de notre ambassadeur à l’ONU, « n’était pas une déclaration de guerre ». Elle posait de nombreux préalables avant tout recours à la force. D’une part, un effort du pouvoir malien pour répondre à la question touarègue et organiser de nouvelles élections.

    D’autre part, une préparation militaire sérieuse de des armées malienne et africaines.

    Aucune de ces conditions n’est réunie. Nous sommes donc en guerre dans la plus mauvaise des configurations, dans l’impréparation, avec les immenses périls que cela comporte.

    La résolution onusienne autorisait le déploiement d’une « mission internationale sous conduite africaine », or l’opération « Serval » s’avère être d’abord une « opération franco-française ».

    Cette intervention doit retrouver au plus vite le cadre onusien. Les troupes des pays africains doivent prendre le relais. Notre pays a pris ses responsabilités, mais le cavalier seul de la France est préoccupant.

    En effet, il nous isole sur la scène diplomatique, nous expose en termes de sécurité et nuit à la crédibilité même de l’intervention.

    La communauté internationale, nos alliés, font assaut de déclarations pour saluer notre engagement, sans apporter de solidarité en actes. Le soutien unanime masque une indifférence générale. Cet attentisme est consternant.

    Où est l’Union européenne ? Son inertie illustre l’impasse actuelle de sa construction.

    Notre intervention militaire dans une ancienne colonie française recueille le soutien de l’opinion africaine et de ses représentants. L’Algérie a ainsi ouvert son espace aérien et fermé ses frontières. Cette coopération relative n’était pas courue d’avance, elle est à mettre au crédit du dégel de nos relations.

    Elle suscite néanmoins un certain malaise, probablement en raison du deuil inachevé de la Françafrique.

    Comment ne pas percevoir le poids de la colonisation dans le conflit actuel et l’héritage de frontières tracées artificiellement ? Au Mali comme sur l’ensemble du continent, les impérialismes ont déchiré des régions, aggloméré des peuples rivaux, afin de préserver leur influence sur ses richesses.

    Ce temps doit être véritablement révolu, en Centrafrique, au Gabon, au Niger, au Burkina Faso.

    Des engagements ont été pris, nous attendons des gestes forts, au plus vite.

    L’Afrique est la chance de notre planète, je dirais même qu’elle est son avenir.

    L’objectif de la communauté internationale doit être de parvenir rapidement à la paix. La solution au chaos et à la déstabilisation du continent africain n’est pas militaire, mais politique, sociale et économique.

    Les pays du Nord doivent enfin promouvoir un développement partagé de la planète. Les richesses premières de l’Afrique doivent bénéficier aux peuples, et non être pillées. Ses richesses humaines et intellectuelles, elles aussi, doivent pouvoir rester dans leur pays et participer au progrès de leur société, et non être contraintes à l’exil en Occident.

    Il a beaucoup été question de l’ « homme africain ». Cet homme africain, la femme africaine, sont pleinement dans l’Histoire de notre temps. Ils sont les acteurs du monde de demain. Respectons-les, marchons à leurs côtés !

    Nos amis africains attendent de la France cette relation d’égal à égal, soucieuse de leur devenir, de leur dignité, sans ingérence ni domination !

     
  • Alternative à l’austérité : le Front de gauche lance sa campagne nationale et présente 25 propositions

    Face à la politique du gouvernement dont il estime qu’elle mènera la gauche et le pays à " l’échec ", le Front de gauche veut faire valoir ses propositions et mobiliser pour des choix anti-austérité. Le 14 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse à Paris, les dirigeants de ses composantes ont présenté leurs axes de bataille et font 25 propositions pour changer d’orientation

    - DEGAGER LES MOYENS FINANCIERS POUR L’INVESTISSEMENT ET L’EMPLOI

    Des mesures immédiates pour dégager des recettes nouvelles

    1 - Suppression des niches fiscales et sociales sans utilité sociale, économique et écologiques (a minima 42 milliards selon l’Inspection générale des finances) à commencer par les niches fiscales liées à l’impôt sur les sociétés (80 Mds€)

    2 - Réforme de l’impôt sur le revenu pour le rendre progressif avec 14 tranches dont la dernière à 100% (au delà de 360 000 euros net par an) ; taxation de tous les revenus du capital au même niveau que le travail (20 Mds€)

    3- Suppression des exonérations de cotisations sociales (30 Mds€)

    4- Doublement de la taxe sur les poids lourds (2,4 Md€) et taxation à la source de la dépenses publicitaires des entreprises

    Réorientation démocratique des banques et de la finance

    5 – Une réelle réforme bancaire pour briser les conglomérats bancaires : séparation organisationnelle et financière stricte des banques de dépôts des banques d’affaires ; participation de représentants des salariés, des collectivités locales, de l’État, des usagers au Conseil d’administration des banques de dépôts

    6 – Combattre la spéculation : interdire les produits financiers à risques (titrisation, produits financiers spéculatifs, cotation en continu, opération de gré à gré...) et les transactions financières avec les paradis fiscaux ; réintégrer les opérations dites « hors bilan » dans les comptes des banques.

    7 – A partir notamment de la banque publique d’investissement (BPI), des banques publiques existantes et des fonds régionaux, imposer une sélectivité du crédit en fonction de critères de développement économiques (création de valeur ajoutée dans les territoires), sociaux (emploi, salaires, formation) et écologiques (économies d’énergie et de matières premières) en liaison avec la création d’un pôle financier public (voir point 8) et avec un refinancement sélectif de la BCE, en lien avec la Banque de France

    Libérer les finances publiques des griffes du marché financier

    8 – Créer un pôle financier public, doté de licences bancaires, en lien étroit avec la banque de France, réunissant en réseau les établissements de la nouvelle Banque publique d’investissement, la Banque postale, la Caisse des dépôts et ses filiales, les services de Bercy, l’Agence française de développement, la Coface, la Caisse nationale de Prévoyance et destiné à mobiliser l’ensemble du système financier en vue de financer les projets en faveur de la recherche, de l’emploi, des qualifications, du logement, des transports, des services publics, de la transition énergétique et écologique, en liaison avec les réseaux bancaires et d’assurance mutualistes. Ce pôle, renforcé par la nationalisation de groupes bancaires aujourd’hui privés comme BNP Paribas, la Société générale ou BPCE, agirait pour que les crédits bancaires financent en priorité les projets de développement des collectivités territoriales et les plans syndicaux alternatifs aux plans patronaux de restructurations et de suppressions d’emplois.

    9 – Pour diminuer la charge annuelle de la dette (50 Md€) adoption d’une loi permettant de lever le secret sur la liste des bénéficiaires du « service de la dette », mise en place d’un audit citoyen de la dette accompagnée d’une commission d’enquête parlementaire qui diront la part de cette dette liée à des investissements utiles et celle issue des cadeaux fiscaux.

    10 – La BCE doit pouvoir financer avec la Banque de France et les autres banques nationales de l’Eurosystème, par création monétaire, un « Fonds de développement social, écologique et solidaire européen » pour l’expansion des services publics et de leur emploi.

    - DE NOUVEAUX DROITS POUR PROTEGER LES SALARIES ET DEVELOPPER L’EMPLOI

    Développer le pouvoir d’achat et combattre la précarité

    11 – Augmenter le SMIC à 1700 euros brut. Le SMIC doit devenir le salaire minimum hiérarchique de base et les conventions collectives doivent pleinement reconnaître les qualifications de tous les salariés aux différents niveaux. Relever les minimas sociaux et les indexer sur le SMIC avec l’objectif de supprimer en cinq ans tout revenu en dessous du seuil de pauvreté. Revaloriser le point d’indice des fonctionnaires. Impulser une dynamique de hausse générale des salaires en mettant en place une convention nationale annuelle de négociations interprofessionnelles sur les salaires et la formation, ainsi qu’un « Conseil d’orientation des salaires » définissant un taux minimum Interprofessionnel de croissance des salaires avec responsabilité des entreprises et permettant aux pouvoirs publics d’intervenir en cas de carence des négociations.

    Instaurer un salaire maximum à 20 fois le salaire minimum de l’entreprise comme c’est déjà le cas dans les entreprises publiques. Faire respecter l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Ouvrir le droit aux allocations chômage dès le premier mois de travail, prolonger la durée d’indemnisation des chômeurs pour stopper l’augmentation du nombre de fins de droits.

    12 – Confirmer les 35h comme durée légale du temps de travail et le droit à la retraite à 60 ans. Dans la reprise d’une logique globale de réduction du temps de travail permettant de créer des emplois, limiter le recours à l’annualisation et au travail le dimanche (avec majoration salariale obligatoire), réduire les durées maximales autorisées (aujourd’hui 10h par jour et 48h par semaine), renchérir les heures supplémentaires.

    13 – Réaffirmer le CDI à plein temps comme norme du travail limiter les CDD à 5% par entreprise, à 10% pour les entreprises de moins de 50 salariés ; renforcer les effectifs de l’Inspection du Travail, adopter une loi d’amnistie des syndicalistes, rétablir la hiérarchie des normes entre la loi et les conventions d’entreprise ; supprimer la « rupture conventionnelle » ; interdire le temps partiel imposé, encadrer la sous-traitance en étendant au donneur d‘ordres la responsabilité sociale en fonction de son importance pour le sous-traitant, sanctionner les entreprises qui ne mettraient pas en œuvre l’égalité de salaires entre les femmes et les hommes

    14 – Blocage des loyers pour deux ans, abrogation des franchises médicales, remboursements à 100% des dépenses de santé en y incluant les lunettes et les soins dentaires et mise en place d’une tarification sociale permettant l’accès de tous à l’eau et à l’énergie.

    15- Mettre en place un statut social pour tous les jeunes permettant l’autonomie des jeunes en formation via un système d’allocation financées par la solidarité nationale.

    De nouveaux droits pour s’opposer aux licenciements

    16 – Une loi d’interdiction des licenciements économique dans les entreprises en bonne santé financière doit être mise en place. En outre, dans toutes les entreprises, face aux projets de suppressions d’emploi, les représentants des salariés doivent disposer d’un droit de veto suspensif permettant l’examen de la situation de l’entreprise et des alternatives économiques possibles, avec un droit de préemption des salariés sur leur entreprise en cas de dépôt de bilan ou de délocalisation pour reprendre à leur compte la production de ces entreprises sous des formes coopératives ou d’économie sociale, et avec un droit de mobilisation des crédits bancaires pour réaliser un plan de développement de l’entreprise. Favoriser cet accès au crédit sera l’un des rôles du Pôle financier public.

    Une « sécurité sociale professionnelle »

    17 – Un nouveau statut du travail salarié instituant une sécurité sociale professionnelle assurera aux travailleurs privés d’emploi la continuité de leurs droits, que ce soit en matière de rémunération ou de protection sociale ainsi qu’une formation professionnelle leur garantissant de trouver un emploi de niveau équivalent à celui qui était le leur avant la perte de leur activité. La mise en réseau des missions d’indemnisation et de placement avec celles de la Formation professionnelle constituera le socle de cette politique. Des fonds nationaux et régionaux, alimentés notamment par une nouvelle cotisation patronale, permettront de contribuer à financer cette politique qui visera à mettre progressivement en place un système de sécurisation de l’emploi et de la formation ouvrant à tous les membres de la société la possibilité d’une mobilité professionnelle choisie sans jamais passer par la case « chômage ».

    - UN DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, SOCIAL ET ECOLOGIQUE CREATEUR D’EMPLOIS

    Des nationalisations démocratiques au service de l’intérêt général

    18 – Pour l’emploi mais aussi pour l’intérêt général du pays, l’intervention de l’Etat est légitime pour mettre en place un contrôle social des entreprises présentes dans certains secteurs économiques, qu’il s’agisse de maintenir, de transformer et de développer des filières industrielles dans le cadre d’une production nouvelle sur des critères sociaux et écologiques comme à Florange ou de maîtriser des secteurs stratégiques comme celui de l’énergie ou du crédit. De nouveaux pouvoirs des salariés permettraient de mettre en œuvre de nouveaux critères de gestion de ces entreprises en favorisant également les coopératives et le développement de l’économie sociale et solidaire (ESS).

    Transition énergétique et réindustrialisation par la planification écologique

    19 – En s’appuyant sur le pôle financier public et le Fonds Européen (point 8 et 10), mobiliser les investissements en faveur des énergies renouvelables, du développement des transports publics ferroviaire, fluvial et maritime côtier, de la mise en œuvre d’un grand plan fret et ferroutage, de la construction de 200 000 logements par an et d’un vaste plan d’isolation thermique des logements avec l’objectif de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et mettant de strictes conditions d’emploi et de qualifications. Nous proposons aussi un doublement de la taxe sur les poids lourds (2,4 Md€) et taxation à la source de la dépenses publicitaires des entreprises

    20 – Mettre en place des commissions régionales et départementales de l’emploi, de la formation et du développement rassemblant tous les acteurs concernés : employeurs, syndicats, élu-e-s et collectivités. En finir avec les aides publiques et les exonérations de cotisations sociales aux entreprises dont l’inefficacité a été prouvée et les remplacer par des interventions ciblées, sous forme de bonifications d’intérêts ou de garanties d’emprunts pour que les banques financent les projets les plus efficaces en termes de création ou de préservation d’emplois, de développement de la qualification de la main-d’œuvre, de préservation de l’environnement, de développement maîtrisé des territoires.

    Le développement des services publics pour répondre aux besoins

    21– Créer massivement des postes de fonctionnaires, à commencer par 70 000 dès cette année, titulariser les 800 000 précaires de la fonction publique, augmenter réellement et de façon pérenne les numerus clausus des professions médicales et para médicales pour améliorer et développer les services publics comme ceux de la santé,de l’emploi, de l’éducation nationale, de l’écologie, du logement social ou de la petite enfance par exemple.

    - DESSERRER LES CONTRAINTES, CHANGER L’EUROPE, POUR UN AUTRE MODELE ECONOMIQUE

    Refuser d’appliquer le pacte budgétaire, la règle d’or et les directives de Bruxelles contraires à nos objectifs sociaux

    22 – La France doit agir pour le réaménagement négocié des dettes publiques en supprimant la part illégitime de ces dettes après un audit citoyen ; pour les résorber, nous proposons leur financement à taux réduit par les banques publiques souscrivant les obligations du trésor au taux fixé par lui. La France doit agir pour que la BCE puisse prêter directement aux États à taux faibles, voir nuls et acheter des titres de la dette publique directement aux États pour promouvoir l’emploi, la formation et les services publics afin de satisfaire les besoins sociaux et écologiques.

    23 – Nous remettrons en cause la liberté totale de circulation des capitaux, refuserons d’appliquer les directives de libéralisation des services publics et travaillerons à une harmonisation fiscale, un véritable « serpent fiscal européen », en exigeant une imposition minimale des entreprises pour empêcher le dumping social.

    Promouvoir un progrès humain durable

    24 – Se battre au niveau européen pour salaire minimum dans chaque pays, représentant au moins 60% de leur PIB par habitant, en respectant le principe de non régression sociale (la règle nationale l’emport si elle est supérieure à celle de l’UE) et engager dans le même temps un processus de convergence vers le haut ; la progressivité de l’impôt sur le revenu avec un nombre minimal de tranches, la limitation du taux de TVA et l’exigence d’égalité femme/homme dans les législations du travail de chaque pays

    25 – Créer un Fonds européen de développement social, écologique et solidaire (point 10) et un visa social et écologique pour les échanges commerciaux. Remettre en cause les accords de libre échange actuels et promouvoir des accords internationaux, européens et bilatéraux, de codéveloppement avec les peuples des pays émergents et en développement.

  • Où en est la Réforme des scrutins locaux ? Et la proportionnelle ?

    Tribune de Dominique Adenot, Président de l’Association Nationale des Élus Communistes et Républicains publiée dans l’Humanité du 14 janvier 2013 :

    À la suite de l’annulation décidée par la majorité sénatoriale du conseiller territorial prévu dans la réforme de décembre 2010, et avant le débat parlementaire sur la nouvelle réforme territoriale (acte III de la décentralisation), le Sénat est appelé à examiner un projet de loi du gouvernement visant à modifier les modes de scrutin des élections locales, pour une application dès 2014 et 2015.

