La migration est la composante ordinaire de l’évolution d’une société. C’est une réalité intangible. Il est indispensable et logique de faire avec. Nous souhaitons en garder une conception humaniste, nous enrichir de l’évolution culturelle qui l’accompagne naturellement, continuer à nous enorgueillir de nos efforts vers l’accueil inconditionnel.
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Nous affirmons que les étrangers sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) ne sont pas des délinquants.
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Nous savons à quel point les OQTF, en grand nombre, sont « distribuées » de façon arbitraire.
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Nous préconisons un accompagnement des personnes qui en sont victimes vers toutes les possibilités de recours.
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Nous saluons tous les engagements qui rendent la vie un peu plus facile aux migrant-es. Les possibilités de regroupement familial en font partie.
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Nous avons constaté qu’une intégration réussie demande qu’on lui laisse le temps.
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Nous observons l’attitude volontaire des jeunes migrant.es dans leur parcours scolaire, les appréciations extrêmement positives des enseignants qui assurent leur formation et des chefs d’entreprise qui les accueillent en stage
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Nous savons les effets bénéfiques de l’immigration sur notre économie. Ils peuvent y être analysés loin de toute logique utilitariste, de toute instrumentalisation des travailleurs migrants.
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Nous connaissons par expérience toute l’attention qu’il faut porter à un parcours d’exil et affirmons que la collégialité de la Cour Nationale du Droit d’Asile doit rester le gage de la bonne administration de la justice de l’asile.
Le projet de loi Darmanin va, point par point, à l’encontre de tous ces constats et des valeurs humanistes dont la France fut pourtant le porte drapeau.
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Nous sommes en mesure de contester les chiffres avancés dans des contextes qui les déforment.
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Nous nous opposons à une politique aux objectifs démesurés qui prétend pouvoir réduire le flux de l’immigration de façon coercitive. Elle aligne notre état de droit sur les modèles il-libéraux de certains pays pourtant montrés du doigt.
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Nous nous indignons des phrases stigmatisantes, formules chocs jamais anodines, prononcées à l’assemblée par les membres du gouvernement, relayées par la presse, lues dans les recommandations faites aux préfets. Confondre les actes et les personnes, désigner des méchants face aux bons peut rapidement permettre de justifier l’injustifiable.
Nous avons décidé de faire front contre le dogmatisme, les aberrations et les inexactitudes du projet de loi Darmanin.
Nous demandons que soient inscrits dans la loi :
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Les droits fondamentaux des migrants: droits à l’Asile, à l’hébergement, à la santé, à la scolarisation, au travail, au déplacement…
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L’application à tous les migrants des mêmes droits que ceux qui ont été institués pour l’accueil des ukrainiens.
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La régularisation de tous les travailleurs sans papiers.
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Le respect du droit des migrant-es de choisir la France pour y rester.
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L’indépendance des bailleurs sociaux, des organismes de protection sociale, de la justice. Le respect de l’engagement des associations caritatives, du bénévolat.
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Un statut intermédiaire de tolérance (comme en Allemagne) pour les personnes qui ne peuvent pas être renvoyées dans leur pays.