La justice est sinueuse. Deux cours, celles de Grenoble et de Marseille, appelées à s’intéresser aux exilés pour des motifs dissemblables 
incarnent, le même jour, toute l’ambiguïté des lois. Celle de Marseille 
« ordonne » à la Préfète de laisser l’Anafé (Association nationale 
d'assistance aux frontières pour les étrangers)  et MDM (Médecins du 
Monde) porter assistance aux personnes en migration dans les locaux de 
la Police aux Frontières (PAF). La loi est ainsi du côté des personnes 
en détresse. Mais dans le même temps, la cours de Grenoble ne trouve 
rien à redire à l’intervention des membres du groupuscule « Génération 
identitaire » qui s’emploient à fermer le col de l’Échelle et livrent 
des personnes migrantes à la PAF, au mépris de toute assistance 
humanitaire. Ce même groupe avait pourtant était condamné en première 
instance à des peines conséquentes pour ses activités répréhensibles qui 
se sont évanouies dans les méandres de la procédure car finalement il ne 
s’agissait que d’un simple rassemblement ! A croire que les juges en 
première instance ont eu la berlue en confondant un simple rassemblement 
alpestre avec une activité délictueuse. Cette décision est ainsi en 
faveur de personnes peu recommandables et sans souci financier au 
souvenir de leur médiatisation avec quatre-quatre et hélicoptère. 
Pendant ce temps, les 7 de Briançon condamnés à des peines par le 
tribunal de Gap n’ont toujours pas été en appel. Il est vrai que ce sont 
des personnes se livrant à la « maraude », c’est-à-dire à l’aide 
inconditionnelle aux personnes en détresse. On attend avec curiosité et 
inquiétude ce que va dire le tribunal de Grenoble.
Moralité, la justice, comme les migrants errant de lieux en lieux, erre 
d’interprétation des faits et des lois au gré de raisons échappant aux 
simples mortels. Mais rien ne peut nous empêcher de penser que le 
jugement de la Cours de Marseille est un jugement de Droit et celui de 
Grenoble, au vu du dossier en première instance, un jugement politique.
ENSEMBLE!05-PACG