    On peut s’interroger légitimement sur cet ordre du calendrier  : décider d’un mode électoral avant que ne soit établi le contenu de la réforme institutionnelle, ne prend-on pas les choses à l’envers  ?

    Dans ce débat, trois dispositions importantes sont au menu.

    La première d’entre elles – la réforme du scrutin départemental – fait problème  : il est proposé l’élection d’un binôme de candidats de sexe différent dans des cantons dont le nombre serait réduit de moitié (et donc avec un périmètre doublé).

    Ce nouveau mode de scrutin binominal s’accompagnerait d’un redécoupage des cantons, voire des circonscriptions législatives, avec toutes les injustices démocratiques que cela génère à chaque fois. Dans une déclaration (disponible sur elunet.org), l’Anecr s’est prononcée contre cette proposition qui renforce le bipartisme. Les partis dominants, PS et UMP, ont avec ce type de scrutin le plus de chance de voir élus d’un seul coup deux candidats. Certes, la parité serait respectée, mais il y a une autre façon de la mettre en place sans passer par cette entourloupe régressive  : c’est la proportionnelle.

    Pourquoi d’ailleurs ne pas s’engager dans cette voie pour les élections départementales, alors qu’elle est mise en œuvre pour toutes les autres élections locales (régionales et municipales), et qu’elle est envisagée partiellement pour les élections législatives  ? Seule la proportionnelle permet en réalité de faire respecter à la fois le pluralisme et la parité. C’est le mode électoral le plus juste.

    La deuxième modification proposée par la réforme va dans le bon sens. Elle concerne les élections municipales pour les petites communes et prévoit l’abaissement à 1 000 habitants (contre 3 500) du seuil au-dessus duquel un scrutin de liste est requis.

    Nous sommes favorables à cette disposition qui signifie une citoyenneté renforcée des habitants des petites communes, permet une meilleure prise en compte des sensibilités et un débat sur les projets plutôt que sur les personnes, et qui fait avancer la parité de façon importante. Cette mesure pourrait d’ailleurs être poussée plus loin avec un abaissement encore plus significatif du seuil.

    La troisième disposition est celle qui établit l’élection des délégués communautaires au suffrage universel, par fléchage, au moment de l’élection municipale. Aujourd’hui, les délégués communautaires sont élus au sein des conseils municipaux.

    Si la disposition nouvelle est adoptée, les électeurs, en votant pour la liste de leur choix, se prononceraient du même coup pour les candidats appelés à siéger à la communauté de communes ou d’agglomération. Cette disposition fait débat. De nombreux élus ont exprimé leur réserve dans le contexte de l’orientation libérale d’effacement des communes, qui s’est accélérée avec la réforme territoriale de 2010 sous Nicolas Sarkozy (regroupement autoritaire des communes et 
intercommunalités).

    Près de 20 000 élus de toute la France se sont exprimés lors de la préparation des états généraux, à l’automne dernier, en remplissant un questionnaire. La préférence de la majorité d’entre eux allait au maintien de l’élection des conseillers communautaires par les conseils municipaux.

    C’était, pensaient-ils, un gage de la reconnaissance du fait communal comme pilier essentiel de l’architecture républicaine, faute de quoi, à court terme, le rôle de la commune est vidé de ses capacités. Aujourd’hui, avec ce que nous savons de l’avant-projet de loi sur l’acte III de la décentralisation, l’inquiétude revient légitimement  : le texte prévoit en effet le renforcement des compétences transférables des communes vers les intercommunalités de très grande taille, vers des «  eurométropoles  » et des «  communautés métropolitaines  ».

    Cette version autoritaire du devenir institutionnel du pays, les transferts lourds de compétences qu’elle contient, incite à la mobilisation pour modifier la donne.

    C’est dans ce but que l’Anecr donne rendez-vous aux maires, aux élus, le 19 février, à l’auditorium de l’hôtel de ville de Paris, avec la participation des groupes parlementaires, GDR à l’Assemblée 
et CRC au Sénat, pour un moment fort de réactions, d’échanges, d’exigences 
et de construction alternative.

     

    Dominique Adenot