A la demande du CCE EDF SA, une expertise a été réalisée par l’Institut énergie développement (IED) sur les effets de l’ouverture des concessions hydrauliques au privé, prévue dans la loi de Transition énergétique, du 17 août 2015. Les conclusions sont sans appel, cette ouverture mettrait en péril la sécurité de l’approvisionnement électrique du territoire, la sûreté des installations et la gestion des ressources en eau du pays. Explications.
Le système électrique français a été construit sur un principe de service public : un opérateur, EDF, une complémentarité des moyens de production capables de répondre à tout moment à la demande des consommateurs, sans rupture d’approvisionnement, avec un tarif unique régulé sur tout le territoire. Dans ce dispositif, l’hydroélectricité est l’énergie centrale indispensable à toute la chaîne de production. Elle permet une régulation du réseau immédiate et assure une complémentarité essentielle avec le nucléaire par « lâcher d’eau », lorsqu’il convient de refroidir la température des fleuves sources froides des centrales, ou par « renvoi de tension » si nécessaire, afin de garantir leur alimentation électrique. Ouvrir les concessions hydrauliques au plus offrant, mettrait en grave danger ce système basé sur la recherche de l’intérêt général. En effet, quel opérateur privé aura comme objectif de préserver ce service à la Nation alors que les pics de consommation seront pour lui le moyen de vendre assurément, et avec profit, sa production ?
Sûreté des ouvrages
Les barrages et les digues des ouvrages hydrauliques emmagasinent des énergies considérables dont le relâchement brutal est susceptible de créer un risque de sécurité publique majeur, pour les populations. Ils sont donc conçus pour satisfaire ces exigences dans différentes situations, y compris de catastrophe naturelle. Le maintien en état du patrimoine hydraulique sur la durée est aussi un enjeu majeur de la sûreté nationale. Il est donc nécessaire d’exercer, avec rigueur, un suivi permanent du génie civil des grands ouvrages, ce qui a été réalisé depuis des décennies, par EDF. L’exploitant est directement chargé du contrôle et de la surveillance des barrages. L’Etat, quant à lui, s’assure que les mesures nécessaires à la protection des populations sont bien appliquées.
Qu’en serait-il si l’ensemble de ce patrimoine était géré par des opérateurs privés multiples ? Auraient-ils envie de dépenser de l’argent pour le maintenir en état, l’entretenir et, au fil du temps, auraient-ils les moyens financiers nécessaires pour continuer à le faire ?
L’hydroélectricité est un mode de production d’énergie dont les installations apportent d’autres usages autour de l’eau - bien public par excellence -. Actuellement, ces aménagements sont considérés comme une ressource à disposition de la collectivité pour en « ajuster » les diverses utilisations : irrigation pour l'agriculture, alimentation en eau potable, industrie, loisirs... Quel opérateur voudrait se mettre ainsi à disposition de la collectivité, sans contre partie ?
Des raisons majeures pour renoncer à tout projet d’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques ; voie dans laquelle de nombreux pays européens ont refusé de s’engager. Pourquoi la France devrait-elle le faire ? L’heure est à la réaction des citoyens !
